Chalon sur Saône

Jean-Pierre Thielland, auteur du livre : ‘Je peux la taper...elle est de ma famille, attachement et violence éducative ordinaire’ animera une conférence à Chalon-sur-Saône

Jean-Pierre Thielland, auteur du livre : ‘Je peux la taper...elle est de ma famille, attachement et violence éducative ordinaire’ animera une conférence à Chalon-sur-Saône

Ce chalonnais, qui a été enseignant spécialisé en RASED (Réseau d’Aides Spécialisées aux Elèves en Difficulté) et psychopédagogue en CMPP proposera une conférence sur ‘La violence éducative ordinaire’ dans les locaux de PsyArtFormation. Interview…

Sans en dévoiler trop sur la conférence que vous allez animer le 4 mars prochain, pouvez-vous nous dire ce qu'on entend par ' violence éducative ordinaire' ? 

La violence éducative est le niveau de violence considéré comme acceptable comme faisant partie de la panoplie éducative utilisée de manière habituelle dans une majorité de familles. Elle peut être physique, (fessées, gifles, tirages d’oreilles, coups de pied), verbale, (cris, insultes, menaces, humiliations) ou  psychologique ( chantage affectif, punition, refus de parler à l’enfant) etc …  Le but est d’obtenir l’obéissance de l’enfant en lui infligeant une douleur.

Il y a encore aujourd’hui près de 80 % des parents qui utilisent la violence pour « éduquer leurs enfants ». ( voir l'article radiofrance.fr/franceinter sur les violences éducatives ordinaires - 5 chiffres à retenir du baromètre de la Fondation de l'enfance).

Comment avez-vous été amené à vous intéresser à cela ?

Sans en avoir eu vraiment conscience je crois que dès l’enfance je me suis demandé ce qui  autorisait  les adultes à être violent avec les enfants sans qu’il leur soit demandé des comptes. J’ai gardé cette question et plus tard, en lisant  les livres d’Alice Miller, j’ai d‘abord compris le lien que l’on pouvait  faire entre la violence subie dans l’enfance et la violence manifestée une fois adulte. J’ai  également pris conscience des dégâts causés par cette pédagogie de la soumission qui vise à  briser la volonté de l’enfant pour en faire un docile sujet.

De par votre expérience professionnelle, vous avez pu être le témoin des conséquences de cette violence éducative ordinaire, quelles sont-elles ? 

Elles sont très nombreuses, j’en citerai deux. La première est évidente, les enfants apprennent par imitation, et leurs parents sont des modèles. Donc utiliser habituellement la violence dans les relations intra-familiales inscrit ce mode de comportement  comme une référence. Et on le retrouve dans les conflits entre enfants ou  adolescents et plus tard dans les relations des adultes. 

Un autre conséquence est que les enfants régulièrement frappés ou humiliés par leurs parents se coupent de leurs émotions. Le sentiment d’injustice, la colère, la tristesse, toutes ces émotions essentielles et légitimes ne peuvent être ni exprimées, ni accueillies. Ce sont des enfants qui se forgent une carapace émotionnelle et qui disent « même pas mal ». Le problème est qu’ils deviennent des sujets insensibles à la souffrance d’autrui, de la même manière qu’ils sont sans émotion face à leur souffrance. » C’est la perte de l’empathie qui est  le frein le plus fort à la violence. Elle nous empêche de faire souffrir les autres, parce que nous sommes en capacité de ressentir leur souffrance.

Vous avez écrit un livre 'Je peux la taper... Elle est de ma famille. Attachement et violence éducative ordinaire'. A qui s'adresse t-il ? 

Ce livre s’adresse à toutes celles et ceux qui  travaillent avec des enfants mais aussi à l’ensemble des personnes qui côtoient des enfants. Il est basé sur des situations concrètes avec des exemples très faciles à comprendre. C’est  un livre très abordable avec de nombreuses références bibliographiques pour aller plus loin si on le souhaite. C’est un livre qui  donne la parole aux enfants.  

Pour en savoir plus que la conférence : "La conférence se déroulera le Samedi 4 mars 2023 - 19h30  à PSYARTFORMATION - 9 Ter rue des Pattes - à CHALON SUR SAÔNE. Jean Pierre THIELLAND nous présentera ce qu’il entend par « violence éducative ordinaire ». En référence à la théorie de l’attachement, il abordera quelques-unes des conséquences de la violence éducative sur le développement de la personnalité des enfants.  Nous verrons aussi comment peut se positionner l’adulte, ou le clinicien lorsqu’il occupe cette place de « témoin secourable » auprès de l’enfant, afin de lui permettre de renouer avec son authenticité et sa créativité. La conférence sera suivie d’un Questions/réponses et d'un temps convivial pour rencontrer l'auteur. L' Entrée est au chapeau et sur réservation  : https://www.psyartformation.com

SBR - Photo transmise par Jean-Pierre Thielland pour publication, visuels : PsyArtFormation