Chalon sur Saône

«Nous protégeons les Français» (Raphaël Gauvain)

«Nous protégeons les Français» (Raphaël Gauvain)

Info-chalon.com a rencontré Raphaël Gauvain ce samedi après-midi à sa permanence de Chalon. Il nous a reçu entre deux rendez-vous pour nous parler de la loi sur la lutte contre le terrorisme, dont il s'occupe à l'Assemblée nationale. Au cours de cet entretien, le député de la 5ème circonscription de Saône-et-Loire a également évoqué les élections régionales.

iLe mercredi 2 juin 2021, les députés ont adopté, en première lecture, le projet de loi relatif à la prévention d'actes de terrorisme et au renseignement.


Il vient donner un second souffle à deux textes adoptés en 2015 et 2017, tout en pariant sur de nouvelles mesures pour faire face à la menace des sortants de prison et les nouvelles formes de radicalisation, notamment en ligne et sur les réseaux sociaux, dans le respect des libertés individuelles.


Annoncé dans la foulée du meurtre de Stéphanie Monfermé, fonctionnaire de police poignardée à mort à Rambouillet par un individu  dont la radicalisation «paraît peu contestable», le projet de loi adopté vient encore gonfler une législation antiterroriste qui, en 35 ans, s'est nourrie d'une vingtaine de textes.


Samedi 12 juin, le député de la 5ème circonscription de Saône-et-Loire, Raphaël Gauvain, qui est un des co-rapporteurs LREM du projet de loi, nous a reçu dans sa permanence le temps de quelques questions entre deux rendez-vous.

Où en est la discussion du projet de loi de lutte contre le terrorisme?


Le projet de loi a été adopté par l'Assemblée la semaine dernière. Il est en discussion actuellement au Sénat. On devrait l'adopter définitivement avant la fin du mois de juillet, avec en principe un assez large consensus.


J'en suis le rapporteur pour l'Assemblée nationale. C'est-à-dire que j’ai été désigné pour étudier le projet et le présenter en séance publique à mes collègues avec mes observations et des propositions d'amendements. Je suis spécialisé sur ces questions depuis 4 ans.

 

Quel est l'objet de ce projet de loi?


Ce projet de loi permet de renforcer nos services de renseignements face à une menace terroriste toujours très forte, et toujours de plus en plus difficile à détecter. Il n'y a malheureusement pas de solution miracle et on ne résoudra rien avec des discours à l'emporte-pièce, des y'a qu’a faut qu'on ou des coups de menton.


Depuis 2017, on adapte en permanence notre législation. L’actualité du moment, c'est les sortants de prison. Il y a près de 150 à 200 personnes qui ont été condamnées pour des actes de terrorisme dans les années 2010 et qui vont sortir de prison dans les années à venir.


Ils présentent encore des profils très préoccupants, et le paradoxe est qu'ils vont sortir sans aucune mesure d’accompagnement et de suivi. C'est ce trou dans la raquette que le projet de loi entend combler.


On est sur une ligne de crête, car les contraintes constitutionnelles sont très fortes. Le problème est que l'on ajoute des mesures restrictives de libertés à des gens qui ont déjà purgé leurs peines, mais qui présentes encore un profil de grande dangerosité. Le Conseil constitutionnel nous a censuré l'année dernière.


On a retravaillé le texte pour trouver un nouvel équilibre entre ordre public et respect des libertés individuels. Nous protégeons les Français. Le texte est aujourd'hui parfaitement opérationnel. On donne de véritables outils à nos services de renseignements pour obliger les sortants de prisons terroristes à pointer jusqu'à 3 fois par semaines, à prévenir de leur déplacement ou à chercher un emploi.

 

Cela suffit de voter des lois pour lutter contre le terrorisme?


Lutter contre le terrorisme et pour la sécurité des Français, c'est aussi augmenter les moyens humains et matériels de la police et de la gendarmerie. Depuis 2017, nous agissons avec une hausse considérable des budgets des ministères de l'Intérieur et de la Justice. C'est un milliard de plus chaque année consacrée à la sécurité, 10 000 postes supplémentaires et 7000 places de prisons. Nous sommes en rupture total avec nos prédécesseurs, et notamment on répare les erreurs du quinquennat Sarkozy qui avait désarmé notre police en réduisant ses effectifs et en supprimant les services des renseignements généraux.

 

Merci pour ces complémets d'information, M. le député. Concernant les élections départementales et régionales, vous n'avez pas peur d'une forte abstention, dimanche?


Vous avez parfaitement raison. Sur les élections, notre principal adversaire c'est l'abstention. Il faut mobiliser cette dernière semaine. Chacun doit prendre conscience de l'importance des Régions et des Départements dans notre vie quotidienne. Sur les lycées, les collèges, la santé, les transports ou la relance économique, il faut de la modération et du consensus. Il faut savoir rassembler. On ne peut pas laisser les clés de notre région à des gens qui clivent et font de l'idéologie en permanence. On ne peut pas laisser les clés de notre Région Bourgogne Franche-Comté à l'extrême droite ou à la droite extrême.

 

Sans langue de bois, quel est votre candidat aux élections régionales?


Je soutiens à 100% Denis Thuriot, le candidat de la majorité présidentielle. On l'a vu, lors du débat télévisé sur France 3 Bourgogne Franche-Comté, il était nettement au-dessus des autres candidates et candidat.


Je le connais personnellement. C'est un excellent maire et président d'agglomération. Il a transformé Nevers depuis 2014. Ce sera un excellent Président de Région, en capacité de porter une alternance tout en rassemblant largement les forces modérées de droite et de gauche. On a besoin de cela.

 

 

 

Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati