Crissey
A Crissey, scène de violence conjugale, le PSIG doit taser monsieur pour l’interpeller
Par Florence SAINT-ARROMAN
Publié le 09 Mai 2023 à 20h21

« On dit de vous que vous êtes quelqu’un qui parle peu, et que vous n’irez pas demander de l’aide à des amis ou à de la famille. Êtes-vous d’accord avec ça ? - Oui c’est vrai, je dis rien, j’encaisse. » Il encaisse jusqu’à saturation ?
L’homme âgé de 42 ans est né à Chalon. Il a rencontré sa femme en Tunisie, ils ont eu trois enfants et vivent à Crissey dans une maison divisée en appartements où vivent d’autres membres de la famille. Il est jugé ce mardi 9 mai, par une juge unique, à l’audience de comparution immédiate pour des violences (1 jour d’ITT) sur son épouse. Il fut placé sous contrôle judiciaire la veille de cette audience.
Il boit des coups, puis il en donne
C’était dans la nuit du 7 mai. Il avait bu des coups (curieuse expression*, si on y songe, qui renverrait à une ancienne mesure qui désignait la quantité d’alcool qu’on peut boire en une seule fois), il rentre vers 00h30. Il voulait « une discussion », ça s’est terminé par des coups, de ceux qu’on donne avec les pieds, les mains. Ce sont là les coups de trop, d’autant qu’il fut déjà condamné pour ce motif en avril 2021. Violence sur conjoint, « sur la même victime », « c’est parfaitement intolérable » dira la procureur.
« Elle me laissait pas tranquille »
La présidente Barbut reprend le déroulé de la scène. Madame allait quitter la maison. « Je reconnais que j’étais énervé parce qu’elle me mettait tout le temps la pression, dit le prévenu. Elle me harcèle trop, elle crie trop. Elle m’appelle tout le temps : ‘t’es où ?’ » La présidente recourt à une expression étonnante : « Coups de pieds dans les fesses, une gifle... ça fait penser à des violences éducatives*. Vous la prenez pour votre enfant ? » Il répond : « Elle me laissait pas tranquille. » La présidente hausse le ton pour le recadrer : « Si ! Parce qu’elle voulait partir, à ce moment-là. »
Mandat de dépôt à la barre est requis
Le gros du boulot à l’audience c’est de confronter chacun à la séparation que madame souhaite, et aux conditions de vie de chacun, etc. Madame demande un BAR (bracelet anti-rapprochement), le temps qu’elle s’organise pour quitter le domicile familial puisque dans cette maison vivent, outre le frère de monsieur, ses parents.
Le temps fort c’est quand madame Depetris requiert un mandat de dépôt, histoire que le prévenu sente passer le vent du boulet. La vice-procureur estime que même si monsieur reconnaît en gros sa violence, il est en état de récidive légale et persiste à justifier ce qui n’est pas justifiable. De plus les hommes du PSIG qui l’ont interpellé ont dû user d’une de leurs armes de service, le PIE (pistolet à impulsion électrique, autrement appelé taser), pour en venir à bout. Compte-tenu de tout, elle requiert une peine mixte avec mandat de dépôt pour la partie ferme (4 mois) et que le tribunal fasse droit au BAR pour madame.
Madame avait déclaré : « Moi aussi il faut que je me calme un peu »
« 15 ans de mariage, ce n’est pas rien mais aucun d’eux n’a voulu tirer les conséquences civiles de leur mésentente. Ils n’ont pas divorcé, parce que les enfants, parce que la famille. Monsieur n’est pas un homme qui prend sa femme pour un paillasson, madame est totalement indépendante » plaide maître Dijoux pour replanter un contexte plus large et s’élever contre le mandat de dépôt. L’avocate rappelle que madame avait déclaré : « Moi aussi il faut que je me calme un peu. » Elle demande un aménagement de la peine à la barre, « pour que monsieur ne perde pas le bénéfice de son insertion ».
Monsieur a la parole en dernier : « Je vous demande de ne pas me mettre en prison, s’il vous plaît, madame. » Il souffre d’une surdité à 80 %. Il porte un appareil, mais le bruit, mais les cris, le font vriller. Son avocate a plaidé la fragilité qui selon elle s’attache à ce handicap (très excluant).
Peine ferme aménagée, sursis probatoire
Le tribunal déclare l’homme coupable et le condamne à la peine de 14 mois de prison dont 8 mois sont assortis d’un sursis probatoire pendant 2 ans. Obligation de travailler, de fixer sa résidence chez sa sœur (madame demandait un peu de temps pour se trouver une location pour elle et les enfants), de suivre des soins de nature psychologique, et interdiction de contact par tous moyens avec madame. Tout cela entre en vigueur sur l’instant.
Les 6 mois de prison ferme sont aménagés ab initio en détention à domicile sous surveillance électronique (DDSE). « Monsieur, compte-tenu de la gravité des faits, vous serez reçu par le juge de l’application des peines (JAP) dès demain matin. Le bracelet doit être installé rapidement. Si vous ne vous montrez pas digne de la confiance que vous accorde la justice, on vous contraindra à porter un BAR et surtout on peut vous interdire de paraître dans ce bassin de vie. »
« Ils voulaient éviter un éclatement de leur famille », plaidait maître Dijoux.
FSA
* Boire un coup : https://journals.openedition.org/terrain/2955
« Violences éducatives » : https://www.fondation-enfance.org/campagne_violences_educatives_ordinaires/



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