Chalon sur Saône

AMENAGEMENT PLACE DE GAULLE - Une nouvelle étape ?

AMENAGEMENT PLACE DE GAULLE - Une nouvelle étape ?

Ce jeudi, la Cour administrative de Lyon sollicitée par Nathalie Leblanc qui avait fait appel de la décision du tribunal administratif de Dijon, pourrait statuer sur le dossier de l'aménagement porté par le promoteur Somabi, soutenu par la ville de Chalon sur Saône.

Allons-nous avoir l'épilogue de l'Affaire qui agite depuis maintenant près de 5 ans Chalon sur Saône ? A vrai dire, rien n'en est moins sûr au regard de la mobilisation du Collectif pour un urbanisme Responsable, qui ce mercredi soir, a pu compter sur les soutiens d'un certain nombre d'élus municipaux d'opposition. Aux côtés des historiques du Collectif sont venus s'associer à la démarche Alain Rousselot-Pailley et Didier de Carli. 

Nathalie Leblanc en nom propre, en sa qualité d'élue municipale, avait déposé un recours devant la Cour Administrative de Lyon, espérant que cette dernière jette un vrai coup d'oeil sur l'importance des éléments fournis par les opposants au projet commercial, tel que voulu par la majorité municipale et notamment Gilles Platret. Martine Chavignon, figure historique du Collectif, a souhaité rappeler qu'en aucun cas " on était contre une implantation commerciale à Chalon sur Saône, contrairement à tous les procés d'intention faits à notre égard par le maire. On est contre un tel bâtiment sur cette place centrale de Chalon sur Saône. Un choix fait par le maire, seul dans son coin, sans aucune concertation". Des propos appuyés par Catherine Sauzet, autre figure du Collectif, qui a lancé un appel aux élus de la majorité municipale à faire connaître leurs positions sur le sujet, "alors que seul le maire s'exprime". 

"Un ensemble d'aberrations"

Pour les membres du Collectif, "tout ce projet est mal ficelé, fait dans l'empressement, sans aucune concertation". "Un projet du maire qui est à contre-temps et même hors du temps" pour Alain Rousselot-Pailley, "alors même que les canicules sont toujours plus présentes et régulières. On a besoin d'îlots de verdure au centre-ville et la seule réponse de cette municipalité est d'abattre les seuls arbres de la Place de Gaulle ! Comment peut-on commettre autant d'aberrations ? Il en va d'une question de sécurité publique et de santé publique". 

Nathalie Leblanc fustige "cet empressement à avoir changé la nature du lieu sur le PLU alors même que le PPRI d'aujourd'hui interdirait une telle construction. La modification de la nature s'étant faite à un jour près". "Le réchauffement climatique, plus personne ne peut le nier. Comment soutenir un tel projet qui a un recours à la bétonisation ?" s'emporte Mourad Laouès.

"Gilles Platret doit répondre à la question de ces liens avec le promoteur"

Alain Rousselot-Pailley a même passé un cap, interpelant publiquement le maire "à rendre des comptes". "C'est un projet hautement politique" a lancé l'élu Chalonnais, "Gilles Platret doit s'expliquer, il faut exiger des explications sur les raisons de l'absence d'appels d'offre sur un tel projet. C'est du jamais vu. Il faut éclairer les Chalonnais".

"Gilles Platret qui se réfugie derrière ses 5000 électeurs ne peut nier nos 4000 signataires"

Mourad Laouès, élu de Bien Vivre à Chalon, a lui aussi demander des comptes au maire, "qui se réfugie sans cesse derrière sa légimité sortie des urnes. Il a été élu par 5000 Chalonnais, notre pétition a réuni plus de 4000 signataires. Il doit les entendre. C'est aussi ça une démocratie !". 

"Une locomotive ? Ou une friche commerciale en puissance ? "

Là encore le Collectif se veut inquiet alors même que partout en France, (et ce n'est pas nouveau), les centres urbains des villes moyennes souffrent face à la désertification commerciale. "A Chalon, on a dépassé le seuil d'alerte de la vacance commerciale, avec désormais 18 à 20 % de vacance commerciale en centre-ville. Pour dynamiser le centre-ville, on s'appuie sur une étude de 2007 mais là encore Gilles Platret vit sous la 3e République" s'amuse Francine Chopard. La dernière étude ? "10 pages et 45 000 euros pour rien nous dire" souligne Nathalie Leblanc, "uniquement pour toucher des subventions de Coeur de ville et placer son projet au milieu". "Qu'en est-il des promesses du maire à ne pas jouer la concurrence avec les libraires indépendants quand M.Platret l'annonçait en réunion publique en s'interdisant l'arrivée de la FNAC par exemple ? Nous ne sommes plus à une aberration près" soulignent les membres du Collectif à tour de rôle. 

En attendant, quelque soit la décision prise demain ou en attente d'un délibéré, le Collectif n'entend pas en rester là et d'autres procédures juridiques entreront dans le jeu. Le Collectif a bien insisté sur l'idée de ne pas baisser les bras sur le dossier. Interrogé par info-chalon.com, Eric Gillon, patron de Somabi s'est dit confiant dans la décision de la cour administrative de Lyon avec toujours l'idée de voir sortir de terre le local commercial "d'ici la fin 2021". A suivre !

Laurent Guillaumé