Cinéma

Lundis de La Bobine à Chalon : Room 514, de Sharon Bar-Ziv

Lundis de La Bobine à Chalon  : Room 514, de Sharon Bar-Ziv

Ce lundi 31 mars, La Bobine, en partenariat avec l’Axel, projette à 19 puis 21 hrs un film israélien : Room 514*, de Sharon Bar-Ziv. Le sentiment d’Info-Chalon.

Face à un film israélien, la probabilité de se trouver devant un chef d’œuvre est toujours très élevée. C’est en tout cas ce que l’on peut se dire une fois visionnés Les citronniers (2008, de Eran Riklis) et Alata (2013, de Michael Mayer)**. Room 514, film de Sharon Bar-Viz tourné en quatre jours, permet-il de vérifier l’idée selon laquelle le cinéma israélien ne saurait sécréter autre chose que des bijoux, à voir dès la première occasion ?

Parlons net : ce n’est pas avec ce long-métrage que le cinéphile repartira avec l’impression d’avoir perdu son temps et son argent une fois la projection terminée. Parlons encore plus net : alors qu’on aurait pu craindre quelque chose d’un peu réchauffé, Une jeunesse comme aucune autre (2005, de Vardit Bilu) ayant déjà jeté une lumière crue sur la place occupée par l’armée dans la société israélienne, Room 514, histoire d’une enquêtrice cherchant à confondre un officier accusé d’exactions sur un Palestinien, est une agréable surprise. Bien au-delà de cette question du rôle joué par l’armée en Israël et dans les territoires occupés, ou de celle, plus générale, du conflit israélo-palestinien – thème récurrent dans le cinéma israélien -, Room 514, huis clos au « dispositif simple et étouffant, qui en fait la force » (Positif, décembre 2013), est surtout un vrai moment de cinéma.

Braquée sur la protagoniste (Anna), la caméra ne quitte la pièce des interrogatoires (la « salle 514 »), où se déploient tension sexuelle et stratégies pour tirer les vers du nez, que pour le vestiaire voisin, qui accueille les ébats de cette dernière avec son collègue Erez, séquences qui forment d’ailleurs comme une sorte de contrepoint à l’enquête de la jeune femme. Et aussi, c’est vrai, pour la suivre dans le bus qui la ramène chez elle. Façon d’attirer l’attention sur ce qui semble être l’objet (réel) d’étude de ce film, c'est-à-dire l’ambivalence ? Au spectateur de le dire. Quoi qu’il en soit, celui-ci ne regrettera certainement pas de passer 91 minutes avec le tout premier film d’un réalisateur pour le moins prometteur.

 

S.P.A.B.

 

* 2011. Durée : 1 h 31.

Bande-annonce : http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19536306&cfilm=206605.html

** Voir l’article d’Info-Chalon :

http://www.info-chalon.com/articles/cinema/2013/10/06/2576-tres-bon-moment-de-cinema-avec-alata.html