Chalon sur Saône

CONSEIL MUNICIPAL - Gilles Platret ressuscite l'opposition municipale

CONSEIL MUNICIPAL - Gilles Platret ressuscite l'opposition municipale

Moribonde depuis quelques années, après la défaite cinglante de 2014, et éparpillée aux élections de 2020, les propos clivants du maire de Chalon-sur-Saône auront au travers des polémiques de revitaliser l'opposition municipale.

Depuis les élections municipales de 2014, après la très efficace victoire de Gilles Platret dès le 1er tour contre le député-maire sortant Christophe Sirugue, la droite se maintient au pouvoir à Chalon sur Saône avec une réélection à nouveau dès le 1er tour en mars 2020 en pleine crise sanitaire. Malgré ces succès à répétition, le nombre de voix de la droite et notamment celles enregistrées par Gilles Platret s'érode au fil du temps. L'opposition espérait inverser la vapeur au printemps 2020 sauf que les appétits multiples sont venus contrecarrer les plans au point de démultiplier les candidatures au sein de la gauche et du centre-droit. Une situation qui n'était pas pour déplaire à Gilles Platret. 

Moribonde, c'est bien le terme pour qualifier "l'opposition" chalonnaise depuis quelques années... et puis il aura fallu quelques dossiers et notamment les prises de position personnelles du maire de Chalon sur Saône sur les plateaux télé pour revitaliser les choses. Alors une opposition ressuscitée ? 

"Gilles Platret sait lire, sait parler... mais sait-il faire ?"

Bien vivre à Chalon, Chaque Jour Chalon, Ensemble Chalon, Cultivons Chalon... 4 représentations municipales, 4 listes aux dernières municipales et ce samedi matin, c'était une expression d'union face aux propos qualifiés de "scandaleux", face "aux tentatives d'étouffer la démocratie chalonnaise". Tous les élus municipaux d'opposition étaient mobilisés pour la première fois depuis les élections du printemps 2020. Signe que le maire réunit sait cliver mais sait aussi réunir... à ses dépens. 

"C'est une réduction des droits des Chalonnais" pour Mourad Laouès, reprenant l'expression d'Amandine Ligerot, prononcés au conseil municipal au titre de l'ensemble des élus d'opposition. En modifiant le règlement intérieur du conseil municipal, "il vient s'en prendre à notre droit de nous exprimer et surtout d'exprimer la parole des Chalonnais" rappelant que "Gilles Platret a été élu par moins de 10 % du corps électoral, il ne doit pas l'oublier". 

"On demande un droit au respect, un droit à pouvoir travailler et ce n'est pas en réduisant les délais pour instruire les dossiers qu'on fait vivre la démocratie au sein du conseil". Alors Gilles Platret un brin dictatorial ? Pour les élus d'opposition, le doute n'est guère permis. "Avant son élection, les associations adressaient les invitations à tous les élus, charge au cabinet du maire de les transmettre à tous les élus. Aujourd'hui, nous sommes informés de rien et il vient nous faire le reproche de ne pas être sur le terrain à l'occasion des événements. Ca marchait très bien avant, il est facile d'en conclure à la décision politique de nous rendre invisible sur le terrain et de discréditer notre parole et nos actions" lancent en choeur Didier de Carli, Nathalie Leblanc et Cécile Lamalle. "Ca marche très bien avec le Grand Chalon, c'est bien qu'à la ville, le maire a donné ses directives auprès des services". 

Pour Mourad Laouès et Christophe Regard, "cette situation ne concerne pas les commémorations mais comme il est seul à s'exprimer".

"On ne nie pas la réalité de certains faits ..."

Cécile Lamalle pour Chaque Jour Chalon déplore ce "comportement incessant. Il est maire depuis 7 ans et du coup il fait quoi à part se poser en analyste. Il n'est plus héritier du situation mais ça fait 7 ans qu'il est maire et donc il se passe quoi dans les quartiers ? Il est toujours journaliste, il n'est jamais finalement sorti de son rôle qui est de rendre compte mais bien celui de faire. Il sait lire, parler, écrire... on a compris mais quand est-ce qu'il fait ?" lance l'élue chalonnaise. 

"Quelles sont les politiques publiques menées ici ou là ? Il n'y a jamais un rapport en conseil municipal sur les politiques menées. Il est comptable de la situation, combien de temps certaines maisons de quartiers sont restées sans directeur ? Est-il normal pour une ville comme Chalon-sur-Saône d'avoir un conseil municipal à peine une fois par trimestre ?".

"C'est un cri d'alarme qu'on pousse face au manque de respiration de la démocratie chalonnaise, il normalise un système avec l'aval des Chalonnais, tout le monde s'accomode d'une manière de faire parce que tout le monde sait comment il se comporte quand on est en désaccord avec lui". 

Le moins que l'on puisse dire c'est que les oppositions ont parlé d'une seule voix ce samedi matin... et ça c'est bien nouveau dans l'histoire récente de la ville de Chalon-sur-Saône. Et tous s'accordent à dire qu'ils entendent bien poursuivre  le travail entrepris tout en appelant les élus de la majorité municipale à se désolidariser "des propos et de l'attitude toujours plus dangereuse". 

Laurent Guillaumé