Opinion de gauche
Couvre-feu et ruralité ... la belle leçon de Fabien Bazin, Vice-Président du Conseil départemental de la Nièvre
Publié le 03 Janvier 2021 à 18h54

Une décision gouvernementale prise sans concertation préalable des élus de terrain, encore moins des élus de territoires ruraux, dénonce l'élu Nivernais, et appelle de ses voeux à "remettre le bon sens au coeur du quotidien...".
Nous sommes tous unanimes : il faut stopper la diffusion de ce virus qui, depuis un an maintenant, met à mal la vie de notre pays.
Une méthode est nécessaire et des actions indispensables. Mais nous ne sommes pas toutes et tous médecins ou épidémiologistes. Nous devons partager notre compréhension de la crise
Chacun doit sentir que ce qui est proposé (et souvent imposé) est le fruit d’une réflexion qui a pris en compte la réalité de leur vie. Pour cela, un outil est indispensable, celui de la concertation.
Nous avons eu hier la confirmation que le département de la Nièvre serait soumis à un couvre-feu plus rigoureux, instauré à partir de 18h et jusqu'à 6h du matin dès le 2 janvier 2021.
Cette nouvelle décision, prise sans consultation des élus locaux ni des collectifs de terrains, est complètement inadaptée aux réalités de la vie en ville et encore plus en milieu rural.
Au-delà de la simple question de l'efficacité douteuse d'une mesure difficilement compréhensible dès lors que les rassemblements, les réunions publiques, les démonstrations et de nombreuses activités sont interdits, j’affirme qu'elle est également inégalitaire et inappropriée à un territoire comme la Nièvre.
Inégalitaire car les habitants de petites villes et villages ont déjà un accès restreint aux commerces essentiels, aux services publics, aux grandes surfaces ..., et c'est généralement entre 18h et 20h que l’on a pour faire ses courses, en revenant d'un travail souvent situé à plusieurs dizaines de kilomètres.
L’organisation géographique de notre département place les centres urbains en proximités immédiates de ses limites administratives. Ainsi, comment feront les habitants travaillants dans des départements limitrophes non soumis aux mêmes contraintes ?
Inappropriée car il semble évident qu'étant donné cette impossibilité de pouvoir tout simplement faire ses courses de premières nécessités sur des horaires étalés tout au long de la semaine, les week-ends vont être le théâtre de supermarchés et commerces de proximité bondés avec des distances physiques difficilement respectées malgré les efforts importants de nos commerçants.
Alors, encore une fois, il ne s’agit absolument pas de nier la nécessité de mettre en place les mesures sanitaires qui permettront de lutter efficacement contre le virus de la covid-19.
Je pense cependant qu'elles doivent être adaptées à la réalité du terrain. Les conséquences d'un couvre-feu à 18h ne sont pas les mêmes selon les territoires, son efficacité ne sera pas la même non plus.
Il est temps d'accepter que les élus locaux, parce qu’ils sont en lien direct avec ceux qui vivent dans les territoires, ceux qui les animent nos villages et nos villes, connaissent leur bassin d’habitat et sont en capacité de proposer des solutions qui permettront à la fois d'endiguer le virus et de ne pas rendre encore plus compliqué le quotidien des Nivernais.
Il faut cesser avec cette organisation « descendante » ou le terme de concertation est systématiquement confondu avec celui d ’ « information ». Les préfets, à qui l’État confie la responsabilité des décisions qu’il prend, ne doivent plus être uniquement ces « vecteurs » d’application de mesures. Ils sont en lien direct avec les élus qui sont les meilleurs connaisseurs des réalités de leurs concitoyens. Toutes les décisions ne peuvent pas être traitées par le biais de statistiques !
Cette démarche serait incontestablement vertueuse pour plusieurs raisons.
Les décisions seraient adaptées à chaque réalités locales et leur mise en œuvre facilité par une distribution naturelle des rôles puisque les acteurs des différentes instances qui composent ces territoires auraient participées à leur construction.
Nos concitoyens critiquent souvent le « mille feuilles » administratif français : ne serait-ce pas là le meilleur moyen de montrer le rôle de chacun et la pertinence de son existence au travers de ses actions ?
Cela permettrait aussi de les sortir des zones d’ombres dans lesquelles elles se trouvent parfois.
Partir des besoins des gens permet d’éviter les décisions hors-sols qui sont destructrices à tous les échelons de la société, particulièrement dans les espaces ruraux et dans les quartiers populaires de nos villes de province.
Nous avons déjà montré à quel point dans la Nièvre, la ruralité était force de proposition pour imaginer et inventer les bourgs et les services de ce siècle qui a déjà 20 ans !
Nous avons, par les actions concrètes menées avant et pendant la crise sanitaire impulsé une dynamique qui doit bénéficier à tous. Cela doit être admis au-delà de notre Département !
Nous avons engagé des luttes mobilisatrices en lien avec ces besoins du quotidien qui doivent être entendues !
C’est pourquoi, il est urgent de demander aux préfets de dresser un bilan des services publics et de l’organisation économique de leurs territoires pour adapter les mesures gouvernementales aux besoins et à la réalité de chaque bassin d’habitat.
Cette démarche permettra de proposer des mesures sanitaires qui seront comprises par tous. Cela permettra aussi d’adapter les moyens spécifiquement à chaque territoire et pas dans une logique comptable hors-sol comme on a pu le voir récemment avec la santé, la Poste ou le trésor public.
Cela permettra enfin la mise en place d’un plan de relance adapté où les effets d’annonces illustrés à grand renfort de milliards seront remplacés par des réponses utiles aux habitants et dont la mise en place sera facilitée par une distribution naturelle des rôles puisque chaque « acteur » aura participé à sa construction.
Les élus locaux sont disponibles pour ce travail collectif !
Et si on arrêtait d’opérer au jour le jour pour remettre le bon sens au cœur du quotidien et redonner à toutes et tous le pouvoir d’agir ?
Fabien BAZIN
Vice-président du Conseil départemental de la Nièvre



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