Opinion

COLERE DES AGRICULTEURS - la Confédération paysanne propose une voie de sortie en rupture avec le dogme du libre-échange.

COLERE DES AGRICULTEURS - la Confédération paysanne propose une voie de sortie en rupture avec le dogme du libre-échange.

Communiqué de presse de la Confédération Paysanne

 

Les mobilisations d'agricultrices et agriculteurs en France et en Europe, dont les dernières
dans le Sud-Ouest, sont le symptôme d'une crise profonde de la rémunération et de la reconnaissance des paysan.nes.
Cette crise est la conséquence directe des politiques économiques ultralibérales menées depuis plusieurs décennies par l'Etat et l'Union Européenne, en cogestion avec la FNSEA au niveau national et le COPA-COGECA au niveau européen.

La Confédération paysanne souhaite que les paysans de Saône et Loire prennent conscience de cette réalité.
Les difficultés de l'élevage en Saône et Loire sont directement liées à ce problème ultra libéral qui mise uniquement sur l'exportation et la compétition.

Nous devons revoir les productions en respectant la souveraineté alimentaire, la qualité des produits, l’environnement et le nombre de paysans. C'est une partie des fondements portée par la Confédération paysanne qui n'est pas appliquée et qui a été reprise et détournée par d'autre pour leur communication mensongère.

Nous mettons en garde contre deux mirages proposés aux agriculteurs.trices par le gouvernement et d'autres syndicats agricoles, mirages qui servent à cacher les réelles causes de cette situation :
• Le mirage d'une "suppression des normes" qui résoudrait tous les problèmes. La réelle problématique est notre revenu paysan, pas l'existence de normes. Supprimer des normes s'inscrit dans la logique de compétitivité prônée par la FNSEA, celle-là même qui sert par la suite à justifier la poursuite du libre- échange et la mise en concurrence des paysan.nes du monde entier.
• Le mirage d'un revenu complémentaire issu de la production d'énergies. La FNSEA négocie sans cesse pour récupérer des avantages sur les agrocarburants, la méthanisation et l’agrivoltaïsme bien plus rente foncière que complément de revenu.
La Coordination Rurale, elle, y voit sans vergogne une rente potentielle pour les exploitants propriétaires, même si cela se fait au détriment de l'installation-transmission.
Nous, Confédération paysanne, nous refusons d'abandonner le combat pour un revenu digne issu de notre activité agricole elle-même. Les effets pervers du développement de ces énergies sur les terres agricoles sont innombrables.


En parallèle, l'extrême-droite instrumentalise les difficultés des agricultrices et agriculteurs,
en leur faisant croire à une solution protectionniste via un repli nationaliste et excluant.

Pourtant, l'Histoire nous l'a démontré à maintes reprises, l'extrême-droite n'est pas du côté des travailleuses et travailleurs de la terre et de l'avancée des droits sociaux. Encore récemment, la majorité du groupe parlementaire d'extrême droite au Parlement Européen a voté favorablement  l'accord de libre-échange entre l'UE et la Nouvelle-Zélande.


Face à ce constat, la Confédération paysanne continuera à être mobilisée pour le revenu
paysan et la reconnaissance de notre métier, comme cela a été le cas sur les MAEC, la bio,
l'élevage plein-air ou sur les secteurs en difficulté comme l'apiculture, l'élevage et les fruits et légumes.

Au regard de l'impasse actuelle et face à l'urgence sociale et écologique, continuons à être
force de propositions pour sortir de ce constat d'échec et réorienter durablement le développement agricole pour des paysannes et paysans nombreux dans des campagnes vivantes.
Pas de pays sans paysannes et paysans nombreux et rémunérés !