Chalon sur Saône
Fleur Lafosse, de l’Île de la Réunion à Chalon-sur-Saône : objectif Paris
Publié le 30 Juin 2022 à 13h26
![Fleur Lafosse, de l’Île de la Réunion à Chalon-sur-Saône : objectif Paris](https://www.info-chalon.com/w-md/media/journalist19/CRR/Fleur/3CCF5768-55A9-400E-B60B-82DE619CFD8C.jpeg)
Fleur Lafosse, tout juste sortie de la formation professionnelle de danseuse-interprète hip-hop de Chalon-sur-Saône, vise Paris pour la rentrée prochaine. Découvrez son parcours...
Originaire de l’Île de la Réunion, c’est dans ce décor paradisiaque que Fleur Lafosse effectue sa scolarité et passe son bac. Depuis toute petite déjà, elle est inscrite auprès d'associations qui proposent de la danse dont du break dance. Elle a le rythme inné, chevillé au corps. Afin de poursuivre ses études, elle part en métropole, à Besançon, pour un DUT Information-Communication puis une licence Pro Arts et Métiers du spectacle au Creusot, l’occasion lui est donnée de voir des spectacles tous les jours. En parallèle, elle pratique la danse street jazz.
À l’issue de sa licence pro, à 21 ans, une amie, danseuse classique, lui parle du Conservatoire du Grand Chalon. Fleur passe les auditions, intègre le cursus hip hop et obtient, après 3 ans, le Diplôme d'Études Chorégraphiques (DEC). Si elle apprend les techniques au Conservatoire, elle ne cesse pas de travailler durant son temps libre, explore et n’hésite pas à aller, notamment, à Lyon ou Paris pour se former auprès d’autres danseurs. C’est une surdouée, de l’avis de Rachid Kassi, figure emblématique des cultures urbaines. Fleur reste modeste mais a pris de l’assurance cette dernière année, comme elle nous l’explique.
Elle a fait partie de la première promotion de la formation professionnelle Espace de Rue : « Nous avons la chance d’avoir à Chalon-sur-Saône, une formation accessible. Durant cette année, nous étions libres de nous entraîner quand nous le voulions. Nous avions un accès permanent à la culture et la chance de rencontrer et de travailler avec des Compagnies. C’est une année qui m'a confirmé que la danse faisait entièrement partie de moi. Qu’elle est ma passion et mon travail ! »
« Je travaille beaucoup la musicalité. Avant d’être une danseuse hip-hop, je veux être une danseuse. »
À 26 ans, la jeune et talentueuse danseuse bénéficie déjà d’une solide expérience et confiance en soi. « Je prends conscience de mes compétences et de comment exploiter mes qualités artistiques. » Elle compte bien, dès cette année, postuler auprès de Compagnies et elle est fière qu’on lui ait dit, pour la première fois, qu’ « elle est une bonne danseuse et non une belle danseuse ». Il est vrai que Fleur s'entraîne énormément, les courbatures sont son lot quotidien. Cette année, des cours de théâtre sont venus compléter la formation ; « Fleur apprend vite », renchérit Rachid Kassi de passage lors de l’interview.
« J’ai appris beaucoup de break avec Olivier Lefrançois, surtout avec 'Breakstory'. Ce qui est intéressant avec cette conférence dansée, c’est que nous abordons plusieurs techniques : le popping, le locking, la house dance... et bien sûr, le break », nous explique-t-elle avant de poursuivre « je développe beaucoup la house mais je m’intéresse à toutes les esthétiques ». Très reconnaissante envers Jérémy Pirello et Rachid Kassi pour leur accompagnement tout au long de sa formation et qui font en sorte que le territoire soit dynamique en termes de cultures urbaines, Fleur aimerait désormais également développer un projet plus personnel.
Il y a trois ans, elle commence à écrire un spectacle, projet arrêté net par la 1re vague de Covid mais qu’elle aimerait tout de même voir se concrétiser d’ici 1 ou 2 ans ; un seule en scène d’une trentaine de minutes qu’elle proposerait à des scènes « sans forcément avoir la prétention d’être chorégraphe », tient-elle à préciser. Ce projet solo parlera de ses racines, l'Île de la Réunion, dont la danse traditionnelle Maloya est assez rythmée et très en rapport au sol. Pour cela, Fleur compte se vêtir en habit traditionnel : « J’ai envie de parler de l’Île, de qui je suis réellement. Actuellement, mon identité même n’est pas encore dans ma danse ; j’aimerais pouvoir retranscrire mes origines dans ma danse. C’est un projet qui me tient à cœur ».
Pour l’instant, ce qui lui importe est de pouvoir monter à Paris dès la rentrée prochaine, attirée par la diversité des projets ou passer des castings pour le cinéma ou le théâtre qu’elle a envie de continuer.
« J’ai soif de découvertes, de rencontres et de voyages. Pour l’heure, il faut que je bouge, quand j’aurai été rassasiée de tout ça, quand j’aurai trouvé qui je suis vraiment et qui je suis dans la danse, plus tard, à long terme, je retournerai peut-être sur l’Ile de la Réunion. » En attendant, Fleur qui ne souhaite pas forcément être assimilée à une « danseuse debout », explore beaucoup d’autres esthétiques afin d’être polyvalente.
Avant de quitter Fleur, Info-Chalon lui a demandé si cela n'avait pas été difficile pour elle d'évoluer dans un univers qui reste encore aujourd'hui assez masculin :
" Il y a surtout dans le break, une majorité d’hommes et c’est vrai que, comme Chalon-sur-Saône est un territoire plutôt avec une énergie dominante de break ; j’ai donc souvent été entourée par une majorité d’hommes, ça ne me dérange pas. Néanmoins, en tant que femme, on a parfois l'impression de devoir faire plus ses preuves qu’un homme ne le ferait. Il faut s’imposer, s’adapter, montrer qu’on ne se laisse pas faire et qu’on sait ce qu’on veut. C’est important.
De manière générale, tout le monde trouve sa place dans au moins un style de danse hip-hop. C’est pour ça que j’aime cette culture. Peu importe qui tu es, tu trouves ta place et tu es le, ou la, bienvenue, tu peux être toi. Et dans mon cas, comme je puise mes inspirations dans plusieurs esthétiques, je ne me suis jamais sentie inférieure à un homme car j’ai de l’ambition. Je pense que c’est surtout le mental qui fait la différence, que tu sois homme ou femme, si tu crois que tu peux y arriver, alors tu y arriveras, le reste, c’est du travail acharné !"
SBR - Visuel transmis par Fleur Lafosse pour publication, crédit photo : Patrice Guyon.
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