Chalon sur Saône

Rencontre avec Onaïza, une jeune altiste Chalonnaise

Rencontre avec Onaïza, une jeune altiste Chalonnaise

Âgée de 19 ans, Onaïza Sabih, altiste originaire de Chalon-sur-Saône, qui étudie actuellement à la Haute École de musique de Genève, est un jeune talent à surveiller. Retour sur son parcours avec Info Chalon.

Lauréate du Prix spécial de la meilleure interprétation de la sonate romantique au Concours national des jeunes altistes de Strasbourg 2018, Onaïza Sabih commence son apprentissage musical dès son plus jeune âge. À 19 ans, elle a déjà une solide expérience, la jeune Chalonnaise est un talent à surveiller.


Suivant les conseils judicieux de Sylvie Algarotti, son institutrice à l'École La Colombière, lorsqu'elle était au CP, la jeune Onaïza, en CE1, intègre la section Classes à horaires aménagés musique (CHAM) de l'École primaire Vivant Denon, avec le Conservatoire du Grand Chalon.


Se tournant d'abord vers le violon, elle choisira finalement l'alto comme instrument de prédilection, suivant l'enseignement des époux Muller, la femme, l'alto et le mari, le violon.


«Monsieur et Madame Muller, mes professeurs, ont beaucoup compté pour moi. D'ailleurs, on garde toujours contact», nous dit-elle, reconnaissante de leur soutien moral, pendant tant d'années.


Juqu'en 2016, année où ils lui annoncent leur départ à la retraite. Un coup dur pour la jeune fille qui s'était attachée à eux.


C'est ce même couple qui lui soumettra l'idée de tenter le concours d'entrée au Conservatoire à rayonnement régional (CRR) de Paris.


«Ça été beaucoup de travail et c'était la 1èrz fois que je tentais un concours pour une grand école», nous explique-t-elle, «un des meilleurs conservatoires de France pour la musique».


Côté cours, elle poursuivit ses études en 2nde générale au lycée Pontus de Tyard.


Elle tente alors ce fameux concours en avril de la même année, en cycle spécialisé, et elle se classe parmi les 1ères à l'unanimité.


«Son départ pour la capitale a été trés dur pour nous, en raison de son jeune âge», nous confie Stéphanie, sa mère.


Rentrée donc, en parallèle, au CRR de Paris, en septembre 2016, Onaïza étudie en 1ère L classe double cursus au lycée Racine.


«Je suis arrivée là-bas, je n'avais aucun repère, je ne connaissais personne puis j'ai rencontré des gens intéressants qui partageaient la même passion que moi, de belles rencontres musicales y compris des personnes influentes dans le milieu», nous explique la fille de Khalid, commerçant bien connu du centre-ville de Chalon-sur-Saône.


Au CRR, c'est dans la classe de Louis Fima, également professeur au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse (CNSMD) de Paris, que notre altiste échue. «Un grand pédagogue, exigeant mais toujours bienveillant, j'ai beaucoup appris pendant ces deux années à ses côtés», dira-t-elle de son professeur.


En 2018, elle obtient son diplôme d'études musicales avec les félicitations du jury, son baccalauréat. Bien qu'elle réussit son concours d'entrée en musicologie à La Sorbonne, elle s'envolera pour la Suisse après avoir obtenu le concours d'entrée à la Haute École de musique de Genève, intégrant la classe de Miguel Da Silva, altistre très connu et seul membre-fondateur du Quatuor Ysaÿe* qui restera jusqu'à la dissolution de celui-ci.


Dès sa 1ère année dans cette grande école helvète, Onaïza ne ne chômera pas, concourant notamment pour le Bachelor of arts, équivalent à, en France, une licence.


Elle rencontrera un mécène qui lui financera le prêt de son alto via l'association El Pasito.


Un alto, conçu par Charles Coquet, un des plus grands et plus géniaux représentants de cet artisanat d'art qu'est la lutherie moderne, connu dans le monde entier, sur le modèle d'un original de Guarneri del Gesù (1698—1744), célèbre luthier de Crémone, contemporain et rival d'Antonio Stradivari, tous deux considérés comme étant les meilleurs luthiers à ce jour.


«C'est un instrument que je trouve magnifique avec une sonorité chaleureuse et ronde», dira à son sujet, Onaïza.


Elle participera au festival Maurice Ravel de Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques) 2 années de suite et l'été dernier, elle obtiendra la bourse Dany Pouchucq et, en juin dernier, fera une master class à Savennières (Maine-et-Loire), près d'Angers, où elle bénéficiera des conseils de Sir Alfred Brendel, célèbre pianiste concertiste autrichien.


«Depuis cette année, je me suis penché sur la formation sonate. Je travaille beaucoup avec une pianiste et amie, Marie Haroutunian, et ça marche super bien», conclut la jeune Chalonnaise, venue passer les fêtes de fin d'année auprès de sa famille.


Les deux musiciennes préparent en ce moment des concours internationaux.

 

 

* Le quatuor Ysaÿe est un quatuor à cordes français fondé en 1984 par 4 étudiants du CNSMD de Paris, attirés par une aventure artistique et humaine incomparable, à savoir Christophe Giovaninetti (premier violon), Romano Tommasini (second violon), Carlos Dourthe (violoncelle) et Miguel Da Silva (alto). En 2014, il annoncera que son concert du 24 janvier sera le dernier.

 

 


Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati