Edito

Le pétage de plomb de Martin Hirsch, directeur général de l'AP-HP

Le pétage de plomb de Martin Hirsch,  directeur général de l'AP-HP

Le coup de gueule d'info-chalon.com

On est chez les fous... Les non-vaccinés devraient-ils payer leurs soins en réanimation? Le directeur général de l'AP-HP, Martin Hirsch, s'est interrogé à haute voix ce mercredi soir sur le plateau de C à Vous sur France 5 sur l'opportunité de continuer à soigner gratuitement les non-vaccinés. "Quand un instrument de prévention gratuit est disponible, qu'il peut être utilisé, qu'il est reconnu par la communauté scientifique comme quelque chose d'utile et qu'on y renonce, est-ce qu'on y renonce sans en porter aucune des conséquences? Ou est-ce qu'on tend la main pour soigner mais on dit qu'il n'y a aucune raison qu'il n'y ait pas de conséquences alors qu'il y en aura pour les autres patients qu'on aura du mal à soigner et qui, eux, n'y peuvent rien", s'est-il interrogé.

Des propos proprement scandaleux et purement à rebourds dans l'ambiance délétère du moment. Petite précision utile ... Savez-vous combien de personnes décèdent par an ... et dont la responsabilité est accolée au tabac ? Entre 70 000 et 75 000 par an en France. Si on suit ce même raisonnement profondément "débile", n'ayons pas peur des mots, l'instrument de prévention gratuit et disponible pour reprendre ses mots serait tout simplement de ne pas fumer ! Ou pour le moins d'en interdire la vente... Certains répondront, "oui ils fument mais ils génèrent des recettes fiscales...". Argumentaire quelque peu facile ! 

Allons même plus loin, selon un rapport de  l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’abus d’alcool a entraîné en 2016 plus de trois millions de décès, soit un décès sur 20. (dernier rapport diffusé).  L’abus d’alcool représente plus de 5 % de la charge de morbidité au niveau mondial. Chaque année, ce sont plus de 50 000 personnes qui décèdent en France pour des raisons liées à l'alcool... après avoir consommé certes et fait rentrer des recettes dans les caisses de l'Etat, et on ne prend pas en considération tous les décès indirectement imputés à l'alcool.

Faut-il alors imaginer  que demain les consommateurs d'alcool ne soient plus soignés gratuitement ? Parce que là aussi... l'instrument de prévention est gratuit et disponible puisqu'il suffit de ne pas consommer ! Ah pardon, ils consomment donc génèrent des recettes fiscales ! 

Allons encore plus loin dans la bêtise crasse du moment, chaque année, en France, de nombreux blessés liés aux sports d'hiver sont à dénombrer. Ainsi, pas moins de 110 000 accidents traumatiques, c'est-à-dire avec blessure (une fracture, par exemple), ont été recensés lors de la saison 2019-2020, selon le rapport de l'association Médecins de montagne. Sur les vingt dernières années, le nombre annuel d'accidents traumatiques en France varie entre 130 000 et 160 000 en moyenne. Faut-il faire en sorte que les amateurs de sports d'hiver payent finalement plus cher que Jeannette et Raymond qui ne quittent jamais leur plat pays ? Là aussi, la réponse est toute simple puisque il est si évident de ne pas monter des skis et donc de ne pas prendre des risques inutiles et d'encombrer les hôpitaux. Ah pardon, ils consomment donc génèrent des recettes fiscales !

Le risque zéro n'existe pas... Dès lors que vous prenez votre voiture, l'avion, votre trottinette ... vous prenez un risque.. et alors ! En ouvrant la boite de Pandore sur la question du paiement des soins aux non-vaccinés, c'est une remise en cause profonde de notre système qui se prépare. N'en soyez pas dupes ! Depuis que le temps est temps, le besoin insatiable du recours au bouc-émissaire est là ! Ne nous trompons pas de débat, à savoir celui de l'état de santé de l'hôpital public et de ses moyens. C'est bien là le seul et vrai sujet qui devrait animer ces têtes pensantes à quelques dizaines de jours du 1er tour de la présidentielle. Mais on en revient toujours au même... ce besoin d'accuser l'autre afin d'éviter de se regarder en face et d'assumer ses responsabilités.

Laurent Guillaumé