Chalon sur Saône

La scène coulera dans les veines d'Arnaud Ducret en mai à Chalon pour inonder de bonheur ses fans

La scène coulera dans les veines d'Arnaud Ducret en mai à Chalon pour inonder de bonheur ses fans

Interview pour info-chalon.com

L’étranglante frustration d’avoir laissé en jachère un public en chair et en os, réactionnel, aura finalement été mise sous l’éteignoir. Le poids des ans s’est en effet  révélé trop pesant pour l’humoriste-acteur Arnaud Ducret, lequel entre à nouveau en symbiose avec les spectateurs sans le filtre du différé. Comme le mercredi 11 mai à 20h en la salle Marcel-Sembat de Chalon.

De quoi sera-t-il question le 11 mai à Chalon-sur-Saône ?

«De mon one-man-show « That’s life »qui parle de ma vie, de mon premier spectacle jusqu’à maintenant, de ma famille recomposée, de ma femme qui fait de la pole dance, des triplés qui ne se ressemblent pas, et des triplés qui ne se ressemblent pas ça ne sert à rien, de tous les petits boulots que j’ai faits pour arriver à Paris, et au final être devant les gens sur scène. Par exemple j’ai doublé des films pornos et j’en fais un sketch. Je parle du temps qui passe vite, beaucoup trop vite et parfois quand on se retourne on a l’impression que c’était hier…En fait ça fait déjà vingt-cinq ans que je suis arrivé à Paris, donc les gens se retrouvent beaucoup avec ça. »

Vous n’avez pas foulé la scène depuis plusieurs années. Quelle valeur a ce retour aux affaires ?

« Ce n’est pas un retour aux affaires, j’avais fait des trucs avant. Il fallait juste que les gens me manquent en fait, que ça me manque de ne pas monter sur scène. Quand on tourne un film, après il sort, on en fait la promo, s’il marche c’est la cerise sur le gâteau, s’il ne marche pas, eh bien…entre les deux il n’existe pas grand-chose. La scène c’est l’art où on est le plus critiqué artistiquement car on est en contact direct avec le public. »

Quelles ont été les retombées de votre spectacle ?

«Ce que je n’avais pas dans mon premier spectacle, c’est que j’amène de la nostalgie. Ce n’est pas que nostalgique, c’est un spectacle hyperpositif, les gens voient le temps passer, donc j’ai des larmes et des rires. Quand c’est le cas ce sont comme des petites montagnes russes émotionnelles qui font du bien aux gens, et ça, ça me plaît. »

Alors que nous traversons une période trouble, pensez-vous que le public ait davantage envie de rire, ou au contraire qu’il se sente paralysé par le climat anxiogène, et qu’il soit par conséquent en retrait ?

« Je pense que les gens ont toujours eu envie de rire. Après, je crois qu’effectivement il y a là une chape sociale, une chape de plomb, à cause du covid et de la guerre en Ukraine. On a l’impression que tout va s’effondrer. Je pense que c’est un exutoire, les gens, tout d’un coup extériorisent leur stress avec le rire. Comme je dis humblement on est là pour les distraire, c’est notre partie, je pense qu’elle est noble, mais elle est très importante. Faisons déjà ça avant de s’engager dans quoi que ce soit. »

Cinéma, théâtre, téléfilms, séries télé, doublage…vous vous êtes confronté à nombre de facettes artistiques. Si vous ne deviez en conserver qu’une, laquelle serait-elle, et pourquoi ?

«J’aime tout ce que je fais, mais je vais dire la scène. La scène, tout d’un coup vous avez fait rire ou pleurer une personne…Déjà on l’entend de par l’émotion qui se dégage de la salle, et en plus de ça on a des gens à la sortie qui viennent vous voir et vous disent : «C’était super, qu’est-ce qu’on a aimé, on a passé un tellement bon moment… ». Bon là c’est la récompense ultime pour un artiste de savoir qu’on a fait vivre quelque chose aux gens et qu’on les a aidés à s’évader de leur quotidien. »

Est-il plus jouissif de jouer entouré d’artistes de premier plan, ou d’évoluer en solo ?

« J’ai démarré par la troupe. J’adore le travail d’équipe, comme dans un film c’est une troupe. Quand on fait de la troupe, on a chacun notre ego, on se met en valeur, on fait les choses bien, mais en même temps on fait attention aux gens qui nous entourent. Dans le one-man-show je suis seul , mais il y a mon équipe technique pour m’aider, puisque le spectacle existe chaque soir. Je m’éclate seul, et c’est un kiff extraordinaire de prendre des vagues de rire seul, que les gens rient de vos bêtises. Je suis dans l’échange, mais je pense que ce sera mon dernier one-man, et qu’après je partirai soit au théâtre, soit au cinéma.»

Votre souvenir artistique qui restera dans les annales ?

« J’en ai plusieurs, je vais en prendre un comme ça sur scène…Quand j’ai fait monter Didier Bourdon et Pascal Légitimus. C’était au Grand Rex pour la dernière de mon spectacle, le public n’avait pas vu Didier et Pascal depuis des années ; les gens ont hurlé en les voyant arriver ! A l’époque, du haut de mes trente-sept ou trente-huit ans je me suis vu enfant reprendre les sketchs de Didier Bourdon, et là être sur scène, échanger avec eux…C’est un souvenir mémorable. » 

Qu’aimeriez-vous accentuer ou défricher pour la suite de votre carrière ?

« J’aimerais faire une belle comédie populaire. J’ai envie de tout, de comédies dramatiques, de films policiers, d’aventures, j’ai envie de diversifier. »

Où vous suivre ces temps-ci et au-delà ?

« J’ai un film très drôle qui sortira en octobre 2022 qui s’appelle « Le visiteur du futur », une comédie un peu comme Kaamelott, un film de genre, d’aventure, de science-fiction. Je l’ai vu il n’y a pas longtemps, il est vachement bien. Je développe aussi d’autres choses, on avance sur plusieurs projets. »

 

Quelques renseignements d’ordre pratique :

Tarif unique de 45,00 euros. Placement libre. Renseignements auprès d’A Chalon Spectacles  au 03 85 46 65 89, ou à cette adresse : [email protected]  

 

Crédit photo : DR                                                             Propos recueillis par Michel Poiriault

                                                                                            [email protected]r