Bourgogne

ARCHÉOLOGIE : Vingt ans de découvertes remarquables en Bourgogne-Franche-Comté

ARCHÉOLOGIE : Vingt ans de découvertes remarquables en Bourgogne-Franche-Comté

Entre 2002 et 2021, en Bourgogne-Franche-Comté, les archéologues de l'INRAP, Institut national de recherches archéologiques préventives, ont réalisé 2.122 diagnostics et 277 fouilles.

Etablissement singulier dans le paysage international, l'Inrap est la plus importante structure archéologique en Europe. Il assure la détection et l'étude du patrimoine archéologique touché par les travaux d'aménagement du territoire. Il exploite et diffuse les résultats de ses recherches et concourt à la valorisation de l'archéologie auprès du public.

Parmi les 50 000 opérations, dont 45 000 diagnostics et 5 000 fouilles archéologiques menées ces 20 dernières années en France métropolitaine et ultra-marine, les centres archéologiques de Bourgogne - Franche-Comté de l'Inrap sont particulièrement actifs. Entre 2002 et 2021, les archéologues ont réalisé en milieu rural et urbain 2 122 diagnostics et 277 fouilles archéologiques.

Parmi ces derniers 174 fouilles et 1 113 diagnostics ont été menés en Bourgogne et 78 fouilles et 1 009 diagnostics en Franche-Comté.

Toutes ces opérations contribuent à élargir le champ de la recherche et témoignent également de la richesse archéologiques de la région. Ainsi, ce 20e anniversaire qui célèbre l'archéologie préventive sur l'ensemble du territoire, est aussi l'occasion de partager 20 ans de recherches et de découvertes en Bourgogne - Franche-Comté à travers une sélection, non exhaustive, de chantiers remarquables.

Les découvertes remarquables

Tournus (71)
En 2002, lors de travaux de restauration de l’abbaye Saint-Philibert, les archéologues de l'Inrap mettent au jour sous le déambulatoire du chœur de l’église, une remarquable mosaïque romane, figurant un calendrier zodiacal, unique en France. 
(Sous la responsabilité de Benjamin Saint-Jean Vitus)

Martailly-lès-Brancion (71)
Depuis 2002, l'Inrap, en amont des travaux de réfection des réseaux dans le village et de restauration du château de Brancion, mène de nombreuses opérations archéologiques permettant de renouveler les connaissances du site et du village médiéval.
(Sous la responsabilité de Gilles Rollier, Emmanuel Laborier et Benjamin Saint-Jean Vitus)

Pratz (39)
Les investigations archéologiques menées à Pratz ont mis au jour un domaine mérovingien des VIe-VIIe siècle. Implanté dans les hautes terres jurassiennes, cet habitat composé de deux édifices d’importances figure parmi les premiers du haut Moyen Âge à être étudié en Franche-Comté.
(Sous la responsabilité de David Billoin)

Nevers (58)
En 2003-2004, la fouille du 12 rue Saint-Genest à Nevers révèle l’évolution sur vingt siècles d’un secteur longtemps dépendant de l’abbaye voisine (actuel musée). Du VIIe au XVIe siècle, s’y succèdent bâtiments utilitaires, silos en batteries, aires funéraires, maisons et jardins, intégrés dans l’enceinte de ville au XIIIe siècle au plus tard. Parmi les découvertes, les archéologues mettent au jour un très grand bâtiment du IXe siècle, probablement destiné à accueillir des hôtes de marque.
(Sous la responsabilité de Benjamin Saint-Jean Vitus)

Labergement-Foigney (21)
De 2004 à 2008, lors de la première phase de la LGV Rhin-Rhône, les archéologues mènent 16 fouilles et explorent plus de 1 500 hectares entre Bourgogne et Franche-Comté. Dans le cadre de la seconde phase de travaux, l'Inrap exhume en 2012, à Labergement-Foigney, une importante villa gallo-romaine. La fouille livre un mobilier d'exception : un dépôt monétaire de plus de 300 pièces, des outils, de nombreuses fibules mais aussi la tête d'une statue du dieu Mars.

(Sous la responsabilité d'Alexandre Burgevin)

Monéteau (89)
Les opérations archéologiques menées à Monéteau ont mis au jour un village ainsi qu'une nécropole datés du Néolithique ancien. La fouille de 2005 révèle la présence de trois bâtiment ainsi qu'un important mobilier composé de céramique, de silex ainsi que de matériel de mouture et de broyage. 
(Sous la responsabilité de Claire Tristan)

Port-sur-Saône (70)
En 2006, 2018 et 2021, les archéologues fouillent la grande villa antique du Magny. Les deux premières opérations sont menées sur la pars rustica (dépendance) la troisième sur la pars urbana (résidence). Cette dernière met en évidence un bâtiment, les traces d'une galerie à portique, ainsi qu'une cave recelant des milliers de fragments d’enduits peints.
(Sous la responsabilité de Christophe Gaston)

Ligny-le-Châtel (89)
En 2005, l'Inrap met au jour une importante nécropole mérovingienne datée des VIe et VIIe siècle. Les sépultures dont plusieurs en sarcophage, dont certaines étant peut-être regroupées selon des liens familiaux, livrent des objets en métal et notamment de nombreuses boucles de ceinture mais aussi des bagues. 
(Sous la responsabilité de Patrick Chopelain)

Passy, Véron (89)
Le site de La Truie Pendue est, depuis l’exploitation des gravières dans les années 60, connue des archéologues. En 2007, l'Inrap met au jour des ensembles funéraires de la fin de la période Néolithique, dont une importante sépulture collective de soixante individus. 
(Sous la responsabilité de Régis Labeaune)

Plombières-lès-Dijon (21)
En 2009, dans le cadre des travaux d'aménagements de la Liaison routière nord de l'agglomération dijonnaise, les archéologues mettent au jour des vestiges d'habitat. Leur position en fond de combe et l'érosion qui les a rapidement recouvert et protégés, permet aux archéologues d'étudier trois bâtiments celtes et un établissement gallo-rural remarquablement bien conservés.
(Sous la responsabilité de Régis Labeaune et Stéphane Alix)

Champagnole (39)
Les diagnostics et fouilles archéologique réalisés par l’Inrap à Champagnole ont livré des vestiges de nature et de chronologie différentes. Les archéologues ont ainsi mis au jour le tumulus des Louaiteaux, un des plus anciens de la région, daté du Bronze Ancien et du Bronze moyen. Le site des Planchettes a quant à lui livré les vestiges d’un habitat de l’âge du Bronze final constitués de bâtiments et de fours à pierres chauffantes. Les diagnostics rue Gédéon David et au pied du Mont-Revel ont quant à eux livré des sépultures datées des XIIe et XVIIe siècle et un four de tuiliers du XIXe  siècle.
(Sous la responsabilité de Frédéric Séara et Franck Ducreux)

Imphy (58)
La construction du contournement de l'agglomération d'Imphy permet de révéler, en 2009, en bordure d'une voie, les vestiges d'un important sanctuaire gallo-romain aux murs maçonnés succédant à un sanctuaire gaulois matérialisé par des fossés.
(Sous la responsabilité de Anne-Philippa Stephenson)

Dammartin-Marpain (70)
En 2009, à l'occasion de l'aménagement de la déviation routière de Pesmes, les archéologues mettent au jour un ensemble remarquable de campements de chasseurs-cueilleurs du Mésolithique installés entre 10 000 et 8 000 ans avant notre ère. Le site dans un excellent état de préservation a constitué une occasion rare d’étudier l'organisation spatiale de campements de plein-air.
(Sous la responsabilité de Frédéric Séara)

Pontarlier (25)
En 2011, un diagnostic archéologique sur le site des « Gravilliers » révèle un site mérovingien mais aussi une occupation mésolithique (9600 à 5500 ans avant notre ère), constituant la plus ancienne présence humaine connue à Pontarlier. En 2020, la fouille révèle l’existence de grands bâtiments des VIe-VIIe siècles. Parmi ceux-ci, une église en bois à plan basilical à l’architecture peu documentée jusqu’alors. Le riche mobilier de certaines des tombes permet d’approfondir les connaissances du premier Moyen Âge. Le site s’avère également un témoignage d’importance des enjeux géopolitiques liés à la conquête du royaume des Burgondes par les Francs au VIe siècle de notre ère.
(Sous la responsabilité de Michiel Gazenbeek)

Pierre-de-Bresse (71)
En 2014, l'Inrap met au jour les traces d’une occupation humaine allant de l’âge du Bronze (2 000 ans avant notre ère) à la fin de l’Antiquité (IVe siècle de notre ère). En 2020, une nouvelle fouille révèle, dans un ancien chenal du Doubs, un complexe funéraire utilisé du Néolithique à l’époque gauloise, un habitat de l’âge du Bronze ainsi qu’un établissement rural gallo-romain inédit.
(Sous la responsabilité de Sébastien Chevrier (2014) et Franck Ducreux (2020)

Lans (71)
En 2014, les archéologues découvrent un important gisement lithique correspondant à une occupation de plein air attribuable au Gravettien (Paléolithique supérieur). Cette période est, jusqu'à alors, peu documentée dans l'Est de la France.
(Sous la responsabilité de Jean-Baptiste Lajoux)

Solutré (71)
En 2016, l’Inrap met au jour « Route de la Roche » un gisement archéologique remarquablement conservé attestant d’une occupation par les chasseurs du Magdalénien moyen (17000 – 14000 avant notre ère). Le matériel comprend plusieurs dizaines de milliers de restes de faune, de déchets de taille de silex et d’outillage, de plusieurs centaines d’objets en os, en bois de renne et en ivoire ainsi qu’une série d’éléments de parure. Cette fouille a renforcé l’importance du site de Solutré dans la Préhistoire européenne. 
(Sous la responsabilité de Jean-Baptiste Lajoux)

Entrains-sur-Nohain (58)
Depuis 2008, les opérations archéologiques ont permis de révéler les vestiges de l'agglomération antique d'Intaranum. En 2016, L'Inrap met au jour un quartier résidentiel composée de luxueuses demeures. Des décors en stuc d'une grande rareté sont découverts dans l'une d'elle.
(Sous la responsabilité de Nicolas Tisserand, Stéphane Venault, 2013, 2014-2015 et Ghislain Vincent, 2012)

Saint-Parize-le-Châtel (58)
En 2014, les archéologues spécialistes découvrent l’existence d’un des plus grands hôpitaux américains de la Première guerre mondiale. En 2017, l’Inrap met au jour les vestiges de cet hôpital de campagne ainsi qu’un grand nombre d’objets médicaux.
(Sous la responsabilité de Nicolas Tisserand, 2014 et Alexandre Coulaud, 2016)

Lux (21)
En amont des travaux de construction du gazoduc Val de Saône, la fouille de 2017 a mis au jour une série de monuments funéraires. La découverte la plus importante est celle de trois tumulus composés d’une tombe centrale, agrandis au fur et à mesure de leur utilisation entre 1000 et 250 avant notre ère.
(Sous la responsabilité de Carole Fossurier)

Dijon (21)
En 2017, dans le cadre d’un projet d’aménagement au 8 rue de Colmar, les archéologues mettent au jour les vestiges de la gare oubliée dite «des tacots», les petits trains qui ont circulé de 1891 à 1946 dans toute la Côte-d’Or.
(Sous la responsabilité de Stéphanie Morel)

Mâcon (71)
En 2019, au cœur de la ville et dans le cadre de la réhabilitation de « L’îlot de Minimes », les archéologues mettent au jour des vestiges de bâtiments de pierres et de bois attestant d'une occupation au IXe ou Xe siècle La présence d’un silo, de fours et divers éléments de mobiliers témoigne d’activités agricoles et artisanales. Cette découverte éclaire le passé médiéval de la ville jusqu’alors méconnu.
(Sous la responsabilité de Gilles Rollier)

Choisey (39)
Dans le cadre de l’extension du Pôle Innovia, les archéologues réalisent plusieurs opérations archéologiques permettant d’explorer plus de 10 000 ans d’histoire, du Mésolithique à la période antique. En 2008, les archéologues découvrent une petite nécropole du début du Bronze final constituée de 14 tombes à inhumation et de 3 tombes à incinération. Deux sépultures sont richement dotées : bijoux, perles et jambières à double spirale en bronze pour une défunte et amulettes pour l'autre. En 2020, ce sont près d’une cinquantaine de zones de concentration de vestiges, principalement composés de silex taillés qui sont mises au jour. Elles indiquent l’emplacement de haltes de chasse ou de campements mésolithiques.
(Sous la responsabilité de Régis Labeaune)

Belfort (90)
En 2021, les sondages réalisées sur la place de la République permettent de réaliser un état des lieux des vestiges du front bastionné ouest des fortifications de Vauban. Les tranchées dévoilent notamment les vestiges des niveaux de circulation et de travail nécessaires au gigantesque chantier de fortification et d’extension de la ville par Vauban.
(Sous la responsabilité de Christophe Gaston)

Zoom sur : Besançon
Depuis 2002, plusieurs opérations d’importance ont été réalisées au centre-ville de Besançon par l’Inrap ou en collaboration avec le Service Municipal d’Archéologie préventive, notamment au collège Lumière et à la ZAC Pasteur. Elles font suite à plusieurs opérations préventives menées par l’Afan dès la fin des années 1980. L’Inrap a étroitement collaboré, en 2006, à l’exposition-bilan « de Vesontio à Besançon » qui a attiré au musée des Beaux-Arts et d’Archéologie plus de 70 000 visiteurs et à l’exposition « le Passé des Passages » à l’automne 2020 qui présentait les dernières découvertes bisontines. Toutes les informations relatives à l’archéologie à Besançon sont consultables dans un atlas numérique sur Inrap.fr

Zoom sur : Dijon
Dijon et son agglomération ont fait l'objet de nombreuses opérations de diagnostics et de fouilles durant les 20 dernières années qui ont apporté leurs lots de découvertes sur le passé dijonnais. Les grands projets comme le tramway ou plus récemment de la Cité Internationale de la Gastronomie et du Vin plus récemment, la "Liaison Nord" ou encore les aménagements de ZAC comme l'Ecoparc à Saint Apollinaire ou la zone de Beauregard à Longvic ont permis de révéler des vestiges qui vont de la Protohistoire jusqu'au XIXe siècle et de mieux comprendre la cité des Ducs de Bourgogne.

Zoom sur : Autun
Autun, ville antique majeure du nord de la Gaule, est riche d’un vaste patrimoine archéologique. Dans la continuité de la fouille au Lycée militaire, menée par l’Afan (1991), l’Inrap a réalisé plusieurs grandes opérations archéologiques : les fouilles de l’Hôpital et son exceptionnel décor de stuc, de la nécropole de Saint-Pantaléon Pont-l'Evêque avec ses stèles figurées, ou encore celles du Faubourg d’Arroux (quartier artisanal livrant d'importantes données sur la création de la cité). Très récemment, la riche nécropole de Saint-Pierre-l'Estrier a renouvelé le regard sur les élites de l’Antiquité tardive. L’Inrap participe également (avec la ville d’Autun et le CNRS) au programme de recherche autour du sanctuaire de la Genetoye.

Zoom sur : Mandeure
Mandeure, l’antique Epomanduodurum est une agglomération secondaire de très grande importance de la Cité des Sequanes qui a donné lieu à de très nombreuses opérations de diagnostic et deux fouilles, rue de la Récille (habitat) et aux abords immédiats du théâtre antique (un des plus grands du monde romain) une opération qui a livré des vestiges artisanaux et monumentaux.