Politique
1er janvier, la nouvelle intercommunalité - Une chance ou une contrainte ? Les élus en parlent
Publié le 02 Janvier 2017 à 05h00

La Nouvelle intercommunalité est là. Une autre façon de penser nos territoires, de gérer le devenir collectif. Depuis pratiquement dix-huit mois les élus locaux planchent sur le sujet…Pas toujours évident, relevant même parfois de l’acrobatie entre le désir de préserver l’équilibre rural-urbain et entre quelques égo qui ont du mal à avaler la pilule, voyant, à l’inverse du développement territorial, la restriction plus ou moins notoire de leurs prérogatives. Le mouvement est irréversible. Mais qu’en pensent nos élus ? Deux avis. Celui de Jean-François Farenc, président des maires ruraux de Saône-et-Loire maire de Blanot, (153 habitant, 11km2) et celui d’Eric Michoux, président délégué du Grand Chalon à l’économie, maire d’Epervans (1 600 habitants sur 12km2). Deux configurations différentes entre le « rural profond » et le « rural urbain ». Mais, finalement, le même objectif pour les élus « le bien-être de leurs administrés ». Questions pour info-chalon.com
Au 1er janvier, de fait, nous sommes entrés dans un nouveau mode intercommunal. A l’aube de cette évolution, quel état des lieux peut-on dresser ?
J.F. Farenc. : En quelque quinze ans la ruralité a beaucoup évolué. Les souvenirs du monde rural des années 50 que nous avons tous en tête, c’est fini. La population a changé. Il y a un mixte entre les gens qui sont nés ici et les nouveaux arrivants, souvent des urbains à la recherche d’un cadre de vie différent et qui, grâce aux nouvelles techniques de communication développent le télé-travail. L’exode rural qui a marqué les cinquante dernières années, c’est fini. Aujourd’hui on stabilise les chiffres de populations. Notre ruralité, c’est aussi un formidable réseau de TPE qui constitue la richesse du pays et maintient l’équilibre. C’est donc à nous, élus, de définir différemment la ruralité et lui conserver une image positive, attractive. A nous de rebondir.
Eric Michoux.: Ainsi que je l’ai expliqué dans le Livre Blanc rédigé à la demande de l’UMP, et reprenant Saint-Exupéry « Ne nous contentons pas de prévoir l’avenir, rendons le possible. » Après des décennies de décentralisation, le constat est flagrant, Paris et l’Ile de France dominent outrageusement le reste du pays et ça se sent en terme d’infrastructures notamment. Il faut que soit pris en considération que le fait d’habiter en milieu rural est une chance. On ne peut continuer à entasser 80 % de la population sur 30 % du territoire. Certes, en à peine trente ans, 700 000 personnes ont quitté les grandes agglomérations pour revenir à la campagne. Aujourd’hui nous représentons 25 000 communes pour 15 millions d’habitants. Ayons de l’ambition et de l’audace. Nos territoires le valent bien.
Cette nouvelle ruralité a-t’elle des besoins spécifiques ? Des urgences ?
J.F.Farenc : La première chose que nous demande un nouvel arrivant, c’est « quid de l’internet et du numérique ». Grâce aux efforts engagés par le Département, nous devrions voir arriver la fibre et des très hauts débits très bientôt dans nos petites communes. Ce sera un formidable coup d’accélérateur. Tout comme on attend la couverture des zones blanches encore trop nombreuses pour la téléphonie mobile. L’UMCR71 que je préside travaille sur l’égalité territoriale, le plan départemental est le bienvenu. Il faut aussi s’intéresser aux transports scolaires, un vrai souci parce qu’étant le pendant des fermetures de classes, ainsi qu’à la création de micro crèches pour les jeunes couples qui veulent venir en milieu rural. Le transport à la demande pour le 3eme âge nous interpelle également. Et puis, ce pourquoi nous militons très fortement à l’UMCR71, la relocalisation des services de l’Etat en mairie. Nous perdons en janvier les interventions pour les documents officiels ce qui contraindra les populations à se déplacer au chef-lieu pour une carte d’identité ou à la préfecture pour une carte grise ou un permis de conduire. Ce que nous pouvons aisément réaliser en mairie.
Eric Michoux. : Le travail qui nous attend est d’ampleur. D’abord nous devons soutenir les artisans et TPE en milieu rural en créant des zones franches, libre à chaque interco d’en décider de l’ampleur fiscal. Par secteur, je préconise l’organisation de l’artisanat autour de « maisons des artisans » afin permettre une mise en commun des traitements administratifs, faisant gagner du temps à chacun. Ce qui reviendra a un guichet unique CCI-CMA, une grande Chambre Economique plus efficace et recentrée sur les problèmes spécifiques à nos territoires. Le rural 2017 doit aussi se pencher sur sa richesse historique, l’agriculture. Et çà va du développement des labels aux négociations avec la grande distribution. Nos producteurs agricoles doivent retrouver de leur aura. De leur dynamisme. Et c’est notre travail d’élus. Tout comme lutter contre la désertification commerciale ou inventer des formules pour révolutionner le travail dans nos campagnes. Le parcours habitat, intergénérationnel est à développer dans nos petites communes, ce qui pourrait nous amener à imaginer un nouveau mode de financement des initiatives locales par une nouvelle version du Crédit Municipal.
Selon vous, cette nouvelle intercommunalité, une chance ou la fin annoncée des clochers ?
J.F.Farenc. : Le monde rural repose sur un esprit communautaire et solidaire et dont le maire est le trait d’union, le garant. La grande interco est une bonne chose pour la gestion des grands dossiers structurants, pour les économies d’échelle concernant les investissements matériels ou les dépenses de personnels mais il faut qu’elle respecte l’identité communale. L’esprit de clocher, dans sa forme la plus noble est à préserver. Et puis, pensons au service public qui doit être au plus proche des besoins exprimés. Je ne pense pas qu’il y ait plus attentif à cette nécessité que le maire et son conseil municipal.
Eric Michoux. : Il ne faut pas que cette nouvelle structure soit une couche supplémentaire d’un millefeuille administratif déjà compliqué qui pourrait coûter cher, sans pour autant que nous soyons certains d’obtenir des compensations. La commune est le dernier rempart de vie sociale et les élus locaux connaissent parfaitement les problèmes de terrain. Les CCAS doivent rester. Les décentraliser reviendrait à tuer la solidarité. La mutualisation doit apporter le confort de vie à nos populations, pas l’inverse via la recentralisation des services. C’est pourquoi je suis un ardent défenseur d’un esprit de clocher bien compris.



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