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A Chalon le sensationnel Christophe Willem a fait chavirer de bonheur son public

A Chalon le sensationnel Christophe Willem a fait chavirer de bonheur son public

Chaud devant ? Show devant ? Les deux mon général ! La prestation du tonnerre de Dieu de Christophe Willem ce mardi 28 mai à Chalon-sur-Saône dans une salle Marcel-Sembat vraiment pas loin d’être totalement remplie, est passée comme une lettre à la poste. Quelle pêche mes aïeux !

Aucun round d’observation

Christophe n’a pas qu’un timbre de voix très spécifique qui lui autorise des variations poussées à l’extrême, avec un rendu multidimensionnel. Il possède également dans sa besace une finesse exquise, et ça lui confère un charisme auquel sont dépendants à jamais ses fans. Perforatrices, ses cordes vocales vont de-ci de-là en charmant leur auditoire. Il faut dire que le chanteur ne fait jamais les choses en ne s’employant pas pleinement. D’emblée tout est parti sur des chapeaux de roues, la surmultipliée a été passée au moyen de trois titres percutants à même de soulever l’enthousiasme des plus farouches, avec des décibels et des lumières à profusion, un affolement des rythmes. A ce moment-là dans la fosse on se pressait pour être debout, aux premières loges. Mais ce n’est pas un train d’enfer continu qui allait faire brûler toutes les cartouches des plus fougueux. L’artiste était venu principalement pour insister sur les chansons de son sixième album dévoilé au mois de septembre 2022, intitulé « Panorama », davantage posées.

Il va au fond des choses.

« Fantômes », « Au temps pour nous », « Ni reine ni roi », « Dans le regard de l’autre », etc. sont le fruit d’une intériorisation qui dit bien ce qu’elle veut dire. On change alors de registre, saute du coq à l’âne, assistant par exemple à un concert acoustique lorsqu’il est seul avec son pianiste. A un autre moment il chuchote. En dents de scie, son spectacle aura effacé plus de deux tours d’horloge. A intervalles réguliers les « willemophiles » revenaient à la charge au pied de la scène (au grand dam du service d’ordre !), dansant, chantant, vibrant. Derrière on adoptait une position verticale pour mieux performer dans cette station les yeux dans les yeux. Pour sa part Christophe Willem s’est même offert le luxe de trois apparitions dans la salle afin d’être au plus près de ses disciples. L’ex-lauréat de l’émission télévisée « Nouvelle Star », rebaptisé « La Tortue », s’est démené comme un beau diable en arpentant l’espace dédié, étant très fréquemment en mouvement, tour à tour ambianceur, voire humoriste qui ne cherche pas à s’épargner, déclenchant à tous coups des rires non forcés. A contrario, les valeurs humanistes devaient mettre leur nez dans ses phrases harmonieusement senties.

L’onde de choc a roulé sa bosse

Il eût été inconcevable que Christophe Willem s’en retourne sans avoir réinjecté dans le circuit les titres expressifs qui commencent à avoir de la bouteille. Juste avant la station terminus, « Jacques a dit », puis surtout « Double je » ont ainsi ravivé des souvenirs saillants. A la suite du ban bourguignon s’étirant en longueur, c’est « PS : Je t’aime » qui défendit la cause de l’au revoir. Pas de l’adieu, trop radical.  Car tant d’ »actes de bravoure » restent à consigner noir sur blanc…

                                                                                                                           Michel Poiriault

                                                                                                                           [email protected]