GRIPPE AVIAIRE - La députée de Saône et Loire, Cécile Untermaier, interpelle le Ministre de l'agriculture

GRIPPE AVIAIRE - La députée de Saône et Loire, Cécile Untermaier, interpelle le Ministre de l'agriculture

Monsieur le Ministre, 

J’avais appelé votre attention le 5 mai dernier, sur la situation du marché hebdomadaire de Louhans (71500), l’un des plus importants de France, qui risquait de connaître de nouvelles difficultés en matière d’attractivité économique, du fait des restrictions imposées sur les ventes de volailles vivantes à cause d’un épisode d'influenza aviaire. 

A nouveau, selon les informations transmises par l’Etat, la progression du virus de la grippe aviaire est toujours sous surveillance en Europe depuis quelques mois. Chez nos voisins, les indicateurs seraient au rouge avec les populations d'oiseaux sauvages : 130 cas seraient détectés depuis août, en mer du Nord et autour de la Baltique, territoires de séjour européen importants pour les oiseaux migrateurs. Dans la suite de ce constat, l’Etat a mis en place des mesures ciblées sur les communes classées à risque.

La France n'est pas épargnée par ces signaux d'alerte, mais à ce jour, seuls quelques élevages ont été contaminés dans les Ardennes et dans l'Aisne, selon vos services. Le niveau d'alerte avait déjà été relevé d'un cran le 10 septembre dernier, avec des mesures ciblées sur les communes classées à risque. Cette fois, les éleveurs et les volaillers m’indiquent que depuis le 5 novembre, c'est tout le territoire qui serait concerné par l'obligation de confinement des élevages. Pour le moment, la France conserve son statut de pays indemne de la grippe aviaire. Elle l'a retrouvé début septembre, après la flambée constatée fin 2020-début 2021, provoquant un confinement des élevages dans 46 départements et l'abattage de plus de trois millions de volailles. 

Les 140 producteurs relevant de l'appellation d'origine protégée volailles de Bresse (AOP) ainsi que l’ensemble des producteurs d’élevage plein air, contestent la récente décision du gouvernement qui vise à imposer une « mise à l’abri » pour l'ensemble de la filière avicole. Ils y voient un risque de dépréciation de l'AOP (la seule au monde à bénéficier de ce statut) ou des labels de qualité, dont le cahier des charges impose notamment un élevage en plein air.

Et, selon les informations dont je dispose, tout rassemblement de marchands de volailles ou de producteurs engagés en vente directe serait désormais interdit. Dans un même contexte Louhans a toujours obtenu une dérogation autorisant toutefois seulement 5 éleveurs sur le marché. 

 Après les confinements en lien avec la crise sanitaire, le retour de la grippe aviaire ne peut être admis avec des restrictions telles qu’elles causeraient des dégâts économiques majeurs et remettrait en question l’attractivité du marché de Louhans. 

Le professionnalisme des volaillers locaux, démontre qu’à chaque épisode sanitaire, avec un dialogue constructif, il a toujours été possible de maintenir leur présence le lundi matin au marché. La disposition des lieux permet de dépasser aisément la limite de 5 éleveurs, tout en respectant les distances de sécurité. Les éleveurs ne peuvent plus se satisfaire de travailler qu’une semaine sur trois.

Il ne s’agit en aucun cas de brader la sécurité sanitaire mais de la respecter avec discernement par l’application de mesures issues du dialogue avec ces professionnels sur le terrain. Des solutions avaient été trouvées par le passé. Je ne doute pas que nous puissions à nouveau faire preuve de pertinence pour ces deux demandes et permettre ainsi de sauver l’économie locale et préserver le bien-être animal. Je sais pouvoir compter sur votre diligence pour qu’une suite favorable leur soit réservée.

Restant à votre disposition, veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma haute considération.

        Cécile UNTERMAIER