Politique

Entretien sans langue de bois avec Raphaël Gauvain

Par Karim BOUAKLINE-VENEGAS AL GHARNATI

Publié le 15 Janvier 2022 à 06h00

Entretien sans langue de bois avec Raphaël Gauvain

Ce vendredi 14 janvier, le député de la 5ème circonscription de Saône-et-Loire nous a donné rendez-vous à 15 heures à sa permanence chalonnais pour une conférence de presse. L'occasion pour l'élu de se livrer sans détour sur de nombreux sujets. Plus de détails avec Info Chalon.

Raphaël Gauvain, le député de la 5ème circonscription de Saône-et-Loire, se représentera-t-il ou pas aux prochaines élections législatives?

«C'est la question que tout le monde me pose. Je n'ai pas encore pris ma décision. Pour cela, il va falloir attendre après les présidentielles, en fonction de la nouvelle donne politique et de la nouvelle majorité», répond ce dernier.

Voilà qui a au moins le mérite d'être clair!

Et ça tombe bien, c'est exactement ce que nous attendions de l'élu qui a bien voulu nous accorder cet entretien : répondre à nos questions de manière claire et sans langue de bois.

«Je ne veux pas être député pour être député! Je suis avant tout un avocat qui fait de la politique et je serais extrêmement présent sur le terrain pendant la campagne présidentielle», précise-t-il.

Durant cet entretien, il nous confie également qu'il a pour projet «la construction de la grande profession du droit», qui permettrait notamment d'exercer la profession d'avocat salarié en entreprise, «une réforme à porter lors du prochain quinquennat».

Ce vieux serpent de mer d'avocat des entreprises va-t-il enfin opérer sa mue ?

Si sur ce point, la messe n'est pas encore dite, une chose est sûre : le député a l'air déterminé mais en évoquant un «prochain quinquennat» donc une plus que probable reconduction tacite du mandat de l'actuel locataire de  l'Élysée, ne péche-t-il pas par excès?

Surtout qu'Emmanuel Macron ne s'est pas encore exprimé à ce sujet.

«Rien est gagné, la campagne sera difficile surtout que nous sommes dans les problématiques sanitaires. Mais je ne doute pas qu'il sera candidat», nous explique le député.

Nous sommes passés du coq à l'âne pour évoquer avec lui la question du projet de loi transformant le pass sanitaire en pass vaccinal, voté dans la nuit de mercredi 12 au jeudi 13 janvier au Sénat, une semaine après l'Assemblée nationale.

«J'étais partisan pour qu'on exclut les enfants du pass vaccinal», déclare le député.

Un point de vue singulier au sein de la majorité sur lequel nous reviendrons avec lui dans un entretien à venir qui devrait intéresser le Collectif Chalonnais Anti-passes et Liberté vaccinale.

Même s'il ne fait aucun doute qu'il votera le projet de loi.

Raphaël Gauvain a répondu aux accusations selon lequel il serait «un député fantôme».

Pour lui, la raison est toute simple, «la circonscription est grande, je ne peux être partout, j'essaye d'être équilibré entre le Chalonnais, la Côte Chalonnaise et le Bassin Minier. Je tiens à rappeler que l'essentiel du travail d'un député se passe à Paris».

Justement parlons-en de cette fonction de député.

«Je suis un partisan du mandat unique mais pour moi, la fonction de député doit évoluer», poursuit le parlementaire.

«J'ai aussi un bilan à défendre au niveau local. J'ai agit pour le territoire», se défend l'élu, citant pêle-mêle l'ouverture d'un centre éducatif fermé (CEF) à Varennes-le-Grand, le renforcement des effectifs de police à Chalon-sur-Saône et à Montceau-les-Mines ou encore l'ouverture d'une gendarmerie à Montchanin.

Si pour lui, la campagne présidentielle n'as pas encore été lancée, le député a également défendu les députés de la majorité.

«Nous sommes une majorité à être issus de la société civile et nous exerçons pour la plupart d'entre nous notre premier mandat de député, ce qui explique ce déficit de légitimité que certains nous prêtent».

En plus d'être qualifié de «député fantôme» par ses détracteurs, le député de la 5ème circonscription de Saône-et-Loire n'a pas échappé aux agressions verbales notamment sur les réseaux sociaux et au vandalisme de sa permance à de multiples reprises, comme tous les autres élus du groupe LREM. Des actes qui pour certains sont allés jusqu'à l'agression physique.

Une flambée de haine qui va crescendo avec les débats sur le pass vaccinal.

«Pour ma part, je n'ai pas subi d'agressions physique mais je suis touché par la violence des propos à mon encontre. Face à une telle montée de haine, on ne peut pas rester insensible et même si on a le cuir un peu plus solide après un mandat de député, nous sommes humains et c'est parfois dur à vivre», nous confie le député.

Bien entendu, nous ne pouvions faire l'impasse quant à l'éventualité d'un face-à-face avec Gilles Platret, le maire de Chalon-sur-Saône, aux législatives.

«Je ne me présente pas contre Gilles Platret mais pour être député et porter une offre politique. Surtout que tout nous oppose dans la façon de faire de la politique», réagit le député.

«si Gilles Platret est clair dans son positionnement, j'aimerais connaître celui du président du Grand Chalon, Sébastien Martin, ou des adjoints au maire comme Amelle Deschamps et Hervé Dumaine. De toute façon, c'est la campagne qui va permettre de connaître le leur...»

Ce samedi 15 janvier, Raphaël Gauvain sera en déplacement et à la rencontre d'habitants de la 5ème circonscription. 

Comme a tenu à nous le rappeler Kévin Hamandia, attaché parlementaire du député, chaque week-end, celui-ci essaye d'alterner ses déplacements entre les trois secteurs de sa circonscription voire tous les faire.

Dimanche 16 janvier, c'est retour à Paris pour le député pour la lecture définitive du texte d'urgence sanitaire à l'Assemblée nationale.

 

Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati