Châtenoy le Royal

Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation à Châtenoy le Royal.

Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation à Châtenoy le Royal.

La cérémonie à la mémoire des victimes de la déportation dans les camps de concentration et d'extermination nazis lors la Seconde Guerre mondiale s’est tenue ce vendredi 22 avril 2022 au monument aux morts de Châtenoy-le-Royal. Dans le contexte actuel de guerre en Ukraine, cette commémoration prend une symbolique encore plus forte.

Un peu d'Histoire.

Le nombre de déportés de France dans les camps de concentration ou d’extermination nazis au cours de la Seconde Guerre mondiale est estimé à plus de 150 000 personnes, dont les principales victimes des mesures de répression étaient des politiques, des résistants et des mesures de persécution étaient des juifs et tsiganes (près de 75 000). Au total, plus de 100 000 déportés de France ont disparu. Avec la libération des camps, puis le retour des premiers survivants, le monde entier mesure l’ampleur de la Déportation et de son horreur.

Dès le début des années 1950, les anciens déportés et les familles de disparus ont exprimé le souhait de voir inscrire, dans le calendrier des commémorations nationales, une date réservée au souvenir de la Déportation. C’est ainsi que la loi du 14 avril 1954 consacre le dernier dimanche d’avril au souvenir des victimes et des héros de la Déportation. Cette date est retenue en raison de la proximité avec l’anniversaire de la Libération de la plupart des camps, sans se confondre avec aucune fête ou célébration, nationale ou religieuse, existante.

Cette année, afin de tenir compte de l’organisation du deuxième tour des élections présidentielles, le dimanche 24 avril, la date de la cérémonie départementale a été décalée au vendredi 22 avril, en concertation avec les associations.

La cérémonie.

Vincent Bergeret maire de la commune, Françoise Vaillant conseillère départementale, Jean-Marie Moutier président de la FNACA, quelques élus, Jean Robert Courtot prêtre de la paroisse et des habitants étaient réunis ce vendredi soir pour un dépôt de gerbes au monument aux morts en mémoire de tous ceux et celles qui ont perdu la vie dans ces camps de la mort.

Par ce geste symbolique, c’est aussi un hommage aux hommes et aux femmes qui ont donné leur vie pour sauvegarder nos libertés.

La Banda Desperados a fait retentir les sonneries officielles et l’hymne national lors de cette cérémonie. 

 

Vincent Bergeret a lu le message rédigé pour cette cérémonie dont certaines phrases clé rappellent la fragilité de l’humanité :

« Texte du message de la journée de la déportation. La Journée Nationale du souvenir des victimes et des héros de la Déportation est chaque année l’occasion de rappeler des événements que l’humanité a condamnés et que nul ne souhaite voir se reproduire. Il y a 77 ans prenait fin en effet le système concentrationnaire et génocidaire nazi dont le monde découvrait l’horreur, à mesure de la progression des Armées alliées et des récits des survivants. Ce système fut l’instrument de la destruction d’une grande partie des populations juives et tsiganes d’Europe. ... Confrontés à la mort omniprésente, à la déshumanisation programmée, à la terreur, aux souffrances incessantes que la faim, la maladie et la brutalité de leurs gardes leur infligeaient, nombre de déportés surent pourtant organiser une résistance et une solidarité exemplaires que beaucoup payèrent de leur vie mais qui sauva de nombreux autres. Sortis de cet enfer, fidèles aux serments qu’ils prononcèrent à la Libération, aux idéaux de Liberté, de Fraternité et de Paix, de nombreux survivants prirent une part active à la construction d’une Europe nouvelle, voulue pacifique et solidaire, et militèrent inlassablement pour que partout dans le monde soient respectés les droits de l’Homme et la démocratie. La résurgence d’idéologies porteuses d’exclusions, les tentatives de réécriture de l’Histoire nous font aujourd’hui obligation de poursuivre leur combat et d’entretenir les valeurs qu’ils ont portées, dans un monde marqué par les guerres, la pauvreté, les inégalités, le dérèglement climatique, qui jettent sur les routes d’un exil souvent sans issue et mortifère, des milliers d’êtres humains en détresse. Dans un monde où l’on voit ressurgir le spectre des dictatures, des replis nationalistes et des frontières qui se ferment, l’espoir pour l’avenir réside dans la pérennité de ce combat.» 

Ce message a été rédigé conjointement par La Fédération Nationale des Déportés, Internés, Résistants et Patriotes (FNDIRP), La Fondation pour la Mémoire de la Déportation (FMD) et les Associations de mémoire des camps nazis, L’Union Nationale des Associations de Déportés Internés de la Résistance et Familles (UNADIF-FNDIR).

 

A la fin de cette commémoration, l’harmonie a interprété un magnifique morceau basque symbole de liberté et de paix ! Ensuite, le maire a invité les participants à venir prendre le verre de l’amitié à la salle des Charmilles.                                                                           

C.Cléaux