Chalon dans la rue
CHALON DANS LA RUE 2017 : « Vague ou la tentative des Cévennes », le surprenant, très surprenant, spectacle de la Compagnie 1 Watt
Publié le 19 Juillet 2017 à 20h14

La 31ème édition de Chalon Dans La Rue vient de commencer. Retour sur l’un des tous premiers spectacles programmés qu’a vu votre serviteur d’info-chalon.com : « Vague ou la tentative des Cévennes », de la Compagnie 1 Watt.
Un effet grossissant, dû au festival des arts de la rue qui vient tout juste de commencer à Chalon-sur-Saône ? Quoi qu’il en soit, le festivalier qui assisterait au spectacle de la Compagnie Les Mobilettes (« Rejoindre le papillon »)* et à celui de la Compagnie 1 Watt (« Vague ou la tentative des Cévennes ») pourrait légitimement conclure que le regard sur le handicap ou ce que Georges Canguilhem proposait d’appeler « anomalie » plutôt qu’ « anormal » - ce dernier terme étant selon lui porteur d’un jugement souvent péjoratif – est en train de changer. Et d’autant plus s’il fait sienne l’idée, loin d’être erronée, que le théâtre de rue, le cinéma ou la littérature révèlent l’état d’une société et ce qui la travaille en profondeur à un instant plus ou moins « t ».
Une fois vu le spectacle de la Compagnie 1 Watt en tout cas, on ne peut guère qu’abonder dans le sens du médecin et philosophe précité, auquel on doit Le normal et le pathologique**, une thèse de médecine qui côtoie les cimes de la réflexion philosophique sur ce qui, d’un certain point de vue, n’est jamais qu’une exception statistique par rapport à une moyenne : l’ « anomalie », qui n’est pas en elle-même anormalité, et donc pas forcément pathologique. Et on abonde d’autant plus facilement en ce sens que les acteurs de cette compagnie procède un peu comme le faisait Charles Péguy dans des textes de légende (De Jean Coste, par exemple), c’est-à-dire en prenant presque son lecteur « par la main » pour l’emmener petit à petit par la répétition de phrases dont il ne changeait souvent qu’un terme pour opérer un progressif glissement vers là où il voulait en venir depuis le début. Un peu comme Péguy, mais avec un peu plus d’humour toutefois. Or l’humour, en plus de ne jamais être tout à fait innocent, est, Fellag l’a très bien exprimé dans une interview donnée aux Inrocks en juillet 2002, « un art martial ». Un art martial qui permet, entre autres choses, de retourner, voire terrasser, cet adversaire coriace qu’est le préjugé. Preuve en est que si, au début de ce spectacle, on rit beaucoup de ce qui a priori semble être une bande de zigotos tout droits sortis du Vol au-dessus d’un nid de coucou, le roman de Ken Kesey, et notamment quand ils se mettent à nommer tout ce qui traîne comme le feraient des enfants en marchant littéralement dans le public, le forçant à se déplacer, on rit de moins en moins au fur et à mesure que leurs « singeries » nous deviennent habituelles, s’inscrivent dans cet « espace commun primordial » auquel fait référence l’un des acteurs au tout début du spectacle, en citant Fernand Deligny.
Agrémenté d’une réflexion pour le moins pertinente sur le langage – « les mots sont trompeurs car chaque mot est une étiquette posée sur ce qu’il désigne, qui finit par le masquer » ; « si le langage est ce qui nous rassemble, c’est aussi ce qui nous sépare, nous divise » -, Vague ou la tentative des Cévennes est surprenant, dans tous les sens du terme. Il est même dérangeant, là aussi dans tous les sens du terme – vous comprendrez si vous y allez. Pourtant, si le spectateur ne sait pas trop quoi faire de ce qui semble être un OTNI (un objet théâtral non identifiable), il ne prend pour autant pas ses cliques et ses claques, comme il peut le faire lorsqu’il est face à une authentique arnaque. Il reste, hypnotisé. Et ceci, du point de vue de votre serviteur, c’est un signe. Un signe qu’il faut le voir. Une conclusion que trois jeunes festivalières, qui ont aimé cette façon bien particulière d’interroger la langue et de forcer littéralement les spectateurs à changer de point de vue, ne désapprouveraient sans doute pas.
Samuel Bon
*Lire l’article d’info-chalon.com
**Georges Canguilhem, Le normal et la pathologique, PUF, (1943) 1966, 224 p
Infos pratiques :
Compagnie : 1 Watt
Spectacle : Vague ou la tentative des Cévennes
Lieu : Grange Forestier (pastille 20)
Dates : jeudi 20 et vendredi 21 juillet
Horaires : 17 h
Durée : 1 h



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