Cinéma
«Factory» a su tenir en haleine les nombreux curieux qui ont bravé la pluie au Mégarama Axel
Publié le 15 Novembre 2019 à 15h35

Hier soir, en dépit d'une météo maussade, «Factory», film proposé par La Bobine, association pour le cinéma, et diffusé au Mégarama Axel, a su tenir en haleine les cinéphiles Chalonnais qui ont bravé la pluie. Plus de détails avec Info Chalon.
Jeudi soir, il fallait vraiment avoir foi dans la programmation de l'association Chalonnaise pour les passionnés du 7ème art, La Bobine. En effet, quel choix judicieux que le dernier film russe réalisé par Yuri Bykov, «Factory» (Завод, [Zavod] dans la langue de Tolstoï)!
Cette fois, ce n'est ni Laurence, Anne, Françoise, Janick ou Chantal, la présidente de l'association, qui présentait le film de Bykov mais le truculent Jean-Luc, visiblement enthousiasmé — mais il a raison! —par ce long-métrage, à mi-chemin entre le huit-clos et un brouillamini entre polar et thriller.
Synopsis: Réagissant à la vente frauduleuse de leur usine, plusieurs ouvriers décident d’enlever l’oligarque propriétaire des lieux. Ils sont menés par “Le Gris”, un ancien des forces armées. L’enlèvement tourne à la prise d’otage, et, rapidement, la garde personnelle du patron encercle les lieux.
Initialement annoncé comme une sorte de thriller politique, la narration, laquelle emprunte les sentiers sinueux de la classe moyenne en difficulté face à la crise de l’emploi, s’enfonce dans les confins d’une psychologie plus complexe créant divers niveaux de lecture à l’intrigue, pour un labyrinthe scénaristique énigmatique.
À la réalisation, le réalisateur tisse, tel une dextre araignée, avec finesse et efficacité une histoire aussi désenchantée que l'univers de grisaille dans laquelle les personnages, des ouvriers cèdant au désespoir face à la perte future de leur emploi, évoluent ou plutôt tentent de survivre sans la moindre de chance d'apercevoir un horizon meilleur.
Mais le plan, qui consiste à enlever l’oligarque local propriétaire de l’usine contre une coquette somme, ne se déroule pas comme prévu et l’issue prend un dessein plus dramatique car en plus, de la garde personnelle du patron, voilà que la police s'en mêle...
Reprenant les codes dU blockbuster américain, Bykov réussit le tour de force d'insuffler un vent nouveau ou plutôt glacial post-soviétique échappant, du même coup, au sempiternel couleurs criardes et explosions à gogo si proprement kitsch au genre. évitant de nous faire subir un grotesque nanar à deux kopeks.
L’esthétique est léchée, la photographie affiche une dualité efficace de nuances chaud-froid qui colle au caractère déconcertant du personnage principal «Le Gris», interprété avec brio par Denis Shvedov, tandis que la bande sonore crée une ambiance lourde, à l’intensité palpable.
L'Usine, gigantesque sarcophage de béton à l'arrêt plantée au milieu de nulle part dans une campagne grise, Kamaz polluants, police à la main lourde... Le décor est planté.
Cette combinaison maîtrisée, scénario et réalisation, abat dès le début une chape de plomb dont la pesanteur ne nous quittera plus jusqu’à la fin.
Avec cette succession de portraits de vie résignée, d’existences qui semblent vaines dont le fatalisme mènerait presque au nihilisme, Bykov confirme son impressionnante maîtrise formelle et son talent de scénariste pour livrer un portrait violent et tragique d'une Russie prise en otage par son oligarchie.
Il y aussi l'évocation de la 1ère guerre de Tchétchénie (1994-1996), conflit aussi violent qu'impitoyable pour les populations civiles que pour les soldats russes, qui s'est soldé par la défaite de l'armée russe incapable de continuer ses opérations militaires, véritable traumatisme qui peut expliquer l'âpreté de «Le Gris», ce colosse qui refuse de se soumettre.
Au final, les deux seuls personnages lucides, dans cette mascarade de prise d'otage, coincé entre les fantasmes révolutionnaires d'un «Le Gris» qui manipule sa bande hétéroclite de bras cassés et une police réduite à l'état d'observatrice, ce sont Kalouguine, l'oligarque et Anton, chef de sa garde personnelle.
«Factory» explore avant tout l’individualité et l’individualisme, comment ce dernier impacte le collectif, au-delà de toute corruption. Alors quel est le moteur? L’argent? La révolution ou le sacrifice?
Une dystopie efficace à la noirceur brumeuse et sans manichéisme, voilà comment on pourrait résumer ce long-métrage haletant avec son intrigue cousue avec talent, diffusé, hier, à 19 heures et 21 heures, au Mégarama Axel.
En dépit d'une météo maussade, ce film a tout de même séduit 90 spectateurs.
Prochain film proposé par La Bobine, «Maguy Marin, l'urgence d'agir», lundi 18 novembre, à 19 heures 30, dans le cadre du Festival Instances et en partenariat avec l'Espace des Arts et le Conservatoire du Grand Chalon, toujours au Mégarama Axel, 67 Rue Gloriette.
Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati



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