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Marie-Céline Bernard, le rugby dans la peau

Marie-Céline Bernard, le rugby dans la peau

A l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, découvrez le parcours très sportif de Marie-Céline Bernard, 1re femme en France entraîneur à la FFR ; du rugby mais pas que…

C’est à l’UNSS du lycée de jeunes filles, rue de la Banque, à Chalon-sur-Saône que Marie-Céline Bernard découvre le sport. En 1964, elle commence l'athlétisme à l'AS Tournus, spécialités: 400m et javelot en sélection régionale. Tout naturellement, elle devient professeur d’EPS.

L'équipe féminine de rugby  est formée en 1967 à Tournus  pour un match historique contre les violettes de Bourg. L'entraîneur lui dit : «  Tu vas jouer no 10, tu vas botter. Tu seras capitaine » Il avait tracé toute sa carrière ! Suite à une visite au président de la FFR à Agen, Albert Ferrasse donne l'autorisation aux femmes de suivre les stages d'éducateurs. Marie-Céline Bernard suit la formation au CREPS de Dijon pour être la 1re femme en France entraîneur à la FFR en 1978. En tant que joueuse, elle joue en sélection nationale.

A l'entrée du rugby féminin à la FFR en 1989, elle reçoit une lettre lui signifiant qu’elle est nommée entraîneur de l'équipe de France féminine. 2 coupes du monde, à Cardiff où elles terminent 3e en battant les néo zélandaises et à Edimbourg à nouveau 3e en battant le Pays de Galles ;  une coupe d'Europe à Trévise pour une 2e place et fin de l'aventure en 1995 où elle apprend par Midi Olympique qu’elle est remplacée.

En parallèle, elle continue l’athlétisme en tant qu’athlète, elle est entraîneur 3e degré à l'AST jusqu'à 50 ans et dirigeante au comité de Bourgogne de rugby, entraîneur chez les Coquelicots, secrétaire du club de 1971 à 2021. Pour son plaisir personnel,  elle reprend les lancers… record de France F75 au javelot, championne de France disque et pentalancers, la dernière saison.

3 questions à Marie-Céline Bernard : 

Que pensez-vous de cette Journée Internationale des Droits des Femmes ?

Je n'ai pas militer pour le féminisme. J’ai seulement osé être la seule femme chez les hommes parce que je voulais avoir la formation d’entraîneur. La question des droits des femmes ne devrait plus se poser, malheureusement notre société a encore des progrès à faire et cette journée permet de montrer où il y a toujours des écarts.

Comment avez-vous vécu cette période de crise sanitaire de la Covid-19 ?

Voilà 2 saisons qui sont perturbées par la pandémie. Le confinement a été mal vécu, séances en visio pour les joueuses, mais cela n'a pas suffit ;  les championnats arrêtés, pour moi l'isolement a été dur à vivre, pas marrant d'aller marcher seule dans les bois! La reprise en juin a fait du bien. Mais les conséquences de tout cela est que l'effectif jeune en F18 a diminué. En décembre, et janvier,  le nombre de cas positifs a fait repousser les matchs. Cette saison est encore très perturbée, les filles ont envie de jouer...moins de problèmes chez les +18 et les jeunes à part les restrictions (vestiaires, réceptions).

Quels sont vos projets à venir ?

Je continue à me tenir en condition physique pour les championnats vétérans d'athlétisme. Chez les Coquelicots, l'encadrement des F18 est un plaisir, mais ma santé me dira quand arrêter...

Propos recueillis par JPB/SBR - Photo transmise par Marie-Céline Bernard pour publication - Crédit photo : Marie-Céline Bernard