Chalon sur Saône

La réunion du Comité des fêtes de Chalon-sur-Saône, c'est pas de la tarte!

Par Karim BOUAKLINE-VENEGAS AL GHARNATI

Publié le 07 Septembre 2021 à 06h00 , mise à jour le 07 Septembre 2021 à 07h00

La réunion du Comité des fêtes de Chalon-sur-Saône, c'est pas de la tarte!

Le 25 septembre 2020, les membres du Comité des fêtes de Chalon-sur-Saône étaient invités à la Petite Salle Marcel Sembat pour sa traditionnelle Assemblée Générale Ordinaire. Reflet des rancœurs sous-jacentes au sein de l'association chargée d'organiser le Carnaval, la soirée s'est terminée en règlement de comptes. Les conséquences de ces divisions internes continuent de se faire sentir encore aujourd'hui. Plus de détails avec Info Chalon.

Une réunion informelle du Comité des fêtes de Chalon-sur-Saône s'est tenue ce lundi 6 septembre à 19 heures, dans la salle de conférence Léopold Niépce, laquelle se trouve au 2ème étage de l'Espace Jean Zay.


C'est la dernière scène en date de ce triste vaudeville qui fragilise chaque jour un peu plus cette vénérable institution de 115 ans qui a l'insigne honneur d'organiser et d'élaborer le programme du célèbre Carnaval de Chalon-sur-Saône depuis 1907.


À l'appel de son président, René Dubois, 20 des 39 membres du comité ont répondu présents.


Parmi les absences particulièrement remarquées, celles de Cyril Girardot et de Sébastien Mercey.


Avant de lire devant l'assistance sa lettre ouverte (à lire prochainement sur Info Chalon), le président du comité se dit «très surpris» de n'avoir eu aucune nouvelle de leur part depuis cette fameuse AGO du 25 septembre 2020.


Parmi les explications avancées par René Dubois pour expliquer les chicayas et autres bisbilles qui ont entraîné cet esclandre devant des élus et la presse locale, des  histoires vieilles de 4 ans qui ont débuté autour d'une paella puis d'un coq au vin et plus récemment avec les gâteaux offerts lors du repas de clôture de la 100ème édition du Carnaval.


Alors qu'ils devaient être initialement conçus par le CIFA de Mercurey, le secrétaire général  du comité depuis de nombreuses années, Michel Rousseaux, avait prévu de son côté de confier la fabrication de ces douceurs au Leclerc de Lux, reprochant à la commission "Restauration" d'avoir fait un mauvais choix, arguant que le CIFA ne pouvait faire 800 gâteaux dans la journée.


«Pas plus que Leclerc Lux d'ailleurs!», lancera une personne de l'assistance.


Le maintien de la commande auprès du CIFA par la commission "Restauration" provoquera l'ire du secrétaire général non réélu depuis la dernière AG.


Ce dernier ayant démissionné, le comité a recréé à la va-vite une nouvelle commission "Restauration".


«En 50 ans de comité, la 100ème édition a été pour moi, la pire!», déclarera René Dubois, entré dans le comité en 1971, durant le mandat de Paul Champion.


Le président regrettera justement de ne pas avoir eu accès, comme à l'accoutumé, au déroulé durant cette même 100ème édition et  ne peut admettre que, chez certains, «ces tensions soient devenues des prétextes à un manque de respect, une violence verbale, des insultes et des propos diffamatoires contraires à (leurs) statuts et (leurs) engagements».


«J'ai passé une 100ème édition infernale! Des con...ies, il y en avait à tous les niveaux... C'est abominable!», s'exclamera René.


Tour à tour, seront évoqués le nouveau logo qui ne ferait pas l'unanimité, la création d'une commission "Manifestations" en charge du défilé et du gala par exemple.


Apparemment, rien ne s'est passé comme prévu...


De nombreuses personnes dans l'assistance ont fustigé les membres d'un collectif dont on regrettera l'absence ce lundi soir afin d'aplanir les tensions.


«Pourquoi élirions-nous un président s'il ne vient jamais aux réunions?», s'interrogera une membre du comité présente.


L'assistance et le président du comité se sont ensuite tournés vers John Guigue, adjoint en charge de la relance du commerce et de l'animation, représentant Gilles Platret, le maire de Chalon-sur-Saône, lors de cette réunion informelle.


Tout en insistant sur la stricte neutralité de la municipalité concernant les querelles internes du comité, le maire veut qu'il y ait Carnaval en 2022.


Ce à quoi René Dubois rétorquera qu'il veut bien travailler en étroite collaboration avec la municipalité mais cela doit rester en accord avec la charte du comité.


Ce dernier avait prévu de démissionner mais le maire estime qu'il reste de facto le président de l'association tant qu'un nouveau président n'a pas encore été élu.


«J'ai écouté ce qui a été dit (...) Il y a quand même beaucoup de venin! Nous, la municipalité, ce qu'on veut c'est qu'il y ait un Carnaval! Il faut survoler tout cela!», insiste l'adjoint au maire.


«On ne veut pas organiser le Carnval mais on veut vous aider à l'organiser! On vous invite à rentrer vos poings dans vos poches car si ça continue comme ça, on va droit dans le mur!», poursuit celui qui rappellera que les membres du collectif font également partie du comité.


«Pas tous!», s'écrira un membre de l'assistance.


John Guigue appellera à l'apaisement.


«On reste neutre dans cette histoire! On ne rentrera pas dans l'intimité du comité par le biais des élections (...), la municipalité dégagera du temps pour que soit organisé le Carnaval. Je veux que les Chalonnais puissent emmener leurs enfants au Carnaval et à la fête foraine!», martèlera-t-il.


Voulant faire avancer les choses, avec la permission du maire, John Guigue veut prendre contact avec Cyril Girardot et Sébastien Mercey et, de son côté, l'ancien président du comité, Jean-Pierre Nuzillat, qui a de bons rapports avec les personnes concernées, s'est proposé en tant que médiateur.


Le maintien du président à son poste jusqu'à l'élection du prochain n'empêchera pas la démission de 12 membres du comité.


À noter que l'organisation du Carnaval 2022 débutera le 1er octobre.

 

 


Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati