Chalon sur Saône

Librairie Gibert Joseph à Chalon : Séance de dédicaces avec l’écrivain Didier Cornaille, ce samedi 12 septembre

Librairie Gibert Joseph à Chalon : Séance de dédicaces avec l’écrivain Didier Cornaille, ce samedi 12 septembre

Il y a peu, au mois de juin dernier, la librairie Gibert Joseph recevait Marie Vindy [1], l’auteure d’un roman paru récemment et dont Info-Chalon s’est fait l’écho [2]. C’était, pour la librairie de la rue du général Leclerc, une belle façon de clôturer l’année littéraire. Pour bien commencer la rentrée, Gibert Joseph a choisi de recevoir ce samedi 12 septembre un autre écrivain du cru : Didier Cornaille. Celui-ci viendra dédicacer nombre de ses romans dans les locaux de la librairie, notamment son petit dernier : le remarquable « Atelier de Capucine » [3].

Faut-il encore présenter Didier Cornaille, ancien journaliste du magazine La France agricole et romancier prolifique ? Faut-il rappeler son obsession de raconter le milieu où il est né il y a plus de soixante-dix ans, ce « monde des campagnes » qu’il fait vivre et (re)découvrir à longueur de romans qu’on ne parvient pas à lâcher, à l’instar de son petit dernier, le poétique et stimulant Atelier de Capucine ? Ce serait sans doute malvenu, tant il paraît difficile, aujourd’hui, de passer à côté de cet écrivain talentueux, qui a beaucoup de choses à dire.
Des choses à dire, le Didier Cornaille ? Vraiment ? C’est, pour être franc, le moins que l’on puisse…dire, tant il en a souvent gros sur la patate, le Didier. Ceci étant, si chacun de ses romans trahit sa volonté de défendre becs et ongles le milieu rural et ce « monde des campagnes » de « l’inexorable déclin » auquel il a pu un temps semblé condamné [4], ce n’est jamais en prosélyte indélicat et bourrin que Didier Cornaille vous fait aimer la ruralité et ses habitants, attachants sous sa plume, mais avec de belles histoires, charpentées, aussi rugueuses que joyeuses, comme on sait de moins en moins les raconter. De belles histoires, tirant parfois sur la fable, mais livrées sous la forme d’un récit qui a souvent tout du « conte de fée », au sens ou l’entendait le psychanalyste Bruno Bettelheim, dans son ouvrage de référence : Psychanalyse des contes de fées [5]. De belles histoires qui, si elles ont tout pour charmer les « grands », feraient sans doute également le bonheur des plus petits, pour peu qu’on prenne le temps de les leur lire ou de leur mettre les bouquins de Cornaille entre les mains.
Il suffit, pour s’en convaincre, de penser à son petit dernier, L’atelier de Capucine, qu’Info-Chalon a littéralement dévoré. De fait, comment résister à cette histoire d’amour naissante, si bien racontée par Didier Cornaille, entre Capucine, jeune campagnarde qui se lance dans le raccommodage de poches de jeans pour gagner de quoi se payer sa croûte, et Bastien, parisien repenti, venu habiter une vieille maison isolée dans le Morvan (pléonasme), dont il a inopinément hérité ? Pas facile de résister. Et d’autant moins que le Didier sait y faire quand il s’agit de vous faire aimer ses deux tourtereaux, ses personnages hauts en couleur, à l’instar du Tonin, le grand-père audiardesque de Capucine ! C’est tellement drôle et plein de poésie…. Tu peux pas résister, cher lecteur d’Info-Chalon. Ça te fait tellement voir de choses pleines de bon sens dont t’avais pas forcément eu l’idée sur le monde moderne, le libre-échange, le capitalisme et « L’argent qui corrompt, l’argent qui achète, l’argent qui écrase, l’argent qui tue, l’argent qui ruine, et l’argent qui pourrit jusqu’à la conscience des hommes », ainsi que les scandait l’autre charlot de Mitterrand [6] avant de se vautrer à son tour dedans... Tu peux vraiment pas résister au souffle cornaillesque, joyeuse déferlante qui t’emporte. Mais d’ailleurs, pourquoi résister ? Y a pas à résister. Y a juste à te procurer le bouquin et à le lire. Pis peut-être aussi à dire merci à Didier Cornaille pour les moments de pur bonheur qu’il t’aura procurés, ce que tu pourras faire ce samedi 12 septembre à partir de 14 h 30, vu qu’il sera chez Gibert pour te parler de ses livres, voire te les dédicacer si tu le lui demandes gentiment.


S.P.A.B.

 


[1] Voir l’article d’Info-Chalon :
http://www.info-chalon.com/articles/chalon-sur-saone/2015/06/13/14350/librairie-gibert-joseph-a-chalon-rencontre-avec-marie-vindy-romanciere-bourguignonne/
[2] Voir la chronique d’Info-Chalon :
http://www.info-chalon.com/articles/a-lire/2015/08/22/15560/info-chalon-a-lu-pour-vous-chiennes-de-marie-vindy-un-roman-qui-a-incontestablement-du-chien/
[3] Didier Cornaille, L’atelier de Capucine, Presses de la Cité, collection « Terres de France », janvier 2015, 19 euros
[4] Voir le site de Didier Cornaille :
http://www.didier-cornaille.fr/
[5] Bruno Bettelheim, Psychanalyse des contes de fées, Robert Laffont, 1976
[6] Discours prononcé par François Mitterrand au Congrès d’Epinay, 13.06.1971 :
http://miroirs.ironie.org/socialisme/www.psinfo.net/entretiens/mitterrand/epinay.html