Faits divers

TRIBUNAL DE CHALON - Une histoire de vol chez Amazon Sevrey à la barre

TRIBUNAL DE CHALON - Une histoire de vol chez Amazon Sevrey à la barre

La société Amazon est déçue, elle tient à le faire savoir au tribunal par la voix de son avocat, Maître Turlet : « Cette société a fait appel à ce monsieur, elle lui a fait confiance, et ce lien de confiance n’a pas été respecté. » L’avocat demande, outre le remboursement des articles réputés volés, 500 euros d’indemnité au titre du préjudice moral.

La confiance a bon dos, car la surveillance au sein de la société de commerce électronique où l’on brasse quotidiennement une quantité inouïe de marchandises diverses et très variées, n’est pas une abstraction. Confiance, peut-être, mais traçable, comme on dit maintenant. C’est ainsi que « le logiciel de surveillance des employés » a attesté que Sébastien X., né en 94 à Chalon, et intérimaire sur le site de Sevrey depuis déjà 2 ans, est allé 2 fois à sa voiture, le 6 novembre 2016, pour des temps de « 1 à 2 minutes ».

Ce 6 novembre-là, Sébastien portait 5 couches de vêtements neufs par-dessus son tee-shirt. On l’accuse d’avoir volé 6 articles en tout, des polos, pull ou sweat. Le jeune homme proteste de son innocence, dit qu’il faisait froid ce jour-là. Et l’emballage vide trouvé dans sa zone de travail ?, celui qui a attiré le regard de son « manager » sur lui, et éveillé ses soupçons ? « On en trouve chaque jour, des emballages vides, à Amazon ! ». Le jeune homme conteste depuis le début, et maintient : « J’ai fait 2 ans dans l’entreprise et pour un soupçon de vol, on me vire. Y a un screaming (portique de sécurité) qui aurait dû sonner, y a des caméras de surveillance, et rien n’a sonné, et y a pas d’images, pourtant on m’aurait vu. »

Son avocate plaidera la relaxe dans le même sens, avec les mêmes arguments : pas de preuve suffisante.

Une perquisition au domicile du jeune intérimaire vient pourtant conforter le soupçon car on y trouve des vêtements de marque mais contrefaits, dont des faux « Lacoste ». Du coup Sébastien est aussi poursuivi pour « importation en contrebande de marchandise prohibée ».
« Je vis chez mes parents, en interim je gagnais de bons salaires, alors pendant mes périodes de carence, je me suis offert un voyage en Thaïlande, et un au Maroc. » Billets d’avion à l’appui. « Je ne savais pas qu’on n’avait pas le droit d’acheter de la contrefaçon, je voulais faire plaisir à ma famille. »

Le 6 novembre 2016, Amazon a illico fait rompre son contrat par l’agence interim. « Le préjudice matériel s’élève à 772 euros », dit Maître Turlet. Si le tribunal ne faisait pas droit à son indemnisation, alors Amazon voudrait récupérer les scellés, même si Amazon précise que tout article sorti de son emballage ne peut plus être vendu.

Décision : le tribunal relaxe Sébastien pour l’importation en contrebande, mais le condamne pour vol à 1 000 euros d’amende. Il devra indemniser Amazon à hauteur de 772 euros pour le préjudice matériel. La société de commerce électronique est déboutée de sa demande de préjudice moral.

 

FSA