Saône et Loire

Nouveaux vestiges d’Augustodunum

Nouveaux vestiges d’Augustodunum

L’Inrap réalise actuellement une fouille archéologique préventive à Autun, dans le cadre du projet d’agrandissement et de modernisation du supermarché Atac (prochainement sous enseigne bi1) détenu par l’entreprise Schiever.

Communiqué du groupe Schiever

 

Menées sur prescription de l’Etat (DRAC Bourgogne-Franche-Comté), ces recherches mettent en évidence le riche potentiel archéologique du site, malgré une emprise assez réduite. Cette fouille passionnante révèle un nouveau pan du passé antique d’Augustodunum. 

 

Les vestiges d’une riche domus

Les vestiges, profondément enfouis sous les couches modernes, présentent toutes les caractéristiques d’une riche demeure d’une famille de notables de la cité antique. La domus semble s’organiser autour d’un péristyle qui distribue une série de grandes salles. Construites sur hypocauste (système de chauffage au sol antique), leurs sols sont pourvus de mosaïques, en grande partie détruites. Les fragments de décors, tels qu’un placage de marbre, des enduits peints polychromes ou des ornements fins en stuc témoignent également de la richesse du lieu. Une partie d’une des mosaïques, fine et ornée de motifs floraux polychromes, est encore en place.

 

Cinq siècles d’occupation 

La stratigraphie du site révèle également la présence d’aménagements qui ont précédé la construction de la domus patricienne. Il s’agit très probablement d’aménagements architecturaux en matériaux périssables (terre et bois). Certains remontent à la création de la cité au début de notre ère. Par ailleurs, les traces d’une occupation antique tardive (IVe-Ve siècle de notre ère), habituellement difficilement observables, témoignent d’une réoccupation postérieure à l’abandon de la demeure. Certains murs sont repris et l'on observe le retour d’une architecture sur poteaux en bois venant s’implanter sur les anciens sols maçonnés de la domus. 

 

Archéologie du décor : la toïchographologie

La fouille et l’analyse des peintures, stucs et revêtements décoratifs enduits font l’objet d’une étude très spécifique. Le toïchographologue procède tout d’abord au dégagement minutieux et au prélèvement des milliers de fragments livrés par le chantier. L’immense puzzle est reconstitué dans de grands bacs à sable, le spécialiste rassemble progressivement les pièces pour parvenir à comprendre la nature et l’organisation du décor. Leur analyse permet aussi de restituer les volumes et l’architecture des pièces et de mieux comprendre les bâtiments romains, leur fonction et le mode de vie de leurs propriétaires.