Le syndicat FSU 71 pointe "l'islamophobie du maire de Chalon"

Le syndicat FSU 71 pointe "l'islamophobie du maire de Chalon"

 

 Communiqué de presse de la FSU 71 suite au communiqué de M. Platret du 4/07/2025

Suite aux violences survenues sur la commue de Chalon-sur-Saône dans la nuit du 31 mai au 1er juin dernier en marge de la finale de la ligue des champions, violences que condamne évidemment la FSU 71, M. Platret, maire de Chalon-sur-Saône, avait pris successivement deux arrêtés visant à interdire la présence du drapeau palestinien dans l’espace public de la commune ainsi que sa commercialisation au prétexte qu’il était « devenu le symbole des émeutiers, le signe de ralliement de bandes islamistes décidées à défier les institutions républicaines », faisant ainsi un grossier amalgame et contrevenant manifestement à la loi, tout ceci dans un contexte où de nombreuses manifestations pour une paix juste et durable, la fin du génocide à Gaza et le soutien au peuple palestinien avaient lieu sans aucun débordement depuis de nombreuses semaines, manifestations auxquelles la FSU 71 a participé à plusieurs reprises.

Ces deux arrêtés ont été successivement suspendus par le Tribunal Administratif de Dijon et

M. Platret a alors décidé de faire appel de la deuxième décision devant le Conseil d’État, arguant que « par un aveuglement préjudiciable à l'ordre public, le juge administratif de Dijon vient pour la seconde fois de commettre une grossière erreur en suspendant mon arrêté ».

Ce vendredi 4 juillet, le Conseil d’État a rendu son verdict et suspend définitivement ces deux arrêtés et condamne la ville de Chalon-sur-Saône à verser 2000 € aux requérants dont 1000 € à l’association France Palestine Solidarité 71.

M. Platret s’est alors fendu d’un nouveau communiqué, remettant en cause la décision de la plus haute juridiction de l’ordre administratif en affirmant que « ce qui est grave, c’est que le juge, dans une naïveté coupable, refuse de considérer le véritable caractère insurrectionnel du drapeau palestinien […] » et en concluant « puisqu'on ne peut pas faire confiance au Conseil d'État pour aider le peuple français à freiner le délitement accéléré de ses institutions [...] ».

Ces expressions ne sont pas sans rappeler celles qui avaient eu lieu à l’encontre des juges et de la justice lors de la condamnation des élus du Rassemblement National pour détournement de fonds européens. Cette situation avait amené à de nombreuses manifestations dans tout le pays le 12 avril dernier pour la défense de l’État de Droit, garantie d’impartialité, de traitement égal devant la loi et de refus de la violence dans les relations – indissociable d’une démocratie effective et de la protection des droits humains – et qui résonne avec nos convictions.

La FSU 71 considère que les arrêtés de M. Platret étaient un témoignage supplémentaire de l'islamophobie dont il a déjà fait la preuve et que la remise en cause par certain•es élu•es, représentant•es de la République, des décisions de justice rendues en toute indépendance, impartialité et en application stricte du droit est une attaque directe contre la République et ses fondements. Ce sont justement les tentatives répétées d'invalidation des principes républicains qui pourraient participer au délitement de nos institutions si nous n’y prenons pas garde.

Cet affaiblissement des institutions, c'est ce que veulent les partisans de l'ordre autoritaire, les promoteurs d'un Etat illibéral, pour s'asseoir sur les avancées du droit international, effacer les progrès de la tolérance et des droits individuels et remettre en cause les connaissances scientifiques.

Un affaiblissement qui laisse la Terre à la merci des suprémacistes de toutes les espèces, des chefs de guerre et des pillards du vivant.