Agglomération chalonnaise

« Tic tac », le fabuleux destin du Magicien Dani Lary, ce samedi à Chalon !

Par Nathalie DUNAND

Publié le 11 Mai 2022 à 19h34 , mise à jour le 18 Mai 2022 à 20h15

« Tic tac », le fabuleux destin du Magicien Dani Lary, ce samedi à Chalon !

Samedi 21 mai, place à la magie au Parc des expos ! À quoi ressemble une vie de magicien ? Celle du grand illusionniste Dani Lary n’est pas commune : 40 ans de carrière, 20 ans dans Cabaret, l’émission de Patrick Sébastien, 3 fois le tour du monde… et je n’ai encore rien dit du Maitre de la magie. Une folle trajectoire qu’il retrace dans son spectacle Tic-Tac : un art de la mise en scène grandiose, des effets spectaculaires, c’est sa signature. Place au maestro qui se confie à Info-Chalon.

Nathalie Dunand : Dani Lary, votre carrière de magicien vous a fait côtoyer de grands noms : des présidents, des artistes… Ce n’est pas le lot de tous les illusionnistes ?

Dani Lary : Oui, j’ai eu la chance en effet de croiser sur ma route des célébrités, c’est le lot de toute notoriété. Je me souviens notamment d’une rencontre marquante avec Jacques Chirac. Il avait souhaité que je fasse un spectacle pour son anniversaire et avait appelé Patrick Sébastien. Patrick a été le premier surpris. J’ai donc été reçu à l’Élysée, et je dis au Président qu’il a sans doute peu de temps à consacrer à un amuseur. « Détrompez-vous, me répond-il avec vivacité et chaleur, Bernadette adore ce que vous faites et, pour ma part, je regarde vos numéros dès que je le peux. D’ailleurs, la dernière fois, vous avez fait tel numéro et… » J’en étais aussi abasourdi que flatté.

J’ai travaillé aux côtés de Johnny Hallyday pour le Stade de France, de Claude Chabrol, j’ai réalisé des effets spéciaux pour le cinéma, j’ai même fait l’acteur aux côtés de Béatrice Dalle… finalement, j’ai fait plein de choses dans ma carrière.

N. D. : Parlez-nous de Patrick Sébastien : il a compté dans votre carrière, je crois.

Dani Lary : Patrick a beaucoup apporté, à moi et à beaucoup de gens. C’est un vrai découvreur de talents qui fait le pari de donner sa confiance. Ce n’est pas rien ! Il me l’a donnée il y a 23 ans en me confiant le final de son émission Le Plus Grand Cabaret du monde. Chaque mois, je préparais un numéro nouveau. Ça a été une expérience extraordinaire, et c’est sans doute ce qui m’a poussé dans une création incessante.

N. D. : Parce qu’en effet, vous êtes l’un des rares illusionnistes à concevoir entièrement vos numéros. Vous en avez créé plus de 400, c’est énorme ! Plus encore : vous faites fabriquer vos propres machineries. La créativité, c’est votre seconde nature ?

Dani Lary : D’abord, je crois qu’on n’est pas obligé d’inventer pour être un bon magicien. David Copperfield exécute brillamment des numéros que des gens lui ont créés. C’est comme Johnny Hallyday, qui n’écrivait pas ses chansons, ça n’enlève rien au fait que c’est un interprète extraordinaire. Moi, je suis un peu le Jean-Jacques Goldman de la magie. J’invente, je conçois mes numéros, je les construis et les exécute. Créer et scénariser me passionne tout autant que l’exécution sur scène.

N. D. : Parlons de ce qui vous distingue parmi les magiciens. La signature Dani Lary, c’est la « grande illusion ». C’est quoi, exactement ?

Dani Lary : C’est comme en peinture : il y a les miniatures et la fresque, moi, je peins plutôt des fresques. J’ai toujours adoré le spectaculaire : les numéros de téléportation, lévitation, fille coupée en deux, disparition, quand je m’envole avec un piano…

N. D. : Vous dites que, pour préparer un spectacle, le plus difficile n’est pas les trucages, mais l’art de la mise en scène, l’écriture…

Dani Lary : Exactement, les trucages, c’est un système et c’est toujours trouvable. Mais l’idée du numéro, ce qu’on nomme l’effet, est plus difficile. Pour le dernier numéro du Cabaret, je me demandais : « qu’est-ce que je peux bien faire apparaitre sur scène ? Quelque chose d’extraordinaire, de jamais vu ? » Et ça a été une locomotive à vapeur, des années 1900 !

N. D. : Avec ça, on remonte le temps ! Justement, « Tic tac », ça sonne le temps qu’on mesure et qui passe. Pourquoi ce titre ? Qu’est-ce que le temps signifie pour vous ?

Dani Lary : Il y a deux raisons à ce titre : d’abord, c’est ma dernière tournée avec des effets spectaculaires, jouée dans de grandes salles et il est autobiographique. Une sorte de rétrospective de ma vie de magicien, dès mes 8 ans : les étapes marquantes, les numéros emblématiques de mes 40 années de carrière. On plonge à l’intérieur du temps.

Et puis, c’est aussi un hommage que je rends à l’un des plus grands prestidigitateurs de tous les temps, le père de la magie moderne : Jean-Eugène Robert-Houdin.

N. D. : Robert-Houdin – à ne pas confondre avec le magicien américain Houdini – était un horloger français de renom, un homme de science, constructeur d’automates, un magicien… il a même fondé le théâtre Robert-Houdin à Paris ? Vous vous reconnaissez un peu en lui ?

Dani Lary : Je l’ai toujours profondément admiré. Horloger… ce qui est extraordinaire, c’est que je possède sa montre à gousset. En fait, les choses se sont passées de curieuse façon. Son arrière-petite-fille a fait don de tous les automates du maitre au musée de Blois, la Maison de la magie. Mais elle a souhaité m’offrir ses 600 ouvrages en me disant : « Monsieur, je vous ai longtemps cherché. Je ne souhaite pas que les livres de mon arrière-grand-père dorment dans une vitrine. Je cherchais un créateur. » Et entre ces précieux volumes, je découvre cette montre… Un objet qui ne m’a jamais quitté depuis. Je l’ai toujours avec moi, à tous mes spectacles. « Tic tac », elle tiendra un grand rôle dans ce spectacle.

N. D. : Celui de la passation ? À votre fils Albert ?

Dani Lary : Précisément. J’ai la chance d’avoir un fils de 30 ans qui est magicien. Dans Tic Tac, je le présente au public et c’est lui qui termine le spectacle par un numéro dont personne encore n’a compris le secret, le « gloup ». Copperfield m’avait demandé ce numéro, mais je lui ai dit non, je le réservais à Albert.

N. D. : Que diriez-vous au jeune qui rêve de se lancer dans la magie ?

Dani Lary : On a toujours tendance à se dire « J’ai eu beaucoup de chance », mais la chance se provoque. Je l’ai provoquée toute ma vie, depuis tout jeune, lorsque je démarchais les campings et faisais des spectacles gratuits. On me rappelait : « Les gens ont aimé, reviens ! » Là, je plaçais un chapeau, les spectateurs donnaient ce qu’ils voulaient ou pas, j’étais heureux de pratiquer la magie, je me faisais connaitre par le bouche-à-oreille. Mon père a été sceptique au début « Bon, la magie, c’est bien, mais quel métier tu feras à côté ? » Et puis j’ai persévéré, malgré les propos qui, pour mon bien croyaient-ils, voulaient me ramener à la raison, plus exactement au raisonnable. Aux jeunes qui veulent se lancer, je dirais : persévérez, si c’est une passion, allez-y, faites vos gammes et vos preuves.

N. D. : C’est donc votre dernier spectacle de grande illusion. Mais vous continuerez sous une autre forme ?

Dani Lary : J’arrête les gros effets, les grandes salles. J’ai commencé par le Casino de Paris, puis l’Olympia et bien d’autres de par le monde. Maintenant, j’ai envie de découvrir ce que je ne connais pas : ces salles plus petites, aller à la rencontre des gens… J’ai envie de spectacles plus intimistes. Je suis un artiste comblé, avec sa propre salle dans la Drôme.

N. D. : Dani, en dehors de la magie, avez-vous une autre passion ?

Dani Lary : Oh oui ! Les voitures d’époque. J’ai par exemple une Chevrolet Corvette de 1958. J’adore les restaurer. Finalement, j’adore construire et avoir les mains dans les rouages !

Par Nathalie DUNAND
[email protected]

Tic Tac, spectacle de magie de DANI LARY
Le samedi 21 mai
Parc des Expositions, 20 h
1 rue d’Amsterdam
Plein tarif : 45 €
Cat. 1 : 35 €
Enfants (Pour les – de 12 ans) : 22 €
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