Opinion de gauche

Les Jeunes Socialistes de Bourgogne-Franche-Comté alertent sur la situation de détresse des étudiants

Samedi dernier, un étudiant du campus universitaire de Lyon 3 a tenté de mettre fin à ses jours dans l’enceinte de sa résidence. Si les circonstances et les raisons qui l’ont poussé à commettre un tel geste restent à déterminer, ce drame doit nous alerter quant à la situation que traverse une grande partie de la jeunesse étudiante. Il nous rappelle également l’immolation d’un jeune homme en novembre 2019 dans la même ville pour dénoncer la précarisation des étudiants ainsi que de nombreux suicides d’étudiants survenus ces derniers mois.

Ne nous voilons pas la face, le mal étudiant est profond et divers. S’il ne date pas de l’apparition du virus, la crise sanitaire l’a aggravé et amplifié. L’absence de lien social due à la fermeture des établissements d'enseignement et de lieux de rencontre, l’isolement engendré par la généralisation des cours en distanciel, la précarité financière entretenue par la disparition des jobs étudiants et l’insuffisance des aides, autant d’éléments qui rongent à bas bruit toute une génération.

Nous ne pouvons plus ignorer cette souffrance, nous ne pouvons plus rester sourds à ces cris de détresse. L’habitude du désespoir est plus terrible que le désespoir lui-même philosophait Albert Camus. Souligner notre “résilience” ne suffit pas, ne suffit plus alors que notre horizon s’assombrit de jour en jour. Il y a urgence à agir et ce, de manière massive.

Il nous faut tout d’abord lutter contre le décrochage scolaire en permettant le retour rapide des étudiants en présentiel dans des conditions sûres afin d’en finir avec le 100% numérique qui ne cesse de détériorer le lien professeur-étudiant sans pour autant garantir un enseignement viable. Cela doit s’accompagner de la création de sessions de rattrapages, en groupes restreints, pour combler les manques accumulés ces derniers mois.

Le retour des étudiants sur les campus leur permettra de renouer avec une sociabilisation physique et ainsi rompre un isolement de plus en plus difficile à supporter. Pour celles et ceux n’ayant pas la possibilité de rejoindre les bancs des établissements, nous souhaitons que le gouvernement tienne sa promesse de recruter des psychologues et des étudiants-tuteurs. Ce dispositif est essentiel pour identifier les personnes en situation de détresse psychologique ou en décrochage scolaire.

Enfin, nous réitérons notre demande d’ouvrir le RSA aux moins de 25 ans, y compris aux étudiants. Plus qu’une nécessité, c’est une urgence absolue pour empêcher des centaines de milliers de jeunes de tomber dans la pauvreté.