Grand Chalon

Marc LABULLE, maire de Cheilly-lès-Maranges : « La ruralité a un grand rôle à jouer. »

Marc LABULLE, maire de Cheilly-lès-Maranges :  « La ruralité a un grand rôle à jouer. »

Info-Chalon poursuit son tour d’horizon des communes rurales du Grand Chalon. À une vingtaine de kilomètres de Chalon se trouve Cheilly-lès-Maranges et son vignoble d’appellation Maranges, situé sur la zone méridionale de la Côte de Beaune avec ses 1ers crus. Marc Labulle attaque son 3e mandat de maire avec autant d’énergie et de conviction qu’aux premiers jours de 2008. Il faut dire que son village, « territoire d’exception inclus dans le périmètre des Climats du vignoble de Bourgogne, inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO », il en porte haut et fort les couleurs. Rencontre avec le maire et son 2e adjoint, Jacques Roche.

Qu’est-ce qui vous a poussé à vous représenter pour un 3e mandat ?
Marc LABULLE :
J’ai encore beaucoup de choses à faire et ça me plait d’être le relais de ce que j’entends dans le contact avec les gens. Quand on est élu de terrain, on est au milieu des gens, on vit avec eux, on les connait tous. Ici, le « vivre ensemble » prend tout son sens.

Et puis le milieu rural, j’y suis attaché, on y rencontre des gens vrais. Je suis trésorier de l’association des maires ruraux de Saône-et-Loire, mon but est de faire avancer le monde rural. Vous savez, la ruralité n’a pas toujours été bien vue et pourtant, on y fait beaucoup de choses intéressantes. En France, 80 % du territoire est composé de communes rurales, ça représente 30 millions d’habitants ! On assiste désormais à un exode urbain : les gens reviennent à la campagne pour renouer de vrais contacts et pour y trouver une qualité de vie. Le télétravail permet ce retour aux sources. C’est un choix de vie.

La ruralité peut être moderne, elle a un grand rôle à jouer. On y trouve des ressources, des envies de participer à la vie d’un village. Être acteur de ce mouvement est l’une de mes plus grandes motivations.

Quelle est votre idée sur le rôle de maire ?
Marc LABULLE :
Fédérer les énergies et défendre les intérêts de la commune. Le mandat de maire a toute sa valeur : lors des conseils, on n’est jamais dans les clivages politiques, mais on converge tous vers un intérêt commun : le village et ses habitants.

Présentez-nous l’équipe municipale
Marc LABULLE :
Il y a 15 conseillers pour 550 habitants. Nathalie BLIN, 1er adjoint, est chargée des affaires scolaires et périscolaires et Jacques Roche, 2e adjoint (ici présent), est chargé du patrimoine, de la communication et des relations avec les associations. Jacques était directeur de la communication à la SNCF. J’ai besoin de ses compétences parce que la communication est un atout pour la commune.

Quels sont les atouts, justement, de votre commune ?

Marc LABULLE : Cheilly a beaucoup d’atouts et nous en sommes fiers. Sa position géographique, d’abord : nous avons une desserte ferroviaire (une gare) et routière.

Nous avons également des services pour faciliter le quotidien des habitants, c’est très important pour un village : une école maternelle et élémentaire avec transports, restauration et garderie scolaires ; une poste, des commerces et des artisans. Nous disposons enfin d’un cabinet médical avec infirmières et kiné. C’était une initiative municipale : nous avons accompagné leur installation par la mise à disposition du local et son équipement. D’ailleurs, nous recherchons un 2e kiné, les propositions sont les bienvenues.


Et bien sûr, c’est sur Cheilly que se trouve la plus importante surface du vignoble Maranges ! Une appellation haute côte de Beaune qui fait partie du périmètre des Climats de Bourgogne, inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO : Cheilly est la partie la plus au sud de ce territoire d’exception, qui commence à Dijon et se termine ici, en Saône-et-Loire. Cet atout en génère deux autres : il crée de l’emploi (l’ensemble des domaines viticoles correspondrait à une entreprise qui emploie 80 employés, ce n’est pas rien) et favorise le tourisme. L’œnotourisme bien sûr, mais aussi le tourisme fluvial, avec le Canal du Centre et sa halte nautique et celui des 2 itinéraires cyclables, car Cheilly est traversée par 2 voies vertes et la voie bleue.

Quelles sont les actions prioritaires que vous engagez ou poursuivez ?
Marc LABULLE :
La sécurité routière — qui inclut le développement des déplacements doux, l’élargissement des trottoirs — est une priorité.

Agrandir le parc des logements locatifs en est une autre : comme je vous le disais, nous assistons à un retour à la campagne, il est donc primordial de donner les moyens aux jeunes (seuls ou en couple) de s’installer dans notre village. Il faut des logements adaptés à cette demande en termes de taille et de prix.  

La biodiversité : nous améliorons le patrimoine environnemental de notre village par des aménagements : plantation d’arbres, assainissement de la rivière Cozanne… L’écologie a deux visées : pédagogiques — faire prendre conscience aux habitants de la nécessité de préserver son environnement — et, bien sûr, le mieux vivre.

Jacques ROCHE : Marc m’a chargé d’un projet qui lui tenait à cœur : que Cheilly ait son marché, et sur une tranche horaire « sur mesure » pour les habitants. « Le Marché de proximité » a débuté le 3 juillet, il a lieu tous les vendredis de 17 h à 21 h. L’horaire, inhabituel, a été pensé pour deux raisons : favoriser d’une part les habitants qui rentrent du travail et, d’autre part — Marc tenait à ce point — ne pas concurrencer d’autres marchés. Les gens sont ravis ! Il y a une douzaine d’exposants locaux et une centaine de personnes : ça discute, le lien social se renforce, des associations tiennent une buvette, la vente de plats cuisinés s’envole… C’est une réussite !

Qu’attendez-vous de l’intercommunalité et du rôle du Grand Chalon pour votre commune ?
Marc LABULLE :
En tant que conseiller délégué à la GEMAPI (Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations), je fais partie de l’exécutif en apporter un regard, celui de la ruralité. Le transfert de compétences est réalisable à l’échelle intercommunale. C’est donc une aide précieuse pour la commune dès lors qu’elle vient en appui des communes.

Par ailleurs, la politique active d’emploi de la communauté d’agglomération profite à la périphérie, que ce soit pour le tourisme ou l’arrivée de nouveaux habitants.


Propos recueillis par Nathalie DUNAND
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