Sud de l'agglomération

"La psychiatrie entend demander des comptes à l'Agence Régionale de Santé" souligne Pierre du Mortier, Secrétaire Général CGT Santé Sevrey

"La psychiatrie entend demander des comptes à l'Agence Régionale de Santé" souligne Pierre du Mortier, Secrétaire Général CGT Santé Sevrey

La petite délégation du CHS de Sevrey a rendez-vous devant les portes de l'Agence Régionale de Santé à Dijon. L'occasion de marteler la nécessité de prendre en compte la psychiatrie dans toutes ses dimensions, y compris dans celle de la formation des infirmiers.

Pierre du Mortier, secrétaire général CGT à Sevrey, n'est pas du genre à voir le verre à moitié plein quand les comptes n'y sont pas. Avec ses homologues, il est de ceux qui réclament des comptes à l'Agence Régionale de Santé, même si il avoue aussitôt, "en psychiatrie, Sevrey n'est pas le plus à plaindre en Bourgogne-Franche Comté". Pour autant, il n'est pas question pour les responsables syndicaux de se contenter du peu. 

"C'est un train d'enfer qui est imposé par l'Agence Régionale de Santé sur le secteur psychiatrique avec la fermeture de lits, la reconversion du sanitaire en médico-social avec 15 lits en plus à gérer, la mutualisation des moyens, la pénalisation des budgets dans le cadre du groupement de santé". 

Pour les représentants syndicaux, "le compte n'y est pas". Il manque des effectifs la nuit (9 personnes) entraînant un absentéisme largement supérieur à celui de jour. Un absentéisme qui n'est pas remplacé et qui oblige le personnel soignant à revenir travailler pendant leurs congés, une précarité du personnel qui ne fait qui s'installer avec désormais 17 % de contractuels ou la suppression des emplois aidés, le manque de médecins psychiatres et plus encore de pédopsychiatres, la vétusté des bâtiments dont le budget de reconstruction est évalué à 100 millions d'euros soit deux fois le budget annuel de fonctionnement du centre hospitalier de Sevrey. 

Le représentant syndical pointe également les conséquences de l'absence de formation en psychiatrie du personnel infirmier, une réforme mise en place depuis 1992. "On en mesure les conséquences aujourd'hui. Le personnel infirmier sortant de l'IFSI étant exclusivement formé aux soins généraux et pas aux pathologies psychiatriques". 

Pour Pierre du Mortier, "c'est simple, l'intégralité du bénéfice de la péréquation régionale est consacrée à ce projet immobilier au détriment du personnel". 

Côté sécurité, la CGT pointe du doigt également la mise en place "d'une politique toujours plus sécuritaire sans une formation initiale en psychiatrie pour les agents de sécurité. Les effectifs sont devenus insuffisants et rendent impossible de gérer les patients difficiles sans isolement ou contention. Le centre hospitalier a privilégié à moindre coût des agents de sécurité au détriment de soignants, mieux formés et donc plus chers". 

Laurent Guillaumé