Chalon sur Saône

Plus d'un millier de personnes à Chalon-sur-Saône lors du rassemblement en hommage à Samuel Paty

Plus d'un millier de personnes à Chalon-sur-Saône lors du rassemblement en hommage à Samuel Paty

En hommage et en réaction face à la barbarie de l'acte qu'a subi Samuel Paty, l'enseignant d'histoire sauvagement assassiné, à Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines, vendredi, un rassemblement était organisé Place de l'Hôtel de Ville, ce dimanche, à 15 heures. Plus de détails avec Info Chalon.

À l'appel de plusieurs syndicats d'enseignants, un rassemblements avait lieu, à Chalon-sur-Saône, , ce dimanche 18 octobre, à 15 heures, Place de l'Hôtel de Ville, en hommage à Samuel Paty.


Pour rappel, ce professeur d'histoire-géographie de 47 ans a été décapité, ce vendredi,vers 17 heures, non loin du collège du Bois d'Aulne, où il enseignait à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), par un jeune homme de 18 ans d'origine tchétchène, selon le récit du procureur de la République antiterroriste, Jean-François Ricard, qui a tenu une conférence de presse sur l'attentat ce samedi.


Né à Moscou, l'agresseur présumé, répondant au nom d'Abdoullakh Abouyezidvitch Anzorov, a été identifié par la Police nationale, «à quelques centaines de mètres du corps découvert», peu après 17 heures, soit quelques minutes après le drame.


«L'homme a couru vers les forces de l'ordre en tirant à cinq reprises avec une arme de poing. Trois des policiers ont riposté, entraînant la chute de l'assaillant. Alors qu'il tentait de se relever et de donner des coups de couteau, il a été neutralisé par les forces de l'ordre», a ajouté le procureur.


L'assaillant avait enregistré dans son téléphone son texte de revendication ainsi que la photographie de la victime.


Jean-François Ricard indique également que quelques minutes avant les faits, le meurtrier, venu d'Évreux (Eure), avait demandé à plusieurs élèves de désigner leur professeur à la sortie des classes. Preuve, s'il en faut qu'il visait bel et bien l'enseignant.


Pour l'assassin, Samuel Paty «devait mourir pour avoir montré des caricatures de Mahomet*», en classe de 4ème, le 5 octobre dernier, lors d'un cours sur la liberté d'expression.


Le procureur de la République est aussi revenu sur ces circonstances : le 7 octobre, au soir, le père d'une des élèves, Brahim Chnina, a publié sur son compte Facebook un message dans lequel il s'indignait que «le professeur ait montré une caricature du Prophète nu», lors du débat.


Le 8 octobre, «le père de l'élève, accompagné d'un second individu, ont été reçus par la responsable de l'établissement. Et ils ont exigé devant la principale le renvoi du professeur».


Suivra un autre message sur son compte Facebook dans lequel il dévoilait le nom du professeur puis un dépôt de plainte pour «diffusion d'image pornographique».


Il sera également reproché à Samuel Paty d'avoir demandé, préalablement au débat , aux élèves de confession musulmane de lever la main et de sortir de classe.


Une affirmation que l'enseignant avait lui même contestée, affirmant avoir simplement proposé à ses élèves de ne pas regarder les caricatures, «dans l'hypothèse où ils auraient pu être heurtés», selon le procureur.


Le professeur d'histoire-géographie avait déposé plainte pour «diffamation publique». La principale du collège avait pour sa part fait état de nombreux «appels menaçants» à la suite de ce cours.


L'auteur de l'attaque était défavorablement connu des services de police pour des faits de droit commun, notamment des affaires de «dégradation de biens publics et de violence en réunions» mais n'était pas fiché S.


Pour l'heure, l'enquête sur cet attentat se poursuit : 11 personnes sont désormais en garde à vue.


Après un moment de silence, de nombreux applaudissements et même une Marseillaise a même été entendue pour manifester un attachement aux valeurs républicaines.


Plus d'un millier de personnes étaient rassemblées ce dimanche, à Chalon-sur-Saône, sur la Place de l'Hôtel de Ville.


Un hommage national sera également rendu à Samuel Paty, mercredi 21 octobre, a annoncé l'Élysée.

 

* Graphie française traditionnelle par laquelle on désigne le Prophète de l'Islam. En arabe, «Muhammad», qui signifie «le digne de louange».

 

 


Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati