Edito

Si vis pacem, para bellum

Si vis pacem, para bellum

Le Covid-19 n'a pas interrompu la réduction inexorable des capacités hospitalières. Au contraire, la crise sanitaire a en partie amplifié les fermetures de lits. L'édito du jour d'info-chalon.com.

Le constat mené depuis des années s'est même amplifié au cours de l'année de crise sanitaire. C'est le bilan d'une étude sur la capacité hospitalière commandée par le Ministère de la Santé (lire l'article sur Francetvinfo). Un constat que les hospitaliers ne font que dénoncer depuis des années, un constat qui est en partie responsable de la situation à laquelle la France et les Français ont du faire face ces derniers mois. A un moment, il ne faut pas avoir peur des mots et mettre les mots sur les maux. Oui l'hôpital public est en crise et ça ne date pas d'hier. Cela fait plusieurs décennies, plusieurs gouvernements successifs qu'avec un certain acharnement, l'hôpital a été rogné de l'intérieur sur ses capacités opérationnelles.

Et ce qui devait arriver.... arriva ! 

La COVID est venue révéler au grand jour que le nombre de lits, le personnel n'étaient plus assez nombreux pour faire face à de tels épisodes, au point d'être très rapidement saturé et de bloquer tout un pays. De l'argent public ? De très nombreuses études et autres projections ont fait état du besoin de l'hôpital public pour se remettre à neuf, et disons-le franchement, les coûts même énormissimes n'ont strictement rien à voir à la politique du "quoiqu'il en coûte" portée par le gouvernement face à la COVID19. 

Entendons-nous bien, bien sûr qu'il fallait agir dans l'urgence vis à vis de pans entiers de l'économie française impactés par les fermetures administratives et la mise au chômage partiel des salariés, mais quand allons-nous tirer les enseignements d'une telle crise ? 

Une question toute simple qui devrait être posée, martelée inlassablement en ces temps de période pré-électorale, combien aurait coûté la remise en état de l'appareil hospitalier public français ? Combien a coûté le déploiement des accompagnements financiers à l'économie française sur ces mois de crise sanitaire ? Demain quels seront les moyens alloués à l'hôpital public ? 

Le mal Français de toujours lever la tête lorsqu'on est face au mur a trouvé ses limites avec la COVID 19. L'Etat doit assumer sa capacité à anticiper et planifier. D'autres crises surgiront sous peu à l'image des tensions qui pèsent sur l'énergie, le réchauffement climatique... et ce jour là on nous sortira encore " nous sommes en guerre !". On répondra juste, à l'image de Jules César, "qui veut la Paix, prépare la guerre"... et les politiques conjoncturelles du lendemain ne seront plus suffisantes. 

Laurent Guillaumé