Cinéma

Jeudis de La bobine à l’Axel de Chalon : « Je suis le peuple », l’écho des évènements du Caire dans les campagnes égyptiennes

Jeudis de La bobine à l’Axel de Chalon : « Je suis le peuple », l’écho des évènements du Caire dans les campagnes égyptiennes

Le 13 janvier dernier sortait dans les salles obscures françaises « Je suis le peuple », un documentaire réalisé par Anna Roussillon sur la vision d’une famille de fermiers de la Vallée de Louxor sur la Révolution Egyptienne et suivie à 700 km de distance grâce à la télévision. La bobine et l’Axel propose deux projections de cet excellent documentaire ce jeudi 19 mai à Chalon-sur-Saône

Le 27 janvier 2011, après un mois passé dans le village de son ami Farraj pour un projet de film autour du tourisme de masse en Egypte, Anna Roussillon rentre à Paris. Elle suit à la télévision les évènements qui ont débuté deux jours auparavant au Caire et que l’on appellera par la suite la Révolution du papyrus, ou Révolution du Nil. Elle projette de retourner en Egypte au plus vite pour « voir la Révolution ». « La révolution, t’as qu’à la regarder à la télévision » lui suggère son ami lors d’une conversation sur Skype. Lui, c’est ce qu’il fait. Il habite à 700 km du Caire, dans la vallée de Louxor. Et, loin des évènements, la télévision « tient cette place centrale de fenêtre sur ce qui se passe ailleurs. Mais elle est aussi le lieu à partir duquel se pose la question de la représentation des évènements. Farraj s’interroge souvent sur la façon dont les choses lui sont montrées ».

 

Aussi, alors qu’Anna Roussillon a d’abord envisagé de se rendre Place Tahrir, elle décide finalement de filmer les choses sous un autre angle, de prendre un peu de recul vis-à-vis de la mobilisation et de la lutte directe, et de recueillir les impressions, ressentis et attentes de ceux qui s’installent devant le petit écran après une journée de travail parce que « la seule chose à faire le soir, au village, c’est regarder la télévision ». « Je voyais Farraj avec les pieds dans la boue de son champ irrigué et la ‘‘tête dans la télé’’ et ce sont ces deux dimensions ensemble qui m’intéressaient, pas l’une indépendamment de l’autre ».

 

Alors que les caméras du monde entier s’étaient fixées au cœur du Caire, celle d’Anna Roussillon permet de « s’éloigner de l’urgence et du temps de l’évènement pour parler de la révolution, pas en ce qu’elle suspend la vie ou la reconfigure brutalement, mais en tentant plutôt d’approcher les manières dont elle s’y inscrit petit à petit, s’y déploie, s’y blottit ou s’y cherche ».

 

Je suis le peuple, « c’est passionnant, intelligent, drôle et terriblement beau » pour Sorj Chalandon du Canard enchainé, un « dispositif contradictoire [qui] distille une belle forme d’espérance » pour Alexis Campion du Journal du Dimanche, « un film dont la douceur vaut l’intelligence » pour Thomas Sotinel du Monde, « une chronique au long cours de la révolution vécue par la ‘‘majorité silencieuse’’ de la population » pour Renaud de Rochebrune de Jeune Afrique. Anna Roussillon dira : « ce film est mon microrécit au grand récit de la révolution ».

 

Ce documentaire qui porte l’écho des évènements du Caire dans les campagnes égyptiennes est proposé par La bobine ce jeudi 19 mai à 19 heures et à 21 heures au cinéma Axel à Chalon-sur-Saône.

 

M.B.

 

Je suis le peuple

  1. Durée : 1h51

Bande annonce :

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19559887&cfilm=237300.html

 

Sources :

- Dossier de presse du film : https://jesuislepeuple.files.wordpress.com/2015/10/je-suis-le-peuple-dossier-de-presse.pdf

- Le Canard enchainé

- Le Journal du Dimanche

- Le Monde

- Jeune Afrique

- L’Humanité