Chalon sur Saône

Une chalonnaise résout le problème des chaussettes disparues

Une chalonnaise résout le problème des chaussettes disparues
Une chalonnaise résout le problème des chaussettes disparues
Une chalonnaise résout le problème des chaussettes disparues
Une chalonnaise résout le problème des chaussettes disparues

Avec Keep Socks, la chalonnaise Nathalie Gras a trouvé une parade au problème récurrent de nombreux foyers : ne plus retrouver la chaussette qui complète la paire. Son ingéniosité a été récompensée au dernier concours Lépine qui s’est déroulé du 28 avril au 9 mai dernier.

Une rose par ici, une noire par-là, une blanche a rayure sans son homologue… Le mystère des chaussettes égarées touche de nombreux foyers français. « La perte de la chaussette se fait entre le départ et le joint de la machine à laver même si bien souvent, elle disparait avant la panière à linge sale » sourit Nathalie Gras. Cette chalonnaise de 55 ans, mariée et mère de deux enfants, a elle-même été confrontée à cette fatalité. « J’ai cherché une solution pour réunir la paire dès la panière pour que chacun soit autonome et que l’on n’ait pas à trier mais dans les alternatives existantes, il n’y avait rien de français, ce n’était pas pratique ou pas solide voire même dangereux parfois pour les enfants. » Décidée à donner vie à son projet, elle quitte la fonction publique pour entreprendre et prend un emploi qui lui correspond tout en lui laissant le temps nécessaire de la création : assistante maternelle à domicile et en crèche. 

Deux ans de travail acharné

En parallèle de cette garde assurée auprès des tous petits, Nathalie Gras imagine la meilleure solution pour garder ensemble les chaussettes au lavage. « Le principe repose sur deux coques en polypropylène recyclé reliées par deux aimants opposés qui s’attirent et surmontées d’un crochet pour l’étendoir. » Les Keep Socks voyaient le jour. Pour aboutir au résultat escompté, une solution qui résiste tout aussi bien au lave-linge qu’au sèche-linge, Nathalie Gras s’est entourée de plusieurs partenaires locaux, principalement en Saône-et-Loire. Un spécialiste chalonnais de l’impression 3D lui a fourni les prototypes indispensables pour ses essais tandis qu’elle a financé un industriel de Chalon-sur-Saône pour qu’il conçoive les moules en acier dans lesquels un autre acteur, de Givry cette fois, à injecter le plastique recyclé pour réaliser la première série. L’inventrice s’est également tournée vers l’école de commerce de Dijon pour avoir le soutien des étudiants dans la réalisation d’une étude de marché. « Elle a montré que le projet était prometteur à condition que le produit soit recyclable et made in France et c’est ce que je souhaitais. » Après deux ans de R&D, les Keep Socks disposaient non seulement de leur marque mais aussi de leur brevet. 

Une reconnaissance nationale 

Pour faire connaitre et confronter son invention, Nathalie Gras a participé au concours Lépine qui s’est tenu du 28 avril au 9 mai dernier à Paris. « Le salon peut être un véritable tremplin. » La jeune cheffe d’entreprise a profité des talents d’animateur de Stéphane Plazza pour tester son invention mais surtout obtenu une médaille d’argent dans la catégorie art de vivre qui comptait 365 candidats mais seulement huit femmes. Le concours a contribué à lancer la vente en ligne sur la e-boutique de Keep Soks qui a déjà écoulé plusieurs milliers d’attaches pour les chaussettes.

« Certains clients les utilisent aussi pour les bas de contention mais également pour les doudous, les clés ou encore pour fermer des sachets de denrées alimentaires. Et comme sur l’étendoir ils peuvent supporter jusqu’à six kilos, d’autres s’en servent pour accrocher le linge délicat sans laisser de marque sur le vêtement. » Face à la demande, Nathalie Gras a sollicité l’aide de l’ESAT de Crissey pour l’assemblage des pièces, ne pouvant plus assurer seule cette tâche. Les Keep Socks se vendent également dans des boutiques spécialisées dans le made in France à Chalon-sur-Saône, Tournus ou encore Dijon tandis que la conceptrice cherche des distributeurs pour étendre son marché. Elle participera en novembre prochain au salon du Made in France à Paris avec l’espoir de séduire à nouveau. 

Nadège Hubert