Saône et Loire économie

FORUM ECONOMIQUE DE SAONE ET LOIRE - Le MEDEF a fait le plein ce jeudi soir dans les salons du Colisée

FORUM ECONOMIQUE DE SAONE ET LOIRE - Le MEDEF a fait le plein ce jeudi soir dans les salons du Colisée
FORUM ECONOMIQUE DE SAONE ET LOIRE - Le MEDEF a fait le plein ce jeudi soir dans les salons du Colisée
FORUM ECONOMIQUE DE SAONE ET LOIRE - Le MEDEF a fait le plein ce jeudi soir dans les salons du Colisée
FORUM ECONOMIQUE DE SAONE ET LOIRE - Le MEDEF a fait le plein ce jeudi soir dans les salons du Colisée

Signe des attentes, c'est bien le succès rencontré par le rendez-vous organisé par le MEDEF de Saône et Loire. Une séance permettant d'écouter l'avis de 4 experts sur les questions géopolitiques et énergétiques. Les sujets chauds du moment. Le retour d'info-chalon.com.

La dépendance face au reste du monde est venue frapper de plein fouet l'économie française et plus largement européenne. Malgré de nombreuses alertes soulevées depuis des années, mais cataloguées de souverainistes, la vérité est venue s'imposer ces deux dernières années. Entre la crise sanitaire liée à la COVID 19, l'inflation des matières premières qui a suivi avec le rebond économique mondial, la guerre Russo-Ukrainienne et l'explosion du coût énergétique, les économies occidentales sont sous-tension.

Plus que jamais la question de l'indépendance est sur la table. A comme à chaque fois, comme un mal inéxorable, la France semble lever la tête à moitié dans le mur. Alors des chances d'espérer, de prôner un vent d'optimisme ? C'était en filigramme le sens du message que le MEDEF voulait entendre de la part des intervenants du soir. 

A l'image du député européen, Arnaud Danjean, plutôt que "l'optimisme, je fais appel à la lucidité". Un message qui laisse entendre des heures encore sombres pour notre économie. 

L'une des paroles très attendues de la soirée demeurait celle de Catherine Bauby - Directrice de la stratégie du groupe EDF. L'énergéticien français est au coeur de toutes les interrogations sur sa capacité à faire face à la demande, et la parole de Catherine Bauby avait une valeur symbolique ce jeudi soir dans les salons du Colisée.  "On est face à une sucession de crises alors que 40 % du gaz consommé en Europe venait de Russie. On est aujourd'hui face à une accalmie parce que toutes les économies occidentales ont fait le plein avant l'hiver. Mais les prix resteront élevés pour 2023 et2024". 

La chargée de stratégie a rappelé les contraintes qui pèsent sur le parc nucléaire français, "avec des travaux impactés par la COVID sans oublier les soucis de corrosion sur un certain nombre de réacteurs mais toute la filière est mobilisée".

La décarbonation de l'économie est l'enjeu prioritaire

Tous les acteurs de la soirée ont évoqué ce dossier crucial pour des lendemains chantants. "Accélérer la décarbonation de l'économie, faire monter en puissance les énergies renouvelables, et a croître les économies et la sobriété énergétique". Cest le trytique que le Préfet de Saône et Loire, Yves Seguy et Catherine Bauby ont martelé. 

Un défi colossal pour les économies occidentales qui doivent passer la seconde sur la question de la décarbonation. A quelle échéance ? 2030 pour certains.. 2050 pour d'autres. Peu importe, l'enjeu de la souveraineté nationale passera par cette capacité à se soustraire à ces contraintes énergétiques.

Pour autant, Maxence Demerlé - Directrice du numérique du MEDEF France, a soulevé un point noir à destination des économies occidentales, "il va falloir être vigilant à ne pas passer d'une dépendance à une autre". Une manière de rappeler que nos économies dépendent étroitement de la capacité des économies asiatiques à produire tel ou tel composant. D'ailleurs la démonstration a été faite ces derniers mois de l'incapacité de produire localement sans les livraisons de pièces détachées ou de composants électroniques venant de l'autre bout du monde. Et la crainte de Maxence Demerlé a déjà oeuvré sur nos territoires.  "Il faudra un moment poser la question de quelles sont nos dépendances et les choisir". 

Pour Arnaud Danjean, "comment la France peut imposer son modèle de société en affichant un tel déficit commercial ?"

Face à une assemblée composée essentiellement de chefs d'entreprises, le député européen a fait mouche sur la question de la balance commerciale française. "L'union européenne, sa force, c'est d'abord celle de son marché unique". Une manière de balayer de la main celles et ceux qui voudraient voir dans l'Europe autre chose. "Il faut faire preuve de lucidité !". Une notion sur laquelle Arnaud Danjean est revenu à plusieurs reprises, démontrant que la France a la fâcheuse tendance à toujours se positionner au-dessus du lot. "Comment expliquez-vous que l'Italie, l'Allemagne ont des balances commerciales excédentaires avec la même monnaie et le même marché. La France ? affiche le record de déficit".

Pour autant, vis à vis des souverainistes et anti-européens, Arnaud Danjean s'est voulu là aussi très lucide, "quitter l'Europe ça coute cher, les réalités économiques sont là . Regardez le comportement de l'Italie, de la Hongrie et de la Pologne" a lancé l'élu européen.

La clé ? "C'est la compétition économique. Il y a un décalage entre les incantations françaises et la réalité des faits. On peut avoir tous les raisonnements intellectuels honorables mais ce sont nos résultats économiques qui décident du reste. Les autres ne regardent pas votre modèle avec envie". 

"Plus que l'indépendance, c'est la vulnérabilité qui doit nous interroger. Il faut diversifier les chaines d'approvisionnements, examiner les investissements étrangers et mettre à l'abri des secteurs stratégiques... mais on prorgress" a concédé avec une légère note d'optimisme l'élu européen devant une salle de 500 personnes largement conquise.

Laurent Guillaumé