Opinion de gauche

"Comment ne pas entendre la colère des agricultrices et agriculteurs en lutte pour leur survie en Saône-et-Loire comme ailleurs !" s'interrogent les Insoumis du département

"Comment ne pas entendre la colère des agricultrices et agriculteurs en lutte pour leur survie en Saône-et-Loire comme ailleurs !" s'interrogent les Insoumis du département

Une lutte qui surgit après de longues années vécues par le monde agricole comme une interminable plongée dans une situation dramatique : des prix de vente trop bas, des revenus insuffisants, des injonctions contradictoires, le tout accompagné d’un sentiment d'abandon qui se traduit notamment par un taux de suicide plus élevé que dans le reste de la population.

En Saône-et-Loire plus de 700 exploitations ont disparu en 10 ans : un véritable plan social qui touche à bas bruit notre territoire, une récession qui vide les territoires sans pour autant assurer des revenus décents à la plupart de ceux qui restent.

Cette catastrophe a des causes clairement identifiées : la mise en concurrence déloyale des agriculteurs français avec nos voisins européens, voire avec les agriculteurs canadiens, chiliens, ou néo-zélandais. Un gouvernement qui laisse l'industrie agroalimentaire et la grande distribution imposer la cadence et augmenter ses marges au dépens des producteurs. Enfin, depuis des années les politiques demandent aux agriculteurs de participer à la transition écologique pour finalement les mettre en concurrence faussée avec des pays qui ont peu d'exigences sur ce plan.

Nous avons la conviction qu'il y a un chemin pour donner à l'agriculture et au monde rural la place qui devrait être la sienne dans l'économie du 21e siècle.
Ce chemin passe par la construction d'une agriculture paysanne et durable qui emploie plus et rémunère mieux. Mais ni les macronistes ni le RN n'ont la volonté politique d'engager cette transition et encore moins d'y mettre les moyens.
Pire, le gouvernement est incapable de payer les aides de la PAC à temps et poursuit son entêtement dans le libre-échange mortifère. Aujourd'hui même, la commission européenne communique sur le fait qu'un accord de libre-échange avec les pays du Mercosur est en voie d'être signé !
Un accord qui permettra l'importation à bas coût de plus de 9 000 tonnes de viande bovine. Une aberration qui mettra encore plus en péril les modèles plus vertueux comme les fermes d'élevage extensif de Saône et Loire, alors que l'on demande à raison à nos éleveurs de faire toujours mieux pour l'environnement.
                         
Nous avons besoin d'un cap clair pour l'agriculture, nous avons besoin d'une transition écologique dans l'ensemble des secteurs, mais il est nécessaire d'accompagner et de protéger les agriculteurs et les agricultrices durant cette transition. Elle ne saurait se faire sans eux !

De la même manière il est nécessaire de protéger les revenus des producteurs. Ils veulent vivre de leur travail, or leur revenu est en baisse : les prix pour les producteurs ont baissé de 10 % dans le même temps que le taux de marge de l'industrie agroalimentaire a augmenté de 70 %, preuve que les différentes lois Egalim n'ont rien apporté pour rééquilibrer les négociations, malgré les promesses du pouvoir.

Face à tous ces enjeux, la France Insoumise demande pour les agricultrices et agriculteurs :

Des prix planchers et la fin des ventes à perte (notre proposition de loi en ce sens a été rejetée de 6 voix il y a peu, grâce à la mobilisation des macronistes ! )
Le retour des quotas d'importation et la sortie des traités de libre-échange pour la production agricole ;
Des aides à la transition et en soutien de la filière bio.
Des compensations face au hausse des charges : électricité, GNR, ...