Agglomération chalonnaise

Une adoption inespérée à la SPA de Châtenoy-le-Royal

Une adoption inespérée à la SPA de Châtenoy-le-Royal

Ce bouledogue français n’était pas adoptable : victime de maltraitance dans son passé, il était agressif. Et pourtant… Valérie l’a accueilli, elle est sa maîtresse providentielle.

C’est à la SPA de Châtenoy-le-Royal que tout a commencé, en mai 2024. Valérie a eu un véritable coup de foudre. Une bien belle histoire en vérité, de celle qu’on aimerait entendre plus souvent.

Présentons les personnages principaux

John est un bouledogue français, un mâle de 5 ans arrivé au refuge de Châtenoy-le-Royal quelques mois plus tôt. Mais il n’est pas à l’adoption. La raison ? Son agressivité. Au refuge, on prend soin de lui comme des autres réfugiés, mais salariés et bénévoles prennent les précautions d’usage pour le nourrir et le promener.

C’est Valérie qui changera le cours de sa vie. Valérie est l’heureuse maîtresse d’une femelle bouledogue français du même âge, nommée Pandora.

Pandora, petite femelle bouledogue franaise de 5 ans.

Elle apprend par hasard, sur un groupe FB, la présence de John au refuge Ernest L’Henry de Châtenoy-le-Royal et décide d’aller le voir. Sans raison, dirons-nous, car elle n’envisageait pas d’adopter un deuxième chien.
« Ça a été le coup de foudre, nous dit-elle. Alors même que ce chien grondait et aboyait quiconque s’approchait de sa cage, j’ai vu son regard et je me suis dit : je ne vais pas le laisser là, je vais y arriver ».

Une histoire pas courante, ça non, et qui a étonné en premier lieu tous les membres du refuge. C’est surtout l’incroyable approche de Valérie, sa patiente, sa persévérance doublée d’une conviction qui ont déjoué toutes les prédictions. Elle vaut d’être racontée.

Pas à pas, l’habituer à sa présence

Laissons parler Valérie, tant ses mots sont justes : « Même si John n’était pas à l’adoption – et j’en comprenais la raison – j’ai demandé à venir le voir. Et je suis venue tous les après-midis. Seules deux personnes au refuge pouvaient l’approcher. J’accompagnais la promenade puis le 3e jour j’ai tenu la laisse. Je l’ai toujours laissé venir vers moi : me sentir, manger une friandise dans ma main, me lécher la main… J’ai constaté qu’il pouvait être calme, affectueux. Alors, au bout de 8 jours, en accord avec les membres du refuge, j’ai amené ma chienne Pandora lors des promenades. C’est une dominante. Ils se sont reniflés, chamaillés, ajustés. Puis on les a laissés seuls dans le parc de la SPA. Ils se sont plutôt ignorés. »

Notons à ce stade du récit combien les propos de Valérie sont honnêtes et vrais : la relation entre congénères se tisse dans le temps, tout comme celle du chien avec son maître.

« Au retour d’une promenade, j’ai demandé davantage de temps avec John, avant de le remettre dans son box. Je me suis assise dans un canapé à l’extérieur. Il est venu se serrer contre mes jambes. »

Imaginez à ce moment la réaction des membres du refuge : étonnés, pas seulement, heureux, soulagés pour ce petit bouledogue mal parti dans la vie, serait plus précis.

« C’est le 10e jour que j’ai rempli les papiers d’adoption. Oui, au refuge, ils ont changé d’avis. Je n’ai jamais voulu lâcher, et en même temps, encore aujourd’hui, je laisse à John le temps dont il a besoin. »

Fabien, le compagnon de Valérie, prêt à emmener John dans son nouveau foyer.

Le passé de John, victime de maltraitance

Valérie l’a appris plus tard, d’une personne qui a connu ce petit mâle. Sa vie – Valérie s’en doutait – a été compliquée. Maltraité par une propriétaire, on ignore à quel point, il a été retiré de sa garde à la suite d’un signalement (voir annexes). Les détails resteront inconnus, mais John est devenu méfiant, et se protège par son agressivité.

Une autre vie – inespérée – pour le bouledogue français

L’arrivée à la maison ne se fait pas par un coup de baguette magique. Rien n’est magique dans cette histoire, et c’est sans doute le plus beau.

« Les premiers jours, j’ai séparé Pandora et John dans deux pièces différentes. Un foyer à partager, c’est parfois compliqué. J’ai repéré les situations dans lesquelles John a des problèmes, notamment lors de ses repas. J’adapte, j’anticipe. Je commence à bien le connaître. Aujourd’hui, Pandora et lui sont inséparables, ils jouent constamment. Dans les lieux qui s’y prêtent, je le lâche et là, je le vois heureux, véritablement ! J’ai aussi prévenu mon entourage : John est un chien qui choisit ses personnes, il faut l’ignorer et le laisser venir, s’il le veut. »

Ajoutons une parenthèse : la présence d’un autre chien est précieuse. La sociabilité avec leurs congénères est formatrice. John, notamment lors de ces séances de jeu, reprend confiance et apprend beaucoup de Pandora, notamment les codes canins.

Au risque de nous répéter, réaffirmons-le : sans la patience, la persévérance et la connaissance que Valérie a des besoins et des comportements canins, John n’aurait sans doute jamais plus connu de nouvelle vie.

Un vrai coup de chapeau à Valérie, ainsi qu’au refuge Ernest L’Henry de Châtenoy-le-Royal qui a su voir en elle une adoptante responsable.

Il est important de le rappeler, à l’approche des fêtes de Noël : un chien n’est pas un objet, donc ne doit pas être un “cadeau surprise”. Une adoption, comme en témoigne ce récit, doit être un geste réfléchi et responsable.

Par Nathalie DUNAND
[email protected]

SPA Région chalonnaise – Refuge Ernest L’Henry
Rue des Rotondes, 71880 Châtenoy-le-Royal
Tél. : 03 85 87 90 01
Site : http://www.spa-chalon71.fr/
Mail : [email protected]