Saône et Loire économie

"Sécurité sociale : pour sauver notre modèle, il faut freiner l’explosion des dépenses" pour la CPME 71

"Sécurité sociale : pour sauver notre modèle, il faut freiner l’explosion des dépenses" pour la CPME 71

 Le déficit de la Sécurité sociale a atteint 18,2 milliards d’euros en 2024, tiré à plus de 80 % par les dépenses de l’assurance maladie. Et les projections pour 2025 sont encore plus alarmantes : 24 milliards d’euros si aucune réforme n’est engagée.

« Notre modèle social est à bout de souffle, rappelle Clarisse MAILLET présidente de la CPME de Saône-et-Loire, il ne s’agit pas de le remettre en cause, mais bien de le sauver. Et pour cela, nous devons en finir avec les dérives de dépenses et refuser tout nouvel alourdissement de taxes ou d’impôts dans un pays déjà champion mondial des prélèvements.

De nombreuses solutions existent, documentées dans les rapports du Parlement, de la Cour des comptes, de l’IGAS, de l’Institut Montaigne, ou de l’IFRAP. Il faut désormais les appliquer. »

« Elles s’articulent autour de trois priorités claires, énonce la représentante des TPE/PME du département, au risque de faire grincer quelques dents :

1. Limiter l’explosion des arrêts maladie

L’augmentation spectaculaire des arrêts maladie - notamment chez les moins de 30 ans - désorganise nos entreprises et pèse lourdement sur les comptes publics. Il est urgent d’agir pour stopper un phénomène devenu structurel :

Instaurer 3 jours de carence d’ordre public, dans le privé comme dans le public
Renforcer le contrôle des prescriptions, notamment pour les affections de longue durée (ALD)
Mieux encadrer les conditions d’arrêt maladie, en lien avec la médecine du travail
Lutter contre l’absentéisme et les fraudes liées aux arrêts injustifiés
 
2. Sortir de l’illusion du tout gratuit

Le système d’assurance maladie ne peut plus être perçu comme un simple droit de tirage sans contrepartie. Il est temps de responsabiliser les usages, tout en préservant la solidarité :

Doubler les franchises médicales, pour éviter les actes de confort
Recentrer les critères des ALD et en réduire la liste
Renforcer les contrôles contre les abus de prescriptions
Rappeler que la vocation première de la Sécurité sociale n’est pas de financer sans limites les usages non justifiés mais de venir en aide à ceux qui en ont besoin face à la maladie.
 
3. Améliorer l’efficacité de notre système de santé

Il est possible de faire mieux, sans rogner sur la qualité des soins, en modernisant nos pratiques et en rationalisant la gestion :

Déployer massivement la télémédecine
Encourager la prescription de médicaments génériques (objectif : 85 % de taux de substitution)
Poursuivre le virage ambulatoire dans les hôpitaux
Réduire les coûts de gestion de la protection sociale
Exploiter les potentialités de l’intelligence artificielle dans la gestion des budgets
Renforcer la lutte contre la fraude, en particulier à l’étranger et sur les cartes vitales

Ces mesures pourraient générer plusieurs milliards d’euros d’économies, sans sacrifier la qualité des soins. »

« Le statu quo n’est plus une option, alerte la Présidente. Pour sauvegarder notre modèle social, il faut agir maintenant. En ciblant les abus, en modernisant les pratiques, et en refusant toute solution de facilité qui consisterait à taxer encore davantage nos entreprises ou les salariés.

Nous appelons à une mobilisation collective et responsable. Préserver notre système de santé, c’est aussi lui redonner du sens. »