Faits divers

TRIBUNAL DE CHALON - Condamné pour la 24e fois pour des délits routiers... il se reconvertit en chauffeur de taxi

TRIBUNAL DE CHALON - Condamné pour la 24e fois pour des délits routiers... il se reconvertit en chauffeur de taxi

Les lois, c’est pas son truc. L’automobile, c’est son truc. En toute logique, le combo produit une délinquance routière persistante. Ce jeudi 1er février, un chauffard est condamné pour la 24ème fois, mais se veut rassurant : il se reconvertit en chauffeur de taxi.

« Je suis en pleine reconversion », répète l’homme âgé de 35 ans, au juge qui préside l’audience d’homologation des peines en CRPC - comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité.
Autant dire que le président Lahyani n’est pas rassuré par des déclarations catégoriques et déliées des éléments de réalité qui figurent au dossier du prévenu.

Catégorique : « C’est plus le même mode de vie, là. J’ai une conduite calme, je transporte des gens. » 
Elément de réalité : 23 condamnations au casier, « avec énormément d’infractions routières et beaucoup de jours-amende » dit le juge. Des conduites sous l’empire de l’alcool, des excès de vitesse, des conduites compromettant la sécurité des usagers…

« Il ne faut pas minorer, là » dit le président au prévenu. Vous avez un nombre impressionnant de condamnations. On n’est pas vraiment rassurés. 
- Moi je pars sur de nouvelles bases. Je ne minore pas, c’est une autre vie. »

L’homme fut vendeur de voitures pendant une dizaine d’années, explique-t-il au juge. En mai 2023, la police constate qu’il conduisait malgré la notification, en novembre 2022, de remettre son permis de conduire au préfet de Saône-et-Loire, parce qu’il n’y avait plus aucun point dessus. L’homme a récupéré son permis en juillet dernier.

Peine proposée par le procureur, et acceptée par le prévenu : 500 jours-amende à 5 euros. Soit une amende de 2500 euros, ou autant de jours de prison que d’impayés, et ce jusqu’à 500 jours, et dispense de l’inscription de cette peine au bulletin n°2 de son casier judiciaire.

Le nombre de jours fait tiquer le juge, jusqu’à la lecture du casier judiciaire du prévenu. Ah oui, quand même, 23 condamnations…  « Ce qui me trouble, c’est qu’à chaque fois ces infractions aient été réprimées par des amendes ou des jours-amendes. »

Entendre : « n’aient été réprimées que par des amendes ou jours-amendes ». Ce prévenu a du bol, faut croire. Il doit le savoir car il règle bien toutes les amendes. « Vous payez les amendes mais l’effet dissuasif… n’est pas convaincant. »

Et le prévenu, tranquille : « C’est le stress, c’est la pression, qui fait qu’on ne réfléchit plus. »
Et le juge, très tranquille aussi mais le visage fermé : « C’est pas le stress, monsieur. »

« Je vais homologuer, mais avec une carte de taxi, si vous continuez, vous sentirez passer la sanction. »

FSA