Faits divers
TRIBUNAL DE CHALON - Un AVC en mai, un bébé en juin, pétage de plombs début août
Par Florence SAINT-ARROMAN
Publié le 05 Décembre 2022 à 20h07
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Fragiles. Les deux. Pour des raisons différentes, n’empêche que. Ils s’étaient mariés, ont eu un bébé, une petite fille qui porte un doux prénom. Ces parents l’ont rêvée, ils l’aiment, mais voilà.
Ce lundi 5 décembre à l’audience des comparutions immédiates le jeune père (il a 30 ans) est jugé pour des violences sur son épouse. Il se défend en invoquant sa violence à elle.
C’était la nuit, le 3 août dernier, à Saint-Rémy. Le bébé n’avait alors que deux mois et il pleurait, « il avait des coliques » dit sa mère qui avait préparé un biberon que l’enfant ne prenait pas. En désespoir de cause elle va réveiller le père. « En le secouant », dit-elle. « En me frappant », dit-il. Elle lui avait posé le bébé dans les bras, il le repose dans son berceau, renverse la jeune femme sur le lit, la bloque avec un genou posé sur son thorax, lui donne des coups, des gifles. Elle parvient à l’enfermer dans la chambre, appelle la police qui la découvre portant le bébé et des traces de coups, et monsieur rendormi dans le lit conjugal. Ces jeunes parents en sont si malheureux qu’ils n’ont cessé de se faire des reproches mutuels.
Coupable
Alexandre Marey, substitut du procureur, étaye la culpabilité du prévenu par les éléments suivants : le certificat médical qui relève traces et douleurs, l’ITT de 5 jours, les photos des traces de coups, et le témoignage du frère de la victime qui, réveillé par les cris, « a vu madame sortir de la chambre, en état de choc et avec ces mêmes traces ». Il requiert la peine de 10 mois de prison entièrement assortis d’un sursis probatoire pendant 2 ans.
Les avocates n’y vont pas de main morte
Les avocates, tant de la victime (maître Bernard), que du prévenu (maître Grenier-Guignard), n’y vont pas de main morte pour soutenir leurs clients respectifs. Côté victime on assène que « monsieur est un schizophrène reconnu qui ne prend pas son traitement, et ça fait peur ». Côté défense, on sort des dossiers sur madame, en particulier une consommation de « joints », déjà ancienne et toujours d’actualité qui pourrait éclairer « ses problèmes de mémoire » et son désarroi cette nuit-là (« il s’occupe du bébé pendant la journée, madame fait beaucoup de canapé »), étant entendu que l’AVC qui a frappé le prévenu au printemps dernier a laissé des traces, et sans doute une fatigabilité durable (qui peut éclairer une réaction à bout de nerfs – sans l’excuser). Asthénie aggravée par un état dépressif, lequel sous une forme sévère en 2018, a conduit le prévenu à percevoir une rente d’invalidité. Fragile, on vous dit.
« Pas de dangerosité »
Maître Bernard rassure le tribunal : mère et enfant ont été accueillis par une structure dédiée, avec des éducateurs sur place pour aider et accompagner les mères qui en ont besoin. Maître Grenier tempère la quasi accusation de « schizophrénie » : « Je ne vois rien dans le dossier qui va dans ce sens. » L’expert psychiatre a parlé de « personnalité psychotique sans épisode psychotique aigu », « pas de dangerosité »*, « altération du discernement au moment des faits ». (Les représentations que nous nous faisons de ce qu’on appelle la psychose sont assez terribles et surtout, fausses*, ça vaut la peine de se renseigner un peu, ndla)
« Vous enfreignez le cadre et vous lui faites du chantage au suicide. – Oui. »
Le président Madignier évoque une procédure incidente, « pour laquelle il n’y a pas de poursuites » : les deux ont enfreint l’interdiction de contact (qui à strictement parler ne s’imposait qu’à monsieur, mais logiquement concerne les deux). « Ma puce, réponds-moi, je ne peux pas vivre sans toi. Je préférerais en mourir. Je regrette trop ce qui s’est passé. Vous serez mieux sans moi. Adieu. » Le président : « Vous enfreignez le cadre et vous lui faites du chantage au suicide. – Oui. » Bon.
« Malgré vos explications, le tribunal a estimé que vous n’étiez pas en état de légitime défense »
Le tribunal tranche, puisque c’est ce qui lui est demandé, déclarant ce prévenu (au casier vierge pour encore deux secondes) qui se tient droit dans un léger costume noir, coupable, le condamnant à la peine de 6 mois de prison assortis d’un sursis probatoire pendant 2 ans, avec les obligations de travailler, de suivre des soins, d’indemniser la victime, et l’interdiction de tout contact avec elle ainsi que de paraître à son domicile (ces mesures sont effectives immédiatement). « Malgré vos explications, le tribunal a estimé que vous n’étiez pas en état de légitime défense. »
On a une pensée pour ce bébé au doux prénom qui passera de sa maman à son papa (puis de son papa à sa maman) portée par des bras qu’on espère suffisamment aimants ou au moins neutres et rassurants, pour ne pas rajouter une louche de malheur à une situation déjà … fragilisante.
FSA
* https://www.cairn.info/revue-l-information-psychiatrique-2006-8-page-645.htm
« Le problème de la violence des malades mentaux a toujours oscillé entre une stigmatisation sans nuance et une affirmation non moins militante de l’absence de dangerosité du malade mental. Pendant longtemps, violence et maladie mentale ont été associées avant que des études internationales diffusées par les sociétés scientifiques proposent une position inverse à partir des années 1980. En 1987, par exemple, la National Mental Health Association rappelait que « les personnes atteintes de maladie mentale ne sont pas plus à risque de réaliser un crime que les autres membres de la population générale » pour autant que les problèmes de prise d’alcool et de drogue soient exclus. Régis Cousin le formulait clairement dans notre pays de la façon suivante : « la majorité des crimes sont commis par des délinquants ne présentant pas de pathologie mentale, peu de criminels présentent des troubles ». Pourtant, l’opinion publique, outre-Atlantique comme en Europe, a une vision très stigmatisante de la maladie mentale comme facteur de premier rang du crime. »



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