Faits divers
TRIBUNAL DE CHALON - Il avait volé le sac à main d'une femme au centre commercial des Aubépins
Publié le 23 Mars 2020 à 21h43

Dans la salle d’audience parfaitement vide, au tribunal, les enceintes crachotent une petite toux sèche. Le prévenu est dans la salle des visio au centre pénitentiaire de Varennes-le-Grand, et il tient une bonne crève. En ce temps lunaire de confinement national pour cause de pandémie due à un virus qui se déclare par une toux sèche, il y a quelques mots dans ces phrases que l’on n’aime guère.
Mais comme on n’a jamais vu et on ne verra jamais une société quelconque se maintenir sans que le pouvoir s’y exerce, la justice assure un service minimum. A.X., 33 ans, accusé d’avoir volé un sac à main dans la nuit du 4 février dernier à une femme, va être jugé. Il porte un masque. De temps en temps il l’abaisse pour se moucher. Il repartira à l’isolement dès la fin de l’audience.
Epidémie ou pas, cette forme dématérialisée, comme on dit, est toujours pénible, elle a un côté low-cost. Surtout en comparution immédiate. Mais c’est la guerre, dit le Président de la République. A la guerre comme à la guerre, vaille que vaille on avance. Le prévenu ne s’y oppose pas, il est plutôt accommodant. La présidente Catala, elle, est précise, rigoureuse, et particulièrement concise.
Une femme qui aime déambuler la nuit
Cette courte histoire est celle d’une femme âgée de 67 ans qui vit sous curatelle renforcée parce qu’elle « se déplace lentement, a des problèmes de diabète, d’élocution, et de compréhension ». De surcroît elle dort peu et aime déambuler en ville la nuit. Cette nuit-là elle veut retirer des sous à un distributeur. Celui de la Poste ne remplit pas son office et là voilà partie au centre commercial des Aubépins. Elle croise un homme qui porte un sac blanc : il vient de s’acheter un tacos, et, de son propre aveu à la webcam du ministère de la justice, ce lundi 23 mars, il était « trop bourré ».
On trouve le sac de la victime chez lui
Vers 1 heure du matin, la dame se fait donc piquer son sac à l’arrachée. Est-ce le prévenu ? Il était trop bourré, vous dit-il, pour s’en souvenir. « Monsieur, tente une dernière fois la présidente, on trouve le sac à main de la victime chez vous, madame vous reconnaît, vous êtes sur les images de vidéosurveillance des Aubépins, avec un sac blanc, peut-on imaginer que c’est vous ? » Le prévenu ne dit pas non, d’ailleurs il dit « oui », « mais je me rappelle pas ».
« La police est venue me chercher, j’ai rien compris »
Un brigadier de police l’avait reconnu sur les images des caméras, sur le lieu et à l’heure du vol. A la perquisition chez lui, dans un placard, le sac à main rouge de madame Y, sa carte d’identité, ses effets personnels. Le prévenu était alors dans un café. « La police est venue me chercher, j’ai rien compris et tout. » Il est né à Monastir, est arrivé en France en 2012, vit en couple depuis des années. Il en a même eu deux enfants, âgés de 6 et 3 ans, qui sont placés. Leur maman est sous tutelle, leur papa mène une vie de bouts de ficelle.
Travail au black pour gagner des queues de cerise
Il faisait de la mécanique avec son cousin, « mais maintenant, je travaille tout seul au black (échanges de regards entre les magistrats mais le prévenu n’a pas conscience de ce qu’il dit : dans un monde de bouts de ficelle, le travail au black c’est coutume). Je gagne 20 euros, je gagne 30 euros, je fais un peu de ferraille, je prends mes cigarettes et ma bouffe et elle (sa compagne) m’aide un peu. » 6 condamnations à son casier, il était sorti de prison environ deux semaines avant le vol. Une peine de 6 mois. Une peine supplémentaire reste à lui signifier, 6 mois derechef, pour un vol avec dégradation.
Un traitement médicamenteux, et « voilà, je pense plus rien »
Point cannabis et alcool. « Dans ma cellule, je suis avec un gars qui fume le cannabis et tout, mais moi j’ai mon traitement et je suis bien. » Il ne tire que « trois lattes, quatre lattes, pas plus ». Quant aux bières, en prison c’est fini. Est-il déjà allé en hôpital psychiatrique ? « Non. » En prison il est suivi, dit-il. Seresta, Baclofène et… Tiercan, « après, voilà, je pense plus rien ». Quinte de toux du prévenu, c’est le moment des réquisitions. La procureur s’attache surtout à démontrer que le prévenu, coupable, connaissait la vulnérabilité de la victime, « il encourt une peine de 7 ans de prison ». Il ne reconnaît pas les faits : faux, dira maître Jérôme Duquennoy, « il dit qu’il n’a pas de souvenir, c’est différent ». Il a réitéré (cf. sa dernière condamnation – bien que l’état de récidive ne soit pas retenu). Bref : 15 mois de prison dont 6 mois seraient assortis d’un sursis mis à l’épreuve de 2 ans, maintien en détention.
Maintien en détention
L’avocat du prévenu s’attache à démontrer que son client est sans doute bien vulnérable aussi : « Pourquoi avoir mis sa capuche alors qu’il avait déjà croisé madame Y ? Pourquoi garder le sac à main chez lui ? »
Le tribunal condamne A. X. à 15 mois de prison dont 7 mois avec sursis mis à l’épreuve de 2 ans, obligation de travailler, de soins en addicto, d’indemniser la victime (200 euros), et d’intégrer le dispositif AIR (accompagnement individuel renforcé) à sa sortie. La présidente s’entend avec la surveillante pour communiquer la décision le plus rapidement possible, et de la même façon, A. X. est remmené dans sa cellule.
Florence Saint-Arroman



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