Cinéma

CINEMA A CHALON - "Apprenti Gigolo" à l'occasion de la fête du cinéma

CINEMA A CHALON - "Apprenti Gigolo" à l'occasion de la fête du cinéma

A l’occasion de la fête du cinéma, l’Axel projettera le lundi 30 juin le cinquième film de John Turturro : Apprenti gigolo [1].

Quand elle n’enflamme pas les débats parlementaires français, ou ne sature pas les colonnes des différents quotidiens nationaux, la prostitution, c'est-à-dire le fait de livrer son corps aux plaisirs sexuels d’autrui pour de l’argent, s’invite volontiers au cinéma. C’est notamment le cas dans un récent film de François Ozon, Jeune et jolie [2], dans lequel une lectrice relativement précoce de Pierre Choderlos de Laclos, choisit une voie originale pour découvrir son corps : la prostitution. Par ailleurs, cette dernière se situe également au cœur du cinquième long-métrage de John Turturro. A la différence, plus notoire cette fois-ci, que la prostitution y est envisagée sous un angle plutôt remarquable, « qui se remarque ».

Pourquoi cela ? Parce que, dans ce film, contrairement à de nombreux autres, c’est de la prostitution… masculine dont il est question. Un sujet somme toute relativement peu abordé jusqu’à présent. En tout cas pas ainsi : en suivant de près une espèce de fleuriste à mi-temps qui, pour arrondir ses maigres fins de mois, devient gigolo pour femmes esseulées ou en quête d’un peu de piment dans leur vie (sexuelle).

Ceci étant, si Apprenti gigolo est remarquable en raison de sa façon de traiter le thème de la prostitution, vaut-il indéniablement que l’on fasse un détour par la case Axel ? A vrai dire, la critique est pour le moins partagée vis-à-vis de ce film. Plutôt élogieuse par moments – « une comédie hilarante » (Utopia) ; « une (petite) comédie qu’on a plaisir à voir » (Télérama) –, elle s’avère beaucoup plus féroce à d’autres, notamment quand elle remplit son office dans Le Nouvel observateur : « [Apprenti gigolo] est une comédie new-yorkaise poussive et amorphe, qui peine au démarrage et ne cessera de caler » (Claire Micallef).

Apprenti gigolo, qui, semble-t-il, ambitionnait de questionner l’évolution de la sexualité féminine par le biais de la prostitution masculine, atteint-il l’objectif ainsi fixé ? Pour le dire, le mieux est peut-être encore de voir ce qui, selon certains, « ne se résume pas à son épatant duo d’acteurs » (Woody Allen et John Turturro himself), mais « propose un très joli portrait de plusieurs femmes, dans toute leur diversité, dans toute leur complexité » (Utopia).

 

S.P.A.B.

 

[1] 2013. Durée : 1 h 30

Bande-annonce : http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19542278&cfilm=204226.html

 

[2] Voir la critique d’Info-Chalon :

http://www.info-chalon.com/articles/chalon-sur-saone/2013/09/01/1881--jeune-et-jolie-une-bien-belle-oeuvre-cinematographique-realisee.html