Agglomération chalonnaise

Une histoire de pierre, de cœur et d’engagement familial : les pompes funèbres GUILLON, une entreprise humaine de père en fils

Une histoire de pierre, de cœur et d’engagement familial : les pompes funèbres GUILLON, une entreprise humaine de père en fils

Chalon-sur-Saône. De Lucien à Clément et Arnaud, en passant par Gilles, Yves et Serge, l’entreprise Guillon incarne bien plus qu’une simple histoire familiale. Elle est le reflet d’une vocation transmise, d’un métier à la fois dur, méticuleux, et empreint d’une profonde humanité. Retour sur cette belle aventure humaine.

C’est une histoire comme on en lit peu, un récit de transmission, de métier, de famille, de pierres sculptées et de souvenirs ancrés. C’est l’histoire des Guillon, marbriers depuis 1949 puis pompes funèbres, à Chalon-sur-Saône et au-delà.

L’aventure Guillon a commencé le 1er mai 1949. Trois générations se sont succédé – Lucien Guillon, le patriarche artisan marbrier, ses trois fils Gilles, Yves et Serge et ses petits-fils Clément et Arnaud – avec une même rigueur et un même sens du dévouement envers les familles.

Lucien, le fondateur : une vocation inattendue

Rien ne prédestinait Lucien à devenir marbrier. Il débute comme soudeur pendant la guerre, avant d’entrer, par un concours de circonstances, chez Matrat, une entreprise de marbrerie, située impasse du Carloup, puis chez Georges Perraud, marbrier à Chalon avenue Boucicaut. Il y apprend le métier sur le tas, à l’ancienne, avant de créer sa propre entreprise avenue Boucicaut, au numéro 62. En face vivait une jeune femme, Colette, qui allait devenir son épouse. « Notre mère tenait le magasin, gérait la facturation, les clients », ajoute Gilles. Elle fut le pilier silencieux de l’entreprise.

Lucien Guillon fabriquait des monuments funéraires en pierre locale de Buxy et Comblanchien, qu’il exposait à la foire de Chalon, à une époque où le granit était rare. Il posait ses propres monuments, gravés à la main.

Une deuxième génération au savoir-faire transmis

Dans les années 70, Gilles, Yves et Serge, ses trois fils, rejoignent l’entreprise. « Notre père ne voulait pas qu’on bosse directement avec lui. Il fallait qu’on apprenne ailleurs, à la dure », se souvient Serge. Les formations se font à Buxy, à Dijon, à Mardor. « On a commencé à taper sur le caillou à 14 ans », racontent-ils, avec une émotion teintée de fierté.

Ensemble, ils modernisent l’activité, tout en perpétuant un savoir-faire artisanal transmis de père en fils. « On taillait la pierre, on gravait à la main, on posait les monuments. C’était un travail physique et très exigeant », se remémore Yves.

L’activité se développe et s’industrialise : un atelier ouvre à Saint-Rémy, puis à Crissey, en face du nouveau cimetière nord. En 1989, un magasin est inauguré à Crissey. Le granit, plus résistant et inaltérable, remplace progressivement la pierre. « On faisait les gravures à la main, puis avec les machines. C’était un véritable art », ajoute Yves.

Avec l’évolution des pratiques et la disparition progressive des fossoyeurs communaux, les marbriers deviennent aussi terrassiers, creusent les fosses, effectuent les exhumations. « Ce n’était pas notre métier au départ, mais on a appris à tout faire », se souvient Serge.

1993 : l’abolition des monopoles, le grand tournant

Jusqu’en 1993, le funéraire était un monopole communal ou délégué à quelques grands groupes. L’abolition du monopole permet aux marbriers de devenir eux-mêmes pompes funèbres. Le tournant est stratégique. Les Guillon, alors sous-traitants des PFG, franchissent le pas et créent leur propre activité funéraire. En plus de la marbrerie traditionnelle, elle propose désormais un accompagnement complet des familles endeuillées, renforçant son ancrage local. « Ça n’a pas été simple, se remémore Gilles. Il a fallu tout apprendre, les porteurs, les démarches administratives, l’accueil des familles... Mais c’était naturel, on était déjà proches de ces moments de vie. »

En 2000, ils rachètent les pompes funèbres Duthel-Boire à Saint-Gengoux, et construisent en 2008 une chambre funéraire, dont Serge et son épouse Christine assurent le développement. Gilles et Yves perpétuent quant à eux la gérance de Crissey tandis que la femme de Gilles, Nicole gère le magasin de l’avenue Boucicaut, à Chalon.

Une troisième génération qui dynamise l’avenir

En 2011, Clément, le fils de Serge entre dans l’entreprise en alternance, suivi en 2013 par Arnaud, le fils d’Yves. Un BTS gestion en poche, les deux cousins apprennent sur le terrain avant de prendre la gérance en 2020. « On a débuté notre première année avec le Covid, sans soutien d’aucune fédération. Il fallait se tenir informés de toutes les nouvelles mesures mises en place dans cette crise sanitaire d’envergure », confie Arnaud. Le duo relève le défi avec calme et volonté.

2022-2025 : une expansion géographique inédite

Fidèles à l’héritage familial, mais tournés vers l’avenir, ils portent des projets ambitieux : fin 2022, ils reprennent les pompes funèbres Laurent à Sennecey-le-Grand. Puis deux projets majeurs voient le jour : l’ouverture de deux nouvelles chambres funéraires, à Chalon Avenue Monnot fin 2024, puis à Sennecey-le-Grand Rue des Anciens Combattants d’Extrême Orient fin 2025. L’entreprise propose également des cérémonies plus personnalisées et civiles, en phase avec les attentes contemporaines. « Il y a de plus en plus de cérémonies civiles, c’est l’évolution naturelle. Nos salles permettent à chacun de choisir leurs musiques, lectures, rituels. C’est en fonction de chaque famille, de l’histoire et surtout à l’image du défunt et de ses proches ».

Une histoire de famille et de valeurs

La transmission est au cœur de l’entreprise. « Travailler entre frères, c’était naturel. Chacun avait son domaine : la gravure, le contact client, la gestion. Et on était soudés », souligne Gilles. Les trois frères ont pris leur retraite, mais restent parfois prêts à donner un coup de main lors des cérémonies.

La même dynamique s’inscrit chez Clément et Arnaud avec leurs équipes, leurs proches : « Ce n’est pas juste un travail. On accompagne les familles dans des moments-clés de leur vie. Ça demande écoute, empathie et respect. Et c’est ce qui nous anime. C’est une responsabilité. Et une fierté aussi. »

En 75 ans, l’entreprise Guillon a su traverser les époques sans jamais renier ses valeurs : le savoir-faire artisanal, le service aux familles, et la fidélité à un territoire. De Lucien à ses petits-enfants, cette aventure familiale incarne une entreprise locale à visage humain, à la fois ancrée dans la pierre... et dans les cœurs.

Par Nathalie DUNAND
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Espace funéraire GUILLON
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