Agglomération chalonnaise

SOBRIETE ENERGETIQUE - Les communes de Saint-Rémy, Saint-Marcel, Châtenoy le Royal, Crissey, Lux et Champforgeuil annoncent des décisions draconiennes

SOBRIETE ENERGETIQUE - Les communes de Saint-Rémy, Saint-Marcel, Châtenoy le Royal, Crissey, Lux et Champforgeuil annoncent des décisions draconiennes

C'est une déclaration quasi unique à l'échelle du Chalonnais. Une annonce historique qui en dit long sur l'ambiance générale et sur le poids des décisions du moment à prendre. Les explications d'info-chalon.com.

C'est inédit dans l'Histoire communale du Grand Chalon. 6 élus, 6 maires (hors Crissey) et une seule annonce qui se veut partagée et assumée dans le cadre dans la lutte en faveur de la sobriété énergétique. Les communess de Crissey, Champforgeuil, Saint-Marcel, Saint-Rémy, Châtenoy le Royal, Lux et Saint-Rémy étaient réunies ce mercredi matin à Saint-Rémy dans le cadre d'une déclaration solennelle alors que le couperet hivernal s'approche à grands pas. 

L'heure est à l'urgence et surtout à la rationnalisation des coûts de fonctionnement. "Il faut couper partout où ça peut l'être mais à force on va être à l'os" regrette avec une certaine amertume Vincent Bergeret, maire de Châtenoy le Royal. Il y a péril en la demeure et toutes les communes sont confrontées à la même problématique. Seule la commune de Lux voit son échéance être plus lointaine puisque par chance "les contrats arrivent à échéance après l'hiver à venir" soupire Stéphane Hugon. 

Pour autant, "les prix annoncés explosent et sont multipliés par 6 ou 7" précise Florence Plissonnier. Une situation "hors de contrôle" et "sur laquelle personne n'est en capacité de nous dire quoique ce soit. Nous n'avons aucune visibilité" assure en complément Raymond Burdin, maire de Saint-Marcel.

Pour la seule commune de Saint-Rémy, la facture énergétique passerait de 245 000 euros en 2021 à 750 000 euros rappelle Florence Plissonnier. 

"On est sans réponses de l'Etat"

Le problème principal reste l'absence de visibilité, "on ne sait pas à quelle sauce on va être mangé. Le problème va même plus loin, ca va nuire à toutes capacités d'investissement pour les communes, avec l'impact sur le marché de l'emploi que cela peut soulerver". On rappellera d'ailleurs au passage que plus de 70 % des investissements publics sont portés par les collectivités locales, un taux dont l'impact sur la vie économique est plus que notable et qui pourrait ne pas rester sans conséquences sur toute la vitalité de nos territoires. 

Lorsque l'Etat est interrogé via la voix préfectorale, les élus se disent "sans réponses pragmatique. Personne ne sait rien. A la trésorerie de Chalon, personne n'est au courant de rien" assurent en choeur les élus. 

Concrètement, quelles sont les décisions prises ?

Premier acte collégial des six communes, c'est la coupure annoncée de l'éclairage public. A compter du 1er novembre, il va falloir sortir vos torches sur la place publique. A compter de 22h jusqu'à 6h, l'éclairage public sera coupé  (23h à Châtenoy le Royal et jusqu'à 6H30 à Saint-Marcel). En dehors des carrefours les plus dangereux, le long d'axes départementaux et le temps de travaux comme à Châtenoy le Royal, les communes vont actionner les disjoncteurs. A Crissey, un candélabre sur trois sera éclairé par exemple.

La décision doit encore passer en conseil municipal à Saint-Marcel ou attendre les élections partielles à Crissey mais les grandes lignes sont tracées. 

"Une décision prise à l'unanimité des conseils municipaux" précisent également les élus. Une précision bien évidemment utile qui montre le niveau d'adhésion à la problématique du moment.  

Sur les décorations de Noël, l'amplitude sera revu à la baisse avec uniquement un éclairage du 8 décembre au 2 janvier. Des bâtiments jusqu'alors éclairés seront plongés dans le noir hivernal. A Lux, par exemple, seuls les bâtiments de la mairie et de la salle polyvalente seront éclairés aux couleurs de Noël. 

Du côté du chauffage public, un accent particulier sera mis. Tous les bâtiments seront plongés à 19°c "mais nous faisons une exception pour les écoles qui seront à 20°c d'un commun accord" précise Florence Plissonnier. 

"On rappellera juste qu'on n'a pas attendu la situation du moment pour faire toutes les économies de fonctionnement qu'on peut. On pousse juste le trait" pour Vincent Bergeret et son homologue de Champforgeuil, Annie Sassignol. "On peut sans doute considéré que certaines mesures sont symboliques mais  on est face à une situation historique et inédite. Il faut que chacun mette du sien".

Le député Louis Margueritte a prévu de s'entretenir avec tous les élus du Chalonnais de sa circonscription la semaine prochaine, pour un temps d'échange portant exclusivement sur ce dossier.

Laurent Guillaumé