Chalon sur Saône

Elle a bien été Sheila que le public attendait, le cœur sur la main, la chérissant tant et tant

Elle a bien été Sheila que le public attendait, le cœur sur la main, la chérissant tant et tant

Chaude ambiance interactive à Chalon où la chanteuse Sheila n’a fait ni une ni deux pour embarquer un auditoire entièrement acquis à sa cause vers la joie de vivre et les sentiments insondables en galvanisant ses troupes, charisme aidant.

Portée par ses inconditionnels

On ne l’avait pas revue depuis l’époque où les tournées estampillées « Age tendre et tête de bois » avaient pour point d’ancrage le Parc des expositions de Chalon-sur-Saône. En ce temps-là c’était au sein d’un collectif, mais ce mercredi soir 8 décembre en la salle Marcel-Sembat La fringante artiste a fait cavalier seul le jour de la fête des Lumières. L’interprète aux vingt-sept albums pour quatre-vingt-cinq millions de disques vendus et qui célèbrera en 2022, excusez du peu, ses soixante ans de carrière, aura illuminé le regard de ses adorateurs certes pas nés de la dernière pluie et ce n’est nullement péjoratif, mais terriblement combatifs afin que s’instaure une solide communion d’esprit. Le public a sans conteste joué son rôle de douzième homme en mouillant le maillot pour ce voyage à travers le temps et les émotions à fleur de peau. La partie s’engageait plutôt bien, le besoin viscéral d’exulter disposait en l’occurrence d’un arsenal d’atouts offensifs dans le bon sens du terme.

 

Un florilège générateur d’intenses bouffées de plaisir

Magistralement poussée vers l’avant par  trois musiciens du groupe pop-rock H-Taag (bassiste, claviériste et guitariste), la showoman alterna phases légères et introspectives dotées d’un fort caractère car vigoureusement évocatrices, démontrant avec acuité que le mélange des genres (rythmes latinos à l’occasion, pointe de disco) n’est en aucune manière antinomique. La constante ? L’amour, qu’elle a placé au firmament de l’échelle des valeurs, décliné en plusieurs versions. Que ce soit par exemple au cours de la décortication notamment de «Pour te retrouver », « Le tam-tam du vent », « Partir », « Le bonheur file et roule entre nos doigts », « Je n’en veux pas d’autre que toi », « La tendresse d’un homme »…Ou de, quatre ans après la disparition de son fils Ludovic, la chanson « Cheval d’amble », laquelle a ravivé cruellement l’ébranlement affectif…Quant à elle, « La rumeur » a dit ce qu’elle avait à dire…Mais les aficionados piaffaient également d’impatience à l’idée de ressentir pour la énième fois l’électrochoc enfanté par les succès de la grande dame de la variété française (plus de huit-cent-cinquante chansons à son compteur). Ils ont alors chaviré de bonheur et ronronné de plaisir en buvant les paroles de « Vous les copains je ne vous oublierai jamais », « Le folklore américain », « L’heure de la sortie », « L’école est finie », « Adam et Eve », « Tu es le soleil », « Quel tempérament de feu », « Bang Bang », « Spacer », « Comme les Rois mages »…Un tour de chant d’une heure quarante avec une plus-value représentée par le fameux ban bourguignon lancé à deux reprises dans l’arène.

                                                                                                         Michel Poiriault

                                                                                                         [email protected]