Bourgogne

Bourgogne - Franche-Comté - Innovations et progrès en santé pour une région plus préventive et accessible

Bourgogne - Franche-Comté - Innovations et progrès en santé pour une région plus préventive et accessible

Dans le cadre d'une conférence de presse tenue ce jeudi, Jean-Jacques Coiplet, directeur général de l'Agence Régionale de Santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté, a dressé un bilan des avancées en matière de santé dans la région. Il dévoile les progrès significatifs de la région en matière de santé.

« L’ARS agit et ne baisse pas les bras ! » a affirmé en ouverture de cette conférence de presse Jean-Jacques Coiplet, directeur général de l’Agence régionale de santé Bourgogne-Franche-Comté. Il a souligné que l'ARS demeure déterminée à garantir la qualité des soins grâce à des initiatives innovantes et une collaboration étroite avec ses partenaires. Tout en mettant en lumière les actions du Projet Régional de Santé de Bourgogne-Franche-Comté 2018-2028, il n'a pas éludé les défis persistants liés à l'accès aux soins en raison du manque de praticiens. Jean-Jacques Coiplet a également exprimé sa gratitude envers l'ensemble des personnels soignants, qui œuvrent souvent dans des conditions difficiles., du médico-social et de la santé.
 
Prévention et vaccination : un engagement pour la santé publique
Lilian Vachon, directeur de l’Assurance Maladie de Côte-d’Or (CPAM) et responsable régional de la gestion du risque pour l’Assurance maladie, a dressé un bilan des efforts entrepris en matière de prévention, mettant en avant la vaccination contre les Infections à Papillomavirus humains (HPV). La première campagne, menée dans 287 collèges, a permis de vacciner 530 enfants, soit 17 % de la population ciblée. Avec une deuxième injection prévue pour avril-mai, l'objectif est d'atteindre une couverture de 80 % d'ici la fin de l'année. Parallèlement, la région relance la campagne de vaccination contre le Covid-19 en avril, soulignant l'importance cruciale de la vaccination comme outil de lutte contre la maladie.
 
Promotion de l'activité physique et bilan de prévention
Engagée dans la grande cause nationale "La France en forme", la Bourgogne-Franche-Comté promeut l'activité physique adaptée afin de réduire les maladies chroniques. Le dispositif Pass, qui prend en charge une partie de la licence à un club, a bénéficié à 1 800 personnes, marquant une hausse significative de 40 %. De plus, un bilan de prévention sera mis en place, ciblant quatre tranches d’âge considérées comme des étapes clés de la vie, dans le but d'agir sur les habitudes, les dépendances et l'environnement des patients afin de prévenir les risques de maladies chroniques et de faciliter l'accès aux dépistages ou vaccinations.
 
La responsabilité populationnelle dans la prévention des pathologies
Cédric Duboudin, directeur de l'innovation et de la stratégie à l’Agence régionale de santé Bourgogne Franche Comté, a souligné l'importance de la « responsabilité populationnelle »* dans la prévention des maladies. Une expérimentation menée en Haut de Saône dans la prévention du diabète a donné des résultats significatifs, avec une réduction notable du nombre de passages aux urgences et d'hospitalisations de longue durée (- 50%), tandis que la prise en charge en hôpital de jour a été multipliée par deux. Cette approche sera étendue à l'ensemble de la Bourgogne dans d'autres domaines de santé, tels que le diabète et l’insuffisance cardiaque, afin de prévenir l'aggravation des pathologies chroniques.
 
Amélioration de l'accès aux soins de santé
Jacques Coiplet exprime son désarroi : « Les délais sont trop longs, trop de personnes sont sans médecins, la situation aux urgences est compliquée, c’est insupportable ! ». Pour répondre à ces défis, Jérôme Narcy, Adjoint du directeur du cabinet et du pilotage à l'ARS Bourgogne-Franche-Comté, souligne l'importance de garantir l'accès aux soins pour tous, conformément à un principe inscrit dans la constitution, de qualité et dans un délai raisonnable.
En 2023, 25 700 patients en affection longue durée étaient sans médecin traitant, privés ainsi d'accès aux remboursements de la CPAM. Pour remédier à cette situation, l'ARS a lancé une campagne de mise en relation avec des structures de soins telles que les Maisons de Santé Pluridisciplinaires, permettant à 5 700 patients de rejoindre un parcours de santé avec un médecin traitant. L'objectif pour 2024 est d'atteindre le nombre de zéro patient sans médecin traitant, tout en ciblant une autre population de quelques milliers de patients en ALD non consommateurs de soins.
Pour soulager la charge de travail des médecins traitants, l'emploi d'assistants médicaux depuis 2019 permet de prendre en charge les tâches administratives et les premiers actes médicaux, libérant ainsi du temps pour les médecins. Cette mesure a permis d'assister 267 médecins en BFC, soit une augmentation de 37 % du nombre de nouveaux patients pris en charge par an. De plus, de nouveaux métiers comme celui d'infirmière de pratique avancée sont créés pour décharger les médecins et améliorer la prise en charge des patients.


De nouveaux métiers émergent également, comme celui d'infirmière de pratique avancée, dont 90 sont déjà en exercice en Bourgogne-Franche-Comté. Ces professionnels gagnent en autonomie pour effectuer certains actes, ce qui libère du temps pour les médecins. De même, un protocole de coopération a été établi avec 600 paramédicaux et pharmaciens, leur permettant d'assumer certaines responsabilités dans la prise en charge des patients.
Le Service d'Accès aux Soins (SAS) est un pilier du nouveau modèle de prise en charge des patients, visant à répondre aux besoins urgents et non programmés de la population, partout et à toute heure. Grâce à une coordination entre les acteurs de santé hospitaliers et de ville, 19 500 consultations ont été réorientées vers un médecin de ville par le biais du 15.
La CPAM continuera à mener des campagnes de contrôle de la qualité et de la sécurité des soins, en particulier dans les Établissements d'Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (EHPAD), afin de prévenir la maltraitance. Depuis 2022, 71 % de ces établissements ont été inspectés (294 sur 413), et l'ensemble aura fait l'objet d'une évaluation d'ici la fin de cette année.
 
Plan d'action pour l'attractivité médicale
Face à l'impératif de recruter et de fidéliser les médecins, un enjeu crucial dans la région, un plan de mobilisation a été déployé pour renforcer l'attractivité du territoire. Présenté par Timothée Hil, Directeur du projet démographie/attractivité des métiers de la santé à l'ARS, ce plan représente un investissement significatif de 90 millions d'euros chaque année (matériel, formations, qualité de vie), complétés par 4 millions d'euros supplémentaires alloués à des initiatives innovantes.
Ce programme comprend diverses mesures, telles que un contrat d'allocation d'études sera proposé , dès la rentrée 2024, aux étudiants en dernière année, d'un montant de 6 000 € versés par l'établissement médical, dont 50 % seront pris en charge par l'ARS. En contrepartie, l'étudiant s'engage à travailler dans l'établissement pendant 18 mois. Pour l'année 2024-2025, 165 contrats seront disponibles, avec des candidatures ouvertes dès le mois d'avril.
De plus, une allocation d'attractivité territoriale sera octroyée aux internes volontaires pour travailler dans des hôpitaux situés en dehors des Centres Hospitaliers Universitaires (CHU), par exemple dans la Nièvre ou l'Yonne. Cette mesure vise à encourager les jeunes médecins à s'installer dans des zones éloignées et à faciliter leur intégration.
La Bourgogne - Franche-Comté se positionne comme un acteur dynamique et engagé dans l'amélioration constante de la santé de sa population. À travers des actions préventives, l'amélioration de l'accessibilité aux soins et la promotion de l'innovation, la région ouvre la voie à un avenir plus sain et plus inclusif pour tous ses habitants.

Jeannette Monarchi

* Ce concept implique que l'ensemble des acteurs de santé d'un territoire est responsable de l'amélioration de la santé de la population de ce territoire ainsi que de la prise en charge optimale des patients qui y résident.