Chalon sur Saône

CONSEIL MUNICIPAL - Une dette de la ville de Chalon en nette augmentation... avec 84,67 millions en perspective

CONSEIL MUNICIPAL - Une dette de la ville de Chalon en nette augmentation... avec 84,67 millions en perspective

Un choix assumé par le maire de Chalon même si la question de la dette a fait bondir les oppositions municipales.

Rapport d'orientation budgétaire ce jeudi soir à l'occasion du consel municipal de Chalon, avant le vote du budget primitif le 10 avril prochain. Avec une dette en hausse de +4,5%,  dépassant les 84,75 millions d'euros, "un niveau supérieur de +2,5 millions d'euros à celle de votre prédécesseur" a lancé ironiquement Alain Rousselot-Pailley.

"Votre modèle de famille c'est celui de la spirale du surendettement, c'est la famille Cofidis"

Avec Cécile Lamalle, les deux élus de la minorité municipale ont pilonné Gilles Platret, s'appuyant sur ses propres déclarations, lorsqu'il bataillait dans l'opposition municipale face à Christophe Sirugue, "un jour, ici même, Monsieur le Maire, alors que vous siégiez à notre place, face au maire de l'époque, vous aviez dit « nous répétons cette règle de base de tout budget, les emprunts d'aujourd'hui sont les impôts de demain. Elle s'applique à Chalon comme à toute autre collectivité». Et bien 15 ans après, on vous confirme que vous aviez raison mais il semble bien que vous ayez choisi de ne pas appliquer à vous même vos critiques d'hier" a lancé l'élue chalonnaise. " On vous entend déjà répondre « emprunter c'est investir» ! Mais n'oubliez pas chers Chalonnais qu'emprunter aujourd'hui c'est de la fiscalité demain... un demain dont on n'ignore encore quand."  Et souvent, je pense à cette gestion en père de famille que vous nous donnez régulièrement quand vous parlez de votre gestion des finances de la ville, récemment encore aux vœux aux Chalonnais fin janvier. Sauf que là en lisant le ROB, on a l'impression que le modèle de la famille c'est celui de la famille « cofidis » dans la spirale du surendettement. Une famille qui vit au dessus de ses moyens et qui reprend un crédit à la consommation le mois d'après en oubliant qu'il va falloir rembourser..."

Même si Gilles Platret a ironisé sur "le temps perdu" passé à rechercher ses déclarations, Cécile Lamalle et Alain Rousselot-Pailley n'auront pas mis longtemps à retrouver les déclarations de l'ancien chef de file de l'opposition. Un retour de bâton visiblement savoureux pour les élus de la minorité alors que la campagne municipale de 2013-2014 avait tourné quasi exclusivement autour de la fameuse "mise sous tutelle de la ville de Chalon" et " de la ville en faillite". 

Avec un taux d'endettement par habitant en hausse par rapport à 2013, une durée de remboursement en hausse de quasi 2 ans, l'opposition municipale a juste repris les propos exacts de l'ancien chef de file de l'opposition...

Gel de la fiscalité, maintien des services publics... et crise inflationniste

En face, Gilles Platret a assumé la décision du recours à la dette pour financer les politiques publiques de la ville de Chalon. Une dette plutôt que de la fiscalité ou de la hausse des tarifs des services. "C'est historique, la fiscalité chalonnaise n'a pas évolué pour la 10e année consécutive" a lancé le premier magistrat de Chalon, histoire de rappeler l'engagement de campagne porté en 2014. Parallèlement, Gilles Platret a mis en avant "la lutte en faveur du pouvoir d'achat des chalonnais et leur protection face à une situation sociale qui se dégrade" avec le maintien des tarifs des services municipaux proposés aux Chalonnais. D'un point de vue strictement comptable, le maire de Chalon s'est retranché derrière le fait "qu'une dette évolue dans le temps, elle baisse, elle augmente", histoire de rappeler que la situation actuelle n'était pas forcément celle de demain même si dans les faits, la dette ne fait qu'augmenter depuis 2017, passant de 77,6 millions d'euros à 81,4 millions en 2019, 83,2 millions en 2022 ...et 84,67 millions pour ce prévisionnel 2023. 

Un choix pour les Chalonnais d'aujourd'hui au détriment de ceux de demain ? Deux lectures qui se sont opposées ce jeudi soir et qui laisseront visiblement des traces, à l'image de la prise de position d'Hervé Dumaine, figure incontournable du dispositif Platret pendant des années. 

Laurent Guillaumé