Agglomération chalonnaise

Kriss, adopté à 11 ans par une bénévole de la SPA

Kriss, adopté à 11 ans par une bénévole de la SPA

Bénévole à la SPA de Châtenoy-le-Royal depuis 11 mois, Christine s’attache à ce senior, croisé malinois-berger allemand, qu’elle promène 2 fois par semaine. Kriss connaitra un nouveau foyer.

Le bénévolat à la SPA

Deux mois après la mort de son doberman, qu’elle avait eu chiot, Christine propose ses services bénévoles à la SPA de Châtenoy-le-Royal. Nous sommes en avril 2018 : elle promène les chiens du refuge deux jours par semaine.

La régularité est l’une des caractéristiques des bénévoles. Il faut pouvoir compter sur leur esprit de responsabilité et leur constance, sans quoi les chiens ne connaitraient pas les échappées quotidiennes en dehors des chenils… Les bénévoles sont la bouffée d’oxygène de ces chiens abandonnés.

 « Une vraie crème, ce chien »

Christine se souvient de ses premières visites à la SPA : « Kriss était un sénior âgé de 11 ans, croisé malinois/berger allemand, c’est le premier chien que j’ai baladé. Son arrivée au refuge, en octobre 2017, est hélas ordinaire : suite au décès de son maître, sa maîtresse l’a abandonné à l’âge de 10 ans, le jugeant ingérable. Il a passé 15 mois à la SPA. »

Ingérable, Kriss ? « Les bénévoles m’avaient dit qu’il était calme. Et en effet, c’était une vraie crème, ce chien ! Au fil des semaines, je me suis attachée à lui lors de nos promenades. En février 2019, mon mari et moi l’avons accueilli à la maison. Kriss avait 11 ans. »

L’adaptation de Kriss à son nouveau foyer

Kriss découvre alors son nouvel environnement : une maison sur un terrain de 980 m2 à La Charmée. Il élit domicile dans l’une des chambres inoccupées. « Au début, il était un peu craintif avec mon mari. C’est normal, moi, il me connaissait depuis quelques mois déjà. »

« Une règle que j’ai toujours vérifiée à la SPA : quand on ramène un animal chez soi, il faut être patient, laisser l’animal s’adapter à son rythme, le sécuriser. S’assurer qu’il ne puisse pas fuguer au début et, surtout, ne pas attendre de lui un comportement précis. Chacun a son passé, son caractère » explique Christine.

« Kriss était pucé à la SPA. Mais nous avons ajouté une médaille à son collier avec notre téléphone. Je conseillerais la même chose aux gens : si on trouve votre chien un dimanche par exemple, c’est plus facile de contacter directement les maitres. »

Kriss a vite senti la tendresse et la sécurité que lui offraient ses nouveaux maitres. Deux semaines après son arrivée, il trouve son nouveau rituel : se coucher aux pieds de Christine et Gérard, dans le salon, et demander caresse sur caresse : « Quand on arrêtait, il donnait de petits coups de museau comme pour dire "j’en veux encore". »

Une nourriture, sans doute aussi importante que ses croquettes quotidiennes.

« À nous les belles balades ! »

« Nous habitons à côté des bois : à nous les grandes balades dans les allées forestières ! J’avais une longe de 8 mètres pour lui donner de l’espace, je le promenais tous les jours. Kriss n’a jamais été agressif, ni avec les chiens ni avec les chats. Quand il tombait sur un hérisson du jardin, il l’observait avec curiosité. »

Un chien n’a pas besoin de jardin pour s’épanouir – il s’y ennuie vite – il a besoin, par-dessus tout, de se balader avec son maitre. La promenade a de multiples bienfaits sur lui et sur vous. Elle renforce la relation de confiance et répond à ses besoins de sentir (les chiens possèdent un odorat extraordinaire, dont ils ont naturellement besoin de se servir). C’est un animal social, qui a besoin de contacts, que ce soit avec ses congénères ou les autres êtres humains. Balader son chien contribue donc à son équilibre et évite de développer des problèmes de comportements. Et pour vous, comme pour lui, cette dépense physique est excellente à la santé…

Une fin de vie… dans le bonheur

« Quelques années après, Kriss a commencé à décliner lentement. Je le promenais toujours, mais nos sorties étaient raccourcies. Il avait des problèmes de mobilité, suivis par notre vétérinaire. En novembre dernier, il s’est éteint paisiblement… sur sa couette. Il aurait eu 14 ans au 1er janvier 2022. »

Les réticences devant l’adoption de chiens séniors sont de deux ordres : « le coût des soins vétérinaires est plus élevé » et… « il nous quittera trop vite ». Christine apporte sa réponse à ces deux freins, bien compréhensibles au premier abord.

La célèbre Fondation 30 Millions d’Amis a lancé l’opération Doyens : pour toute adoption d’un chien âgé de 10 ans et plus dans l’un des refuges partenaires, elle s’engage à régler les éventuels frais vétérinaires, à hauteur de 600 €, sur présentation de factures. 

« Nous n’avons pas eu besoin d’avancer l’argent, explique Christine, notre vétérinaire s’est fait payer directement. »

Quant au 2e frein, les derniers mots de Christine sont spontanés : « Surtout, n’hésitez pas à adopter des séniors. Ce sont des chiens merveilleux ! Bien sûr, ils seront auprès de vous moins longtemps, mais j’ai été tellement heureuse de lui offrir une retraite heureuse. »

Christine est actuellement toujours bénévole au refuge de Châtenoy-le-Royal…

Par Nathalie DUNAND
[email protected]

Fondation 30 Millions d’Amis : opération-doyens
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