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Premier mandat pour Roberto BINO, maire de Saint Sernin-du-Plain

Premier mandat pour Roberto BINO, maire de Saint Sernin-du-Plain

Si la fonction est nouvelle pour Roberto Bino, maire de Saint Sernin-du-Plain, l’homme a déjà ses idées pour réinventer la gestion de la commune. Des idées et un savoir-faire organisationnel qui ont fait l’unanimité autour de lui.

Qu’est-ce qui vous a poussé à vous présenter ?

Roberto BINO : Je n’ai jamais fait de politique, en revanche, je me suis toujours investi dans l’associatif et l’humanitaire, je suis par exemple membre de l’ESF (Électricité sans Frontière). Je n’avais donc jamais pensé me présenter au mandat de maire. C’est, je crois, le résultat d’une convergence de plusieurs facteurs. Mon profil, sans doute, explique pourquoi on est venu me chercher : ça fait 30 ans que ma femme et moi avons une maison de campagne à Saint-Sernin-du-Plain mais je travaillais, à Reims notamment, dans la production d’électricité où j’ai occupé des postes très divers, dont 10 ans dans le commerce avec les collectivités locales, 10 ans de communication puis en centrale nucléaire ; là, c’est hyper rigoureux et très structuré. Ça a été une bonne école. Il y a eu aussi les bonnes rencontres. C’est amusant, mais l’élément déclencheur s’est passé à un concours des vins à Givry. J’y participais en tant que dégustateur, et ce jour-là, il n’y avait personne pour commenter la remise des médailles. J’y suis allé – mon parcours m’a donné des facilités d’expression et d’animation. Et… Jean-Pierre Monnot et ses opposants ont déclaré avoir « trouvé leur maire », ils m’ont demandé de me présenter.

Et puis c’était le bon moment : je suis né en 1961, ça fait 1 an que je suis à la retraite et nous nous étions installés à Saint Sernin.


Quelle est votre idée sur le rôle de maire ?
En un mot : la proximité avec les habitants. La première chose que j’ai voulu faire est de transférer le bureau du maire au RDC, en face de celui de la secrétaire. Je veux que les habitants puissent pousser ma porte facilement.  

Le maire doit être, à mon sens, un facilitateur. Il lui revient, entre autres, de relayer les informations, pas toujours digestes, parfois même très techniques, mais dont les habitants ont besoin dans leurs démarches. Et pour cela, il faut faire de la pédagogie en accompagnant la population.

Présentez-nous votre équipe municipale
Le conseil est composé de 14 membres, dont le maire et 3 adjoints. J’ai souhaité une organisation qui s’articule autour de 3 pôles majeurs : l’environnement, la communication — nouvellement créé — et l’action sociale. Geneviève de La Salle, 1re adjointe, est chargée de l’environnement, l’urbanisme, la fibre optique et le PLUi, qui sont des sujets d’actualité. Luc Desvignes, 2e adjoint, s’occupe de la communication : nous avons déjà lancé un plan de communication qui prévoit, dès septembre, la sortie d’une brochure municipale trimestrielle, et la création d’un site Internet de la commune, réellement interactif avec la population, avec l’application Panneau Pocket, qui est déjà active sur les smartphones. On conserve le support papier, tout en allant une dématérialisation nécessaire et plus réactive. Enfin Catherine Malblanc, 3e adjointe, est en charge de l’associatif et de l’action sociale. Je souhaite que tous nos efforts soient concentrés en priorité sur l’humain.

J’ai choisi de ne pas nommer d’adjoint à la voirie pour ce mandat, ceci pour marquer l’empreinte de mon programme : je pense à l’entretien des 52 km de routes et chemins, qui mobilise une part importante du budget parce que notre commune est très étendue ! Il faudra les repenser.

Quels sont les atouts de votre commune ?
Nous sommes la seule commune aussi éclatée entre plusieurs hameaux. Cette particularité complique considérablement les dossiers (transport, commerces) mais nous devons chercher à la transformer en force. L’environnement naturel est un atout certain du village : Saint Sernin-du-Plain regorge de sentiers magnifiques, de balades à pied ou à vélo entre le Mont Rome et les Trois Croix. Le patrimoine architectural également : les lavoirs, que nous souhaitons restaurer, les chapelles… Il y aurait un circuit à créer autour de ces ouvrages.

Le vignoble, enfin : Saint Sernin compte, parmi ses 4 hameaux, 8 à 10 vignerons. Là encore, il y a des idées intéressantes de mise en valeur des domaines, pour développer encore davantage le tourisme.

Quelles sont les actions prioritaires que vous engagez ?
Pour réaliser et réussir, il est nécessaire de mettre les choses à plat, pour savoir d’où l’on part et où l’on va. Nous allons donc faire un état des lieux, un inventaire de tout ce qui a été fait. C’est très important, notamment pour la voirie, comme je vous l’expliquais : combien de fois a-t-on réparé, combien cela a-t-il coûté, quelles sont les priorités… Nous étudierons toutes les solutions.

Une fois cet état des lieux fini, nous mettrons en place le CAP : le Conseil d’Ateliers Participatifs. C’est un lieu de dialogue direct avec la population, sous la forme de tables rondes autour de problématiques précises. Je suis allé rencontrer 10 % de la population — soit 60 personnes — qui se disent partantes pour le CAP. Comme je le disais lors de la campagne, on ne peut gérer une commune à 14 personnes quand on est 6oo habitants. Il faut donc que les gens expriment leurs idées, leurs attentes pour les fédérer ensuite. Aucune censure, mais nous avons besoin d’idées qui rassemblent et ne divisent pas. Ce sera au conseil de valider bien sûr, mais j’ai envie de désacraliser cette vision du conseil et d’ouvrir la réalisation des projets aux motivations extérieures.

L’action sociale, enfin, est une priorité. Pendant la crise du Covid, j’ai fait un constat amer : alors que ma mère, qui habite Chalon-sur-Saône, recevait deux fois par semaine un appel du maire, Gilles Platret, qui s’assurait que tout allait bien, demandait si elle avait besoin qu’on lui fasse des courses par exemple… eh bien nous, dans notre petit village où chacun se connait, nous n’avions rien mis en place. Je veux pallier ce manque. Il faut identifier les personnes vulnérables (nos ainés, les personnes isolées, fragiles) et établir la communication. Le plan canicule s’annonce bientôt, nous devrons être vigilants pour cette population.  

Qu’attendez-vous de l’intercommunalité et du rôle du Grand Chalon pour votre commune ?
En tant que délégué au développement touristique du Grand Chalon, j’ai un rôle à jouer. Mon parcours professionnel me permet d’apporter mes compétences dans la communication, l’organisation de manifestations, le commerce… De la même manière, je crois que les 51 maires de l’intercommunalité ont chacun leurs propres compétences à apporter.

Je me considère comme un généraliste et j’ai besoin d’experts pour les dossiers techniques.

Pourquoi ne pas aider à la création, à Saint Sernin-du-Plain, d’un commerce de proximité ? Nous y réfléchissons. Nous avons ici des pros de l’animation, je pense notamment à François Sapolin, qui gère depuis 20 ans les magnifiques Nuits du Mont Rome dans un théâtre romain. Les projets festifs rassemblent. Avec Cheilly, nous réfléchissons à en créer un nouveau. Mais je ne vous en dis pas plus pour l’instant.

Propos recueillis par Nathalie DUNAND
[email protected]

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