Agglomération chalonnaise

Sur l'eau, "il faut changer de logiciel" insiste Sébastien Martin

Sur l'eau, "il faut changer de logiciel" insiste Sébastien Martin

L’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse organisait à Chalon-sur-Saône, une journée d’échanges sur les projets de désimperméabilisation des sols dans les espaces publics mais aussi sur des espaces privés.

En favorisant l’infiltration de l’eau de pluie là où elle tombe, la désimperméabilisation des sols permet de désengorger les réseaux d’assainissement et d’éviter leur débordement, facteur de pollution pour les rivières. En 2020, les réseaux de 38 collectivités de Bourgogne-Franche-Comté ont débordé plus de 20 jours par an et au total ce sont 13,7 millions de m3 d’eaux usées qui sont partis dans le milieu naturel, sans traitement, via les déversoirs d’orage.
Mieux gérer les eaux de pluie, c’est aussi un moyen de s’adapter au changement climatique car les eaux infiltrées rechargent directement les nappes d’eau souterraines. Et les solutions mises en œuvre permettent bien souvent de végétaliser les villes (noues, jardins de pluie…) et ainsi de lutter contre les îlots de chaleur l’été. C’est enfin un atout pour la reconquête de la biodiversité dans les espaces urbains.


L’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse organisait au Parc des expositions de Chalon-sur-Saône, une journée d’échanges avec les collectivités, bureaux d’études et entreprises de Bourgogne-Franche-Comté sur les projets de désimperméabilisation des sols dans les espaces publics (voiries, cours d’école…) mais aussi sur des espaces privés (bâtiments, parkings…). 

"Une logique de réduction des coûts qui a trouvé ses limites" pour Sébastien Martin

Le Président du Grand Chalon a souligné l'importance de "changer de logiciel" devant la fuite en avant alors que "la logique de réduction des coûts de fonctionnement a trouvé ses limites. La Nature nous rappelle à l'ordre alors que l'importance du stockage dans le sol est indispensable".  Sébastien Martin a appuyés ses propos à partir des exemples climatiques qui pullulent ces derniers temps à l'image des pluies et inondations qui ont frappé la région de Nîmes la semaine dernière. "Notre manière d'urbaniser n'est plus à même de gérer. Il faut bien considérer que des phénomènes extraordinaires auront nécessairement des impacts extraordinaires. Le questionnement aujourd'hui est de se tourner vers un autre modèle et sans doute changer nos habitudes pour un aménagement durable. A nous d'accompagner cette volonté de changement pour une durabilité". 

Pour Laurent Roy, "le meilleur des stockages de l'eau est en sous-sol"

Le patron de l'Agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse s'est voulu sans ambiguités sur le sujet, soulignant l'importance de la perméabilité des sols, afin que l'eau soit stockée dans les nappes plutôt qu'en surface. Une question qui entraîne la question de la pollution des eaux en surface et de son coût de traitement. "Il nous faut passer d'une logique ou on aménagait la ville contre l'eau à une logique avec. L'eau doit faire partie intégrante de l'aménagement urbain". 

Laurent Guillaumé